Vacances en France : Viens, je t’emmène à Lyon
A quel moment il est indispensable de prendre l’avion pour s’évader ? En France, il y a de quoi occuper ses vacances, et c’est justement ce que « 20 Minutes » compte vous prouver avec l’aide de ses bureaux en région
Caroline Girardon
L'essentiel
- Cet été, 20 Minutes limite son bilan carbone et pose ses valises dans nos régions pour faire découvrir leurs nombreux atouts.
- Comment éviter la foule, où manger les spécialités locales, les clichés sur les autochtones… On fait le tour de ces questions avec les mieux placés pour en parler, nos journalistes qui couvrent l’actualité en région.
- Vous avez des infos à ajouter ? Des bons plans à partager avec nos lecteurs en vacances ? Nos commentaires sont ouverts, vous pouvez y laisser vos remarques et compléter les remarques 100 % subjectives de nos reporters.
Cela fait onze ans et même bientôt douze que Caroline Girardon travaille à la rédaction de 20 Minutes Lyon. Née dans la capitale des Gaules, elle est une fenotte pure souche, comme on dit dans le jargon local. La preuve, elle lâche parfois quelques « y » dans ses phrases comme tous bons Lyonnais qui se respectent, même si ce n’est pô très français [le fameux « Je vais y faire »]. Sa ville, elle la connaît plutôt bien.
Si vous deviez décrire votre ville en quelques phrases…
Déjà, Lyon ne se résume pas au tunnel de Fourvière, cauchemar des vacanciers l’été. C’est un peu trop réducteur, même si les clichés ont la vie dure. Quand on aime marcher, c’est la ville idéale. Pourquoi ? Parce que le relief est vallonné et que la ville est dotée de plusieurs collines. Pour y accéder, il y a plein de ruelles piétonnes, calmes et sympas, c’est donc un vrai plaisir de s’y promener même si ça demande un peu de cardio. C’est une ville qui a beaucoup changé ces vingt dernières années, tant sur le plan architectural (je pense notamment aux berges du Rhône et à la rénovation de l’Hôtel-Dieu), que festif. Avec la naissance du festival Nuits sonores, Lyon, qui avait la réputation d’une belle endormie, s’est réveillée. Aujourd’hui, ce ne sont pas les endroits qui manquent pour faire la fête, et il y en a pour tous les goûts. Il y a également une offre culturelle très large et très diversifiée donc, quand on aime sortir, on ne s’ennuie vraiment pas.
Enfin, la ville est très bien située sur la carte de France. On a la chance d’être à 1h30 des premières stations de ski, ce qui permet de s’offrir une journée d’évasion en altitude sans trop faire de route. Et la chance également d’être rapidement à la mer. Trois heures pour rejoindre Marseille et un peu moins pour aller à Montpellier.
Quel est le lieu à ne pas manquer ?
La colline de Fourvière, même si ce n’est guère original. C’est d’ailleurs le site plus visité, et de loin. Vous découvrirez le théâtre gallo-romain, toutes les merveilleuses mosaïques murales de la basilique, et vous aurez sur l’esplanade de Fourvière un point de vue qui permet de dominer toute la ville des hauteurs. Si on a un conseil à vous donner, c’est de réserver une visite insolite sur les toits de la basilique. Frissons et émerveillement garantis. Le must serait de la faire de nuit. Mais en journée, c’est très bien aussi. Enfin, pour plus d’authenticité, évitez de redescendre par le funiculaire. A la place, amusez-vous à dévaler les ruelles pavées jusqu’à la place Saint-Jean. La promenade vaut le détour, et dans ce sens, vous n’aurez pas les centaines d’escalier à monter.
Quel est le quartier incontournable ?
On ne peut pas se limiter à un seul quartier. Le Vieux-Lyon, situé juste en bas en Fourvière, reste un incontournable avec son architecture Renaissance, ses maisons aux façades colorées, ses toits de briques rouge, ses rues pavées et ses boutiques. Pour l’ambiance « petit village » et l’histoire de ses canuts (tisserands de soie), la colline de la Croix-Rousse est une étape obligatoire. Mais si vous cherchez plus de modernité, allez vous promener le long des berges de Saône jusqu’à la Confluence. Si beaucoup n’aiment pas l’architecture des lieux, je la trouve fascinante et étrangement harmonieuse. Et j’aime particulièrement le petit port.
Quels sont les monuments historiques à voir absolument ?
Les traboules, même si ce ne sont pas des monuments historiques. Les traboules sont des passages piétons à travers des cours d’immeubles qui permettent de se rendre d’une rue à l’autre. C’est typique à Lyon, où l’on en recense environ 500. On les trouve principalement dans le quartier du Vieux-Lyon, et l’une d’entre elles vous permettra de découvrir la Tour Rose, et à la Croix-Rousse, où ces passages étaient quotidiennement empruntés par les canuts.
Un coin de paradis à l’abri des touristes ?
Le bon plan des soirs d’étés caniculaires : aller pique-niquer sur les pelouses de la Confluence, au bord de la darse nautique. Il y a de l’air, c’est calme et assez peu fréquenté par rapport au centre-ville. En plus, on entend les coassements des grenouilles à partir d’une certaine heure.
Un endroit pour se mettre au vert ?
Sans doute, parce qu’il est le plus connu et le plus grand de la ville, le parc de la Tête d’Or, un poumon vert de 117 hectares. On peut faire de la barque sur le lac, dormir ou lire sous les arbres, aller voir les biches, observer les girafes de la plaine africaine ou les animaux de la forêt asiatique, flâner dans la roseraie. Cette année, malheureusement, il n’y aura plus de piscine éphémère, comme c’était le cas les étés derniers. Dommage…
Une activité typique des locaux ?
La Boule lyonnaise. C’est un peu comme la pétanque avec le Pastis en moins. Plus sérieusement, la différence entre les deux tient surtout aux poids des boules, plus grosses et plus lourdes à Lyon. Elles sont également fabriquées en bronze, et non en acier. Il y a encore quelques années, les clos boulistes étaient présents à chaque coin de rue de la Croix-Rousse mais aujourd’hui, cette pratique sportive n’attire plus vraiment les nouvelles générations. Par contre, les soirs d’été, il n’est pas rare de voir les jeunes ou moins jeunes faire une partie de boules sur les places publiques ou le long des berges du Rhône.
Le plat à déguster absolument
A Lyon, on aime le gras et la charcuterie, même si aujourd’hui toutes les cuisines du monde ont pris une belle place dans les restaurants de la ville. Soit vous avez l’estomac solide et vous tentez de goûter les abats, notamment les tripes à la sauce tomate. Soit vous misez sur la quenelle, une valeur sûre. C’est sans doute le plat traditionnel qui ravira le plus vos papilles. Et si vous avez encore faim, optez pour la cervelle de canuts (fromage blanc avec de la ciboulette et de l’échalote) mais évitez d’aller draguer juste après. Ou choisissez la tarte à la praline, LE dessert du coin.
Si l’on devait manger dans un seul restaurant…
Difficile de répondre. Mais à Lyon, il faut absolument aller au moins une fois dans un vrai « bouchon », resto traditionnel. Si vous voyez une nappe à carreaux rouge et blanche et une toute petite salle, c’est que vous êtes au bon endroit.
L’artisanat à découvrir ?
Le tissage de la soie. La maison des canuts à la Croix-Rousse et la soierie Saint-Georges, dans le Vieux-Lyon, sont quasiment les seuls endroits où vous pourrez encore voir un métier à tisser Jacquard, à l’ancienne, et entendre le « bistanclaque », le bruit typique qui s’en échappe. « Bis », on appuie du pied sur la pédale du métier. « Tan », le battant se repousse, « claque » : la navette passe entre les fils de soie et bute contre le bois en fin de course.
La boutique à visiter absolument…
C’est hyper subjectif mais je dirais d’aller dans la boutique de ma copine Emilie Ettori. Elle est illustratrice et elle s’est fait connaître en réalisant des dessins de Lyon vue du ciel. On y trouve des cartes postales, des posters, des puzzles, des tableaux etc. En plus, elle est très sympa !
Une expression typique à connaître ?
« En bugne à bugne » pour dire « en tête à tête ». Mais la meilleure reste « Huit jours sous une benne », une expression que disait très souvent mon grand-père, quand on tordait le nez pour manger. C’est une façon de dire que si l’on est privé de nourriture durant une semaine, on ferait bien moins les difficiles. Il existe plusieurs explications pour remonter à son origine. La première fait référence aux poules. Afin d’éviter qu’elles couvent trop longtemps, on les mettait 8 jours sous une sorte de cloche. A la sortie, elles avaient faim et soif et pondaient très rapidement. La seconde fait référence aux wagons à mine.
Le cliché vrai sur votre ville ?
On se donne « rendez-vous sous la queue du cheval », à savoir la statue équestre de Louis XIV, place Bellecour. Là, elle est en travaux. Donc il faudra attendre un peu pour retourner sous la croupe du cheval.
Et le faux ?
Dire que Lyon est une ville froide et bourgeoise.
Ce qu’il ne faut jamais faire quand on vient ici ?
Confondre Lyon et Saint-Etienne, une vieille rivalité entre deux villes voisines qui dure depuis plus de deux siècles et qui s’est déplacée sur les terrains de foot.
L’objet à rapporter dans sa valise
Un sachet de « cocons » ou une boîte de « coussins », deux spécialités que l’on trouve dans toutes les chocolateries. Les premiers, faits de pâte d’amande moelleuse, de noisettes, d’orangeats et de liqueur de Curaçao, rendent hommage aux cocons des vers à soie. Les seconds sont verts. Là encore, c’est un mélange de pâte d’amande candi, de Curaçao et de chocolat. Les coussins rappellent le coussin en soie sur lequel repose l’écu d’or que les échevins remettent chaque année aux autorités religieuses, le 8 septembre, pour remercier la Vierge Marie d’avoir protégé la ville de la peste en 1643.
L’info insolite à connaître sur la destination
Le « bateau-mouche » est lyonnais, n’en déplaise aux Parisiens ! Son nom vient du quartier de « La Mouche », plus connu aujourd’hui sous le nom de « Gerland ». Et ce n’est qu’en 1867 qu’il est arrivé à Paris, une bonne centaine d’années après son invention.
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