Les 10 plus belles randonnées à faire pour visiter la France

Les 10 plus belles randonnées à faire pour visiter la France

DÉCONNEXIONLa France offre une incroyable diversité de sentiers, pour tous les niveaux et toutes les envies de randonnée
Fostine  Carracillo pour 20 Minutes

Fostine Carracillo pour 20 Minutes

L'essentiel

  • La France est un paradis pour les randonneurs, avec des milliers de kilomètres de sentiers balisés.
  • Des grands classiques comme le GR®20 ou le Tour du Mont-Blanc aux itinéraires plus discrets du Jura ou de l’Auvergne, chacun y trouve son compte.
  • Il existe des parcours pour tous les niveaux et toutes les envies.

Avec plus de 180.000 kilomètres de sentiers balisés, la France offre un terrain d’aventure inépuisable pour celles et ceux qui aiment marcher. Des balades tranquilles aux grandes traversées en itinérance, chacun peut y trouver son rythme, son décor et son défi. Que l’on parte pour une journée ou pour plusieurs semaines, en quête de paysages ou d’effort, il y a toujours un chemin prêt à dérouler son tracé sous les pas.

La GTJ : trois semaines entre France et Suisse

La Grande Traversée du Jura, ou GR®509, relie Mandeure à Culoz sur près de 400 kilomètres et offre un itinéraire paisible, authentique, parfois un peu physique, mais jamais inaccessible. En trois semaines de marche, le sentier alterne forêts profondes, crêtes dégagées, hauts plateaux balayés par le vent et villages reculés comme Mouthe, où l’hiver a déjà laissé quelques records de froid. On avance au fil des jours entre la France et la Suisse, dans un massif discret, loin des foules et des grandes stations.

Le Jura surprend par sa diversité. Des paysages ouverts du Doubs aux reliefs plus escarpés de l’Ain, la GTJ dessine une traversée complète et sans artifice, à la fois sportive et contemplative. C’est une autre manière de vivre la montagne, plus calme et plus intime. Et pour ceux qui préfèrent les roues, les sabots ou les skis aux chaussures de rando, la GTJ se décline aussi en version cyclo, équestre ou nordique.

Le GR®34 : la Bretagne par les sentiers côtiers

Suivre le GR®34, c’est longer la Bretagne au plus près, le regard rivé à l’horizon, les pieds sur un sentier qui épouse chaque contour de la côte. Du Mont-Saint-Michel à Saint-Nazaire, le parcours déroule 1.800 kilomètres de rivages escarpés, de dunes blondes, de caps battus par le vent et de criques discrètes. La côte d’Émeraude, la presqu’île de Crozon, Belle-Île, la pointe du Raz ou encore le phare de l’île Vierge jalonnent ce chemin accessible à tous, où chaque étape offre une nouvelle variation sur le thème mer et granit.

Né à la Révolution pour surveiller les contrebandiers, oublié puis réhabilité dans les années 60, le sentier des Douaniers est devenu un classique de la randonnée française. Si l’itinéraire complet demande du temps, il se savoure aussi par petits tronçons, le temps d’un week-end ou de quelques jours.

La Grande Traversée du Mercantour : de la montagne à la Méditerranée

Du haut des Alpes-Maritimes jusqu’à la mer, la Grande Traversée du Mercantour déroule ses 220 kilomètres comme un trait d’union entre deux mondes. Dix-sept jours de marche pour passer des vallées minérales aux oliviers, du silence des sommets à l’agitation de Menton. En chemin, on croise les gravures énigmatiques de la vallée des Merveilles, les panoramas vertigineux du col du Razet, les 3.143 mètres de la Cime du Gélas, et des kilomètres de sentiers qui jouent à saute-frontière entre la France et l’Italie. Le Mercantour se révèle ici dans toute sa richesse, sauvage et escarpée, avec un tracé exigeant sans être inaccessible.

Ce parcours est une descente progressive, où la haute montagne laisse peu à peu place à la douceur méditerranéenne. On débute dans les hauteurs d’Entraunes, on chemine entre la Tinée et la Vésubie, et l’on termine les pieds dans l’eau, après plus de 12.000 mètres de dénivelé positif et un beau morceau de nature plein sud.

Le chemin de Stevenson : marcher en bonne compagnie

Inspiré par les pas d’un écrivain encore inconnu en 1878, le GR®70 suit le tracé du voyage de Robert Louis Stevenson, qui, pour fuir les soucis et tester son inspiration, s'est élancé avec son âne Modestine à travers les paysages du sud du Massif central. Aujourd’hui, plus besoin d’âne pour découvrir ces 272 kilomètres entre Le Puy-en-Velay et Alès : le sentier se laisse apprivoiser en une douzaine de jours, à travers les volcans assoupis du Velay, les terres rugueuses du Gévaudan, les forêts du mont Lozère et les vallées cévenoles, où les crêtes s’effilochent à perte de vue.

Le chemin, accessible en toute saison, déroule une palette de paysages sans jamais lasser : marais secrets, pâturages ouverts, sources fraîches et villages perchés rythment la marche avec une régularité réconfortante. L’hiver y ajoute une touche plus exigeante, réservée aux marcheurs aguerris. Mais dès que les beaux jours reviennent, le Stevenson devient un itinéraire parfait pour qui cherche la beauté sans le tumulte, avec l’écrivain en filigrane comme compagnon.

Le GR®20 : la Corse en version brute

Traverser la Corse à pied, du nord au sud, c’est s’attaquer à l’un des sentiers les plus exigeants d’Europe, mais aussi l’un des plus mémorables. Le GR®20 ne se laisse pas dompter facilement : 180 kilomètres, 13.000 mètres de dénivelé positif, et un terrain souvent aussi sauvage que spectaculaire. La partie nord, technique et escarpée, met les jambes à l’épreuve dès les premiers pas, pendant que le sud, un peu plus doux, laisse respirer sans jamais vraiment relâcher. En chemin, on croise les Aiguilles de Bavella, les lacs glaciaires de Capitellu et de Melo, le Monte Cinto ou encore les cascades des Anglais. Des noms qui claquent comme autant d’étapes mythiques sur cette diagonale musclée.

Ceux qui s’y frottent le savent : le GR®20 ne se résume pas à des chiffres. C’est un concentré de nature vive, un sentier qui secoue, fatigue, émerveille et rend fier. Il faut s’y préparer, mentalement autant que physiquement, mais la récompense est à la hauteur de l’effort. Pour les moins aguerris ou ceux qui n’ont pas deux semaines à offrir, il est toujours possible de choisir entre la partie nord ou sud. Et pour les plus téméraires, sachez qu’en hiver, ce parcours devient l’Altra Strada, une traversée engagée à skis ou en raquettes, réservée aux plus endurants.

Le GR®10 : deux mois entre océan, sommets et ampoules aux pieds

Du tumulte des vagues à Hendaye jusqu’aux senteurs méditerranéennes de Banyuls, le GR®10 déroule ses 1.100 kilomètres de sentiers à travers toute la chaîne des Pyrénées. En 65 jours, on passe des forêts atlantiques aux crêtes escarpées du Néouvielle, des vallées secrètes de l’Ariège aux plateaux ensoleillés de la Cerdagne.

Chaque étape dévoile un nouveau visage de la montagne, entre lacs d’altitude, cabanes isolées et sommets emblématiques comme le Canigou ou le pic d’Ossau. Si l’itinéraire complet demande du temps et une bonne endurance, il reste accessible à tous grâce à ses nombreuses variantes. Un parcours unique, exigeant, mais généreux, qui offre une immersion totale dans la diversité des paysages pyrénéens.

Le Tour du Mont Aiguille : une boucle autour d’un géant solitaire

Le Mont Aiguille attire tous les regards. Cette étrange dent rocheuse, détachée du reste du Vercors, semble flotter au-dessus des forêts et des prairies. Le sentier qui en fait le tour, au départ de Chichilianne ou de Gresse-en-Vercors, n’a rien d’une simple balade. En une vingtaine de kilomètres, il déroule un parcours tout en contrastes, entre douceur des sous-bois, vastes plateaux dégagés et passages plus techniques comme le Pas du Fouillet ou celui de la Selle. Chaque « Pas », comme on les appelle ici, offre une nouvelle perspective sur le massif, entre ambiance minérale et petits coins de nature préservée.

Faire le tour du Mont Aiguille, c’est prendre le temps d’observer ce colosse sous tous les angles, de découvrir les sentiers qui serpentent autour de lui, et de croiser l’histoire d’un sommet mythique, gravi pour la première fois en 1492. L’itinéraire, réalisable sur une journée bien remplie ou en deux pour profiter des lumières changeantes, dévoile aussi le Vercors dans ce qu’il a de plus intime : forêts silencieuses, hameaux tranquilles et vastes paysages balayés par le vent.

Le GR®30 : les lacs de l'Auvergne en ligne de mire

C’est une boucle riche à chaque détour. Le GR®30, aussi appelé Tour des Lacs d’Auvergne, trace sa route en neuf jours à travers volcans assoupis, plateaux granitiques et forêts profondes. Le départ est un peu sec pour les mollets, mais la suite déroule un relief plus doux, ponctué de lacs paisibles, de mouflons farouches et de points de vue qui valent bien quelques gouttes de sueur. Le sommet du Puy Gros, en particulier, offre une halte spectaculaire, jumelles en main et silence en bandoulière.

Encore trop souvent boudé au profit de sentiers plus connus, ce parcours révèle pourtant l’Auvergne sous son vrai visage : rural, minéral et vivant. On y croise des villages à l’accent franc, un patrimoine discret, mais bien ancré, et une nature brute qui ne joue pas les cartes postales. De l’Artense au Cézallier, en passant par les Monts Dore et la chaîne des Puys, le GR®30 relie les lacs avec ce petit goût de reviens-y.

Le GR®21 : marcher au bord du vide sur la Côte d’Albâtre

Du Havre au Tréport, le GR®21 longe les falaises de la Côte d’Albâtre sur 180 kilomètres, offrant une randonnée entre ciel, mer et craie blanche. En une dizaine de jours, le sentier traverse des paysages saisissants, faits de valleuses escarpées, de plages de galets et de villages emblématiques comme Étretat, Fécamp ou Varengeville-sur-Mer. Par tous les temps, soleil franc ou brume tenace, ce littoral impressionne par sa beauté brute et changeante. Accessible, l’itinéraire mêle patrimoine, nature et grand air, et mérite largement son titre de GR préféré des Français.

Si l’aventure commence au Havre, elle ne doit pas forcément s’arrêter au Tréport. Pour les plus curieux, le GR®223 prend la suite le long du littoral normand, jusqu’au Mont-Saint-Michel. Une belle occasion de prolonger l’expérience.

Le Tour du Mont-Blanc : une boucle mythique au cœur des Alpes

Faire le tour du Mont-Blanc, c’est embrasser l’un des plus grands classiques de la randonnée alpine. En une semaine ou un peu plus, cette boucle de 170 kilomètres relie la France, l’Italie et la Suisse en contournant le géant blanc, avec à la clé près de 10.000 mètres de dénivelé et des panoramas qui s’enchaînent sans répit. D’un col à l’autre, les Dômes de Miage, les Aiguilles Rouges, les Grandes Jorasses et une constellation de glaciers défilent comme autant de cartes postales grandeur nature. L’itinéraire est exigeant, parfois bondé en plein été, mais il a ce pouvoir rare de plonger les marcheurs dans l’univers fascinant de la haute montagne sans jamais les en éloigner complètement.

Au fil des jours, on s’habitue aux réveils frais en refuge, aux sentiers en balcon, aux pique-niques face aux cimes et aux traversées de villages suspendus dans le décor. Si l’effort est bien réel, l’expérience l’est tout autant. Le départ se fait souvent depuis Les Houches, pour suivre la boucle dans le sens anti-horaire, mais quelle que soit la formule choisie, le TMB laisse rarement indifférent. C’est un itinéraire qu’on affronte une fois, et qu’on garde en tête longtemps.