Le blocage du tarif d’un billet d’avion est-il vraiment un bon plan ?
coûts cachés•De la même manière que l’on peut garantir un tarif proposé par le site en ligne de la SNCF, nombre de compagnies aériennes proposent de bloquer le prix d’un billet d’avion. Mais cette stratégie a aussi un coût pour l’usagerClaire Frayssinet
Héritière de la compagnie italienne Alitalia qui a fait faillite en 2021, ITA Airways vient d’annoncer la mise en place d’une option de blocage des tarifs sur le prix d’un vol pendant 72 heures. A première vue, c’est une solution utile quand on a tendance à vérifier plusieurs fois le tarif d’un vol au cours d’un laps de temps restreint. Les compagnies aériennes récoltant les données, les tarifs ont tendance à progresser (à moins d’utiliser un VPN et d’effectuer la recherche en navigation privée) quand les transporteurs repèrent que vous êtes sur le point d’effectuer une réservation.
Geler un tarif sur une courte période pourrait soulager les voyageurs anxieux de ne plus trouver le tarif avantageux sur lequel ils étaient précédemment tombés… L’astuce est d’autant plus alléchante qu’elle est proposée désormais par de nombreuses compagnies aériennes.
Le coût du blocage d’un tarif de 3 à 12 euros
A la différence avec la plateforme marchande de la SNCF qui propose cette option de façon tout à fait gratuite, cet avantage ne l’est malheureusement pas dans l’aérien. Si la période de maintien du prix varie entre 48 heures et 72 heures selon les transporteurs, il y a davantage un consensus à faire payer cette option. Un « détail » qui n’est pas toujours clairement explicité et dont la mention n’est pas évidente à repérer sur les portails en ligne des compagnies.
Chez Singapore Airlines, le blocage de tarif d’un billet d’avion se paye au minimum 5 dollars, soit environ 3 euros, tout comme chez la low cost roumaine Blue Air (3 euros). Le coût peut grimper jusqu’à 12 euros par réservation pour la compagnie russe Aeroflot. Et il ne faut pas imaginer que ce coût est déductible sur le coût du billet, comme le précise clairement Air New Zealand.
Une option… quand on est quasiment sûr de voyager
Mieux vaut ne pas être complètement indécis lorsque l’on choisit d’activer cette option chez Lufthansa : si le tarif repéré est bloqué durant 48 heures, des frais d’annulation d’un montant de 30 euros s’appliquent si l’on ne confirme pas la réservation… On ne peut ainsi pas envisager cette opportunité comme un moyen de réaliser des économies au moment d’organiser son budget voyage, à moins d’être quasiment sûr de confirmer la réservation. C’est tout le paradoxe de cette option qui n’est jamais remboursable !
Il est important de le savoir car si toutes les compagnies aériennes ne mettent pas clairement à disposition l’information quant au coût de celle-ci, elles ne disent pas toujours combien cela coûtera aux voyageurs de ne pas confirmer un vol, comme chez Qatar Airways.
Cependant, précisons qu’en comparaison aux frais qu’engendre une annulation ou une modification de réservation, cette option est économiquement plus intéressante.
Par ailleurs, en épluchant les conditions de vente du blocage des tarifs par la compagnie qatarie, on découvre que cette opportunité n’est pas ouverte à toutes les destinations. D’ailleurs, son coût diffère selon que le blocage concerne un vol long-courrier ou domestique.
Enfin, il est important de vérifier le type de tarif que cela concerne : chez Singapore Airlines par exemple, on ne peut maintenir le prix qu’en classe économie et économie premium. Aussi, l’option ne concerne parfois que le tarif du vol - généralement un aller/retour, et non les coûts supplémentaires comme le choix d’un siège ou d’un repas à bord, à l’image de la politique appliquée par Blue Air.
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