Faire des câlins à son chien permet-il de réduire son stress ?
Câlinothérapie•Se blottir contre son chien, véritable antidote au stress ? La réponse de la science pourrait bien vous surprendreFostine Carracillo pour 20 Minutes
L'essentiel
- Câliner un chien réduit significativement le stress et améliore le bien-être, selon une étude de l’université de la Colombie-Britannique Okanagan.
- Les chiens d’assistance apportent un soutien crucial aux personnes souffrant de stress post-traumatique.
- Des chiens dans plusieurs aéroports apaisent les voyageurs qui ont peur de prendre l’avion.
Ce n’est pas pour rien qu’on dit que le chien est le meilleur ami de l’homme. Un simple câlin, une caresse, et voilà que le moral remonte, comme par magie. Mais il ne s’agit pas juste d’une impression : des études l’ont prouvé. Ces boules de poils ont bel et bien le pouvoir d’illuminer nos journées et de nous redonner le sourire.
Le pouvoir apaisant des câlins
Selon une étude publiée dans Anthrozoös en juillet 2021, câliner un animal pourrait bien être la clé pour apaiser l’esprit. Des chercheurs de l’université d’Okanagan, en Colombie-Britannique, ont suivi 284 étudiants avant et après leur rencontre avec un chien de thérapie.
Certains participants se sont contentés d’interagir à distance, tandis que d’autres ont eu la chance de le caresser. Résultat ? Si tous ont ressenti un moment agréable, seuls ceux qui ont touché l’animal ont vu leur bien-être réellement s’améliorer, prouvant que le contact physique joue un rôle crucial dans la réduction du stress.
« Les interactions directes avec les chiens de thérapie par le toucher ont suscité de plus grands bénéfices en matière de bien-être que l’absence de toucher », a confirmé le Dr John-Tyler Binfet, coauteur de l’étude.
Le docteur Binfet a ainsi vivement recommandé aux étudiants en période d’examens de prendre 20 minutes chaque jour, ou tous les deux jours, pour câliner un chien. Cette simple pratique s’avère être une arme redoutable contre le stress des révisions.
Le contact physique avec un chien, un apaisement prouvé
Une étude de 2020, publiée sur le site MDPI, avait déjà mis en lumière des conclusions similaires. Les chercheurs avaient constaté que la simple présence d’un chien parmi des étudiants réduisait leur stress, mais que l’effet devenait nettement plus marqué lorsque ces derniers touchaient réellement l’animal.
Les données recueillies montraient une diminution significative de la fréquence cardiaque et de la pression systolique chez ceux qui établissaient un véritable contact, renforçant l’idée que les caresses canines sont bien plus qu’un simple réconfort émotionnel.
Le chien, un compagnon bienvenu pour faire face à un traumatisme
Nombre de personnes souffrent du trouble de stress post-traumatique (TSPT), qu’il soit causé par des catastrophes naturelles, des conflits, des attentats ou des agressions. Ce trouble, parfois sévère, peut profondément affecter la vie quotidienne des victimes, nécessitant des traitements adaptés.
Parmi les solutions proposées, le chien d’assistance se distingue comme un soutien précieux. Il aide à surmonter les symptômes en offrant réconfort et sécurité au quotidien. Grâce à des tâches spécifiques, comme atténuer les terreurs nocturnes ou aider à gérer les phases dissociatives, le chien devient un allié essentiel dans le chemin de reconstruction des patients. Des études, mises en lumière par la thèse de doctorat vétérinaire de Natacha Asensio, montrent, dans ce cadre, qu’il favorise la production d’hormones du bien-être et réduit significativement le stress.
Depuis 2020, l’association La CAPE, créée par Benjamin Borg, s’engage à fournir gratuitement ces chiens formés aux victimes d’attentats, militaires et secouristes souffrant du TSPT en France. La Fondation 30 Millions d’Amis valorise, elle aussi, les bienfaits de la médiation animale pour aider les jeunes souffrant de traumatismes. Elle soutient notamment l’association Résilienfance, qui associe animaux et professionnels pour accompagner les enfants et adolescents touchés par des troubles de l’attachement ou des situations de maltraitance.
Les chiens d’éveil : un soutien pour les enfants en situation de handicap
Les chiens d’éveil jouent, eux, un rôle crucial auprès des enfants autistes, trisomiques ou polyhandicapés. Ils ne se contentent pas d’assister et protéger leur jeune maître : ils établissent un lien affectif et sensoriel qui favorise la communication avec les parents et le personnel soignant. Ces chiens apaisent les angoisses, réduisent l’agressivité et atténuent les gestes répétitifs typiques de l’autisme.
Marine Grandgeorge, chercheuse en éthologie et psychologue, autrice de L’Animal et l’enfant avec troubles du spectre autistique : une relation au quotidien (éd. L’Harmattan, 2020), souligne que ces animaux offrent une inversion valorisante des soins : les enfants deviennent responsables de leur chien, ce qui leur redonne confiance et un sens à leur quotidien.
Une étude qu’elle a menée en 2020 révèle d’ailleurs une diminution notable des symptômes chez les enfants autistes ainsi qu’une baisse significative de l’anxiété parentale après l’arrivée du chien dans la famille.
Des chiens pour faire face au stress de l’avion dans les aéroports
À l’aéroport d’Istanbul, cinq chiens d’assistance sont désormais présents pour offrir un moment de réconfort aux voyageurs en proie à l’anxiété. Situés avant les contrôles de sécurité, ces chiens, formés à interagir avec les passagers, permettent de réduire le stress grâce à une simple caresse.
Lancée en 2024, cette initiative a déjà prouvé son efficacité, apaisant des voyageurs pressés ou nerveux à l’idée de prendre l’avion. Inspirée de programmes similaires développés dans d’autres aéroports à travers le monde, cette approche de zoothérapie contribue à rendre l’expérience de voyage plus sereine et agréable. Les passagers, souvent surpris par cette présence inattendue, repartent avec un sentiment de calme et de bien-être.