Vacances en France : Viens, je t’emmène découvrir Montpellier
NOS régions ONT DU TALENT•A quel moment il est indispensable de prendre l’avion pour s’évader ? En France, il y a de quoi occuper ses vacances, et c’est justement ce que « 20 Minutes » compte vous prouver à l’aide de ses bureaux en régionNicolas Bonzom
L'essentiel
- Cet été, 20 Minutes limite son bilan carbone et pose ses valises dans nos régions, pour vous faire découvrir leurs nombreux atouts.
- Comment éviter la foule, où manger les spécialités locales, les clichés sur les autochtones… On fait le tour de ces questions avec les mieux placés pour en parler, nos journalistes qui couvrent l’actualité dans les régions.
- Vous avez des infos à ajouter ? Des bons plans à partager avec nos lecteurs en vacances ? Nos commentaires sont ouverts, vous pouvez y laisser vos remarques et compléter celles 100 % subjectives de nos reporters.
Voilà onze ans que Nicolas Bonzom couvre l’actualité de Montpellier pour 20 Minutes, et vingt ans qu’il arpente cette ville de long en large, depuis qu’il a craqué pour elle, quand il était étudiant à l’université de Lettres. Alors le Clapas (le petit nom de la sous-préfecture de l’Hérault), ce Montpelliérain à l’accent de Carcassonne le connaît, presque par cœur.
Si vous deviez décrire votre ville en quelques phrases…
Montpellier est si plurielle qu’il est difficile de la décrire en peu de mots. Elle a, d’abord, les atouts d’une grande ville, et il est impossible de s’y ennuyer, tant elle regorge de caves à vin, de bars musicaux, de bouis-bouis, de paillotes ou de petites scènes musicales ou théâtrales. Ce n’est pas pour rien qu’elle est l’une des métropoles les plus étudiantes de France. Mais, étonnamment, même si les immeubles y poussent comme des champignons, cette métropole a su rester (pour l’instant !) à taille humaine. On parcourt son Ecusson de long en large sans finir sur les rotules, et, en connaissant de bons coins, on arrive à se mettre au vert, loin de la foule. Et puis Montpellier, c’est, quand les beaux jours arrivent, une ambiance chaleureuse, qui donne envie de ne jamais la quitter.
Quel est le lieu à ne pas manquer ?
La place de la Comédie, bien sûr. C’est là, depuis des décennies, que les Montpelliérains se donnent rendez-vous, au pied des Trois Grâces. C’est là qu’on se rejoint, entre potes, pour prendre l’apéritif. C’est là que les rendez-vous Tinder font connaissance, pour la première fois. Et c’est là que les contestations naissent, depuis la révolte des vignerons, en 1907, jusqu’aux dernières manifestations contre la Réforme des retraites.
Quel est le quartier incontournable ?
Ça dépend pour quoi ! Pour un café (ou pour le traditionnel brunch dominical), la Canourgue est the place to be. Cette magnifique place, au cœur de l’Ecusson, regorge de terrasses ensoleillées, pour faire le plein de vitamine D. Pour boire une petite mousse, c’est plutôt à Saint-Roch que ça se passe. Dans ce quartier dominé par l’église du même nom, on est à mi-chemin entre la chaleur des Bouchons lyonnais et la ferveur des bars anglais. Si c’est une balade architecturale que vous recherchez, rendez-vous à Port-Marianne. Ce quartier hype, qui aurait dû être un vrai port de plaisance avant que le projet ne tombe à l’eau, abrite quelques-uns des bâtiments les plus fous de la ville : le Nuage de Philippe Starck, le vaisseau bleu de l’Hôtel de ville ou l’incontournable Arbre blanc.
Les monuments historiques à voir absolument
D’abord, la Cathédrale de Maguelone. Cette forteresse millénaire, nichée entre les étangs et la Méditerranée, est un lieu prisé par les amoureux de balades. Il y règne une sérénité toute particulière. Sauf quand les paons qui vivent sur ce domaine hurlent. Dans le centre-ville de Montpellier, le Peyrou est incontournable. Cette place royale, gardée par la statue de Louis XIV, est une merveille, notamment quand le soleil se couche. Impossible, aussi, de ne pas faire un crochet par la cathédrale Saint-Pierre, le joyau gothique de l’Ecusson.
Un coin de paradis à l’abri des touristes
Le Lez. Ce fleuve, qui traverse Montpellier, regorge d’endroits magiques, préservés de la foule. A sa source, à Prades-le-Lez, ou tout près du parc Agropolis, par exemple. Imaginez un pique-nique au Picpoul de Pinet, à l’ombre d’un arbre centenaire, au bord d’une petite cascade, au beau milieu d’une forêt urbaine. Un moment de bonheur, que seules les loutres ne sauraient troubler. Oui, car il y a des loutres, qui barbotent dans le Lez. Alors si vous voulez être, aussi, à l’abri des loutres, je ne sais pas quoi vous dire.
Un endroit pour se mettre au vert
Le lac du Crès. Cette grande étendue d’eau artificielle, aménagée dans une ancienne carrière de calcaire, est très prisée des Montpelliérains, tant elle est agréable. L’eau est claire, les pourtours sont sauvages, c’est l’idéal pour piquer une tête sans braver les foules, au bord de la mer. En plus il y a des canards trop mignons qui vivent là. Enfin, ils le sont moins quand vous sortez le Pélardon et le sauciflard, car ces palmipèdes pas farouches caquettent à vos pieds jusqu’à ce que vous daigniez leur laisser des miettes.
Une activité typique des locaux
Les Estivales. Depuis une vingtaine d’années, ces rendez-vous « guinguette » sont une institution, à Montpellier. Aux Estivales, imaginées par le syndicat AOC Languedoc pour promouvoir les pinards du coin, on paie 6 à 7 euros l’entrée, et on repart avec un verre sérigraphié aux couleurs de l’événement, et deux bons de dégustations, qui permettent de se faire servir des canons (avec modération !) par les nombreux vignerons eux-mêmes. C’est l’anti-paillotes. C’est ultra-convivial, pas forcément très cher, et très simple. C’est un succès tel qu’il y en a désormais tout le temps, tout l’été, à Palavas-les-Flots, au domaine d’O, à Sommières, à Lattes, à Villeneuve-lès-Maguelone ou à Salinelles.
Le plat à déguster absolument
Les pâtes à la Carbonara de Lorenzo, l’Italien des Halles du Lez. Une folie. C’est Lorenzo, un ancien cuistot des frères Jacques et Laurent Pourcel, qui est aux commandes de ce corner à tomber, la Vitaa al dente, où on mange des nouilles fraîches faites maison comme nulle part ailleurs. Et puis taper dans les Carbonara de Lorenzo vous permettra, aussi, d’aller faire un tour du côté du Marché du Lez, un food court très sympa, pionnier à Montpellier, où les habitants se pressent, chaque soir. C’est beau, et c’est bon.
Si l’on devait manger dans un seul restaurant…
Anisette & Brochettes, à Carnon. Comment on n’a pas eu l’idée avant ? Ce restaurant, au bord de la mer, propose à ses clients de dévorer des brochettes faites maison, grillées au feu de bois, devant leurs yeux. Il y en a pour tout le monde : du poulet, du bœuf, du boudin antillais, des gambas, des merguez (les brochettes les plus incroyables, avis aux amateurs), du thon, de la seiche… Proposés entre 6 et 7 euros chacune. Il y a même des camemberts rôtis à la flamme. Oui, je sais, vous avez faim maintenant. Moi aussi.
La boutique à visiter absolument
La librairie d’Emmaüs. Si vous aimez bouquiner, vous allez adorer cette boutique, située dans le centre Emmaüs, à Saint-Aunès, l’un des plus grands de France. Régulièrement achalandé par les dons des Héraultais, ce magasin a des milliers de références sur ses étagères. Il y a des tas et des tas de romans, de livres de tourisme, de cuisine, de science-fiction, des bandes dessinées, des livres pour les enfants, des magazines… Un vrai bonheur, pour ceux qui aiment les vieux bouquins. Il y a de quoi y passer des heures, et des heures. Evidemment, ce n’est pas cher. Et en plus, on fait une bonne action.
Une expression typique à connaître
« Le quart d’heure montpelliérain ». Personne ne sait, à Montpellier, d’où vient cette expression. Mais elle est sur toutes les lèvres. Selon cette tradition, tout bon Montpelliérain qui se respecte n’arrive pas à 20 heures, quand il a un rencard à 20 heures. Mais à 20h15. Ça marche aussi pour 9 heures, midi, 18 heures… A chaque fois, il faudrait, selon cet adage très connu à Montpellier, mettre, tout le temps, 15 minutes dans la vue à la personne qui poireaute. Il est d’ailleurs de coutume, dans la capitale de l’Hérault, d’évoquer ce bon vieux « quart d’heure montpelliérain » dès lors que l’on arrive à la bourre. Pour un pote, ça passe. Mais pour un entretien d’embauche, je n’en suis pas sûr.
Le cliché vrai sur votre ville ?
On a les plus beaux tramways du monde. On ne va pas faire les faux modestes, oui, c’est vrai. A Montpellier, chacune des quatre (et bientôt cinq) lignes a une robe différente : le bleu et les hirondelles blanches pour la Une, les fleurs de toutes les couleurs pour la Deux, les fonds marins pour la Trois et l’or pour la Quatre, les deux dernières ayant été dessinées par Christian Lacroix himself. La Cinq, qui s’élancera en 2025, a, elle, été imaginée par Barthélémy Toguo, star de l’art contemporain. Blanche et verte, elle montrera des plantes, des perroquets, des crocodiles, des poissons, des salamandres et des visages humains, reliés par des lianes. En 2019, le tramway de Montpellier a même été élu le plus beau de France, par 15.000 lecteurs de 20 Minutes. C’est vrai qu’elles sont belles, ces rames colorées, quand elles serpentent dans le vieux Montpellier.
Et le faux ?
Que l’on est superficiel. Les Montpelliérains, superficiels ? Pas du tout ! On est même des… Holala, je pense à un truc, je connais un super bar à cocktails à Montpellier où ils givrent les bords des verres avec du sucre de toutes les couleurs ! C’est absolument dément ! Il faut absolument que vous voyiez ça, ça va cartonner sur Instagram !
L’info insolite à connaître sur la destination
Séverine Ferrer est née à Montpellier. Oui, la Séverine Ferrer de « Fan de ». C’est fou.
Ce qu’il ne faut jamais faire quand on vient ici
Demander à l’Office de tourisme si l’on peut visiter les studios d’Un si grand soleil. Ils vous répondront très gentiment, parce qu’ils sont très gentils, à l’Office de tourisme de Montpellier. Mais, comme ils ne cessent de le répéter à longueur de journée, non, on ne peut pas visiter les studios du feuilleton de France 2. La série est tournée à Vendargues, au fin fond d’une zone industrielle, et ce n’est pas, malheureusement, ouvert aux curieux. En revanche, l’Office du tourisme propose régulièrement des visites des lieux de l’Ecusson où Un si grand soleil pose régulièrement ses caméras. Cette balade hyper intéressante est menée par Magali, une guide conférencière comme les autres : elle est l’une des habilleuses et costumières de la série de France 2. Alors, forcément, son petit tour de l’Ecusson fourmille d’explications passionnantes sur les coulisses du feuilleton.
L’objet à emporter dans sa valise
Un petit ventilateur solaire, à fixer sur sa casquette. Si, si, ça existe, regardez par ici. C’est ridicule, oui. Mais personne ne vous le reprochera, quand le thermomètre passera les 40 degrés. On vous enviera, même. Car il fait chaud, à Montpellier. Mais, alors, très chaud. Les Montpelliérains ne sont d’ailleurs pas assez fous, pour s’aventurer sur la Comédie au plus fort de l’été. Ou alors, on y passe, très vite, et on ne s’arrête pas. Au mois de juin 2019, le mercure est monté à… 45 degrés, sur la place. Alors, oui, avec ce ventilateur, vous aurez l’air d’un piòt (un imbécile, un dindon, en occitan). Mais un piòt au frais.
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