On a eu l’habitude de les diaboliser : les lipides, le fameux gras. La faute à qui ? Certainement celles aux régimes drastiques qui les suppriment de tous plans alimentaires afin de faire perdre du poids plus rapidement. En plus d’être dangereux, cette technique est surtout inintéressante sur le long terme, car les lipides sont « essentiels dans notre alimentation pour rester en bonne santé » nous précise Inès Mekkaoui, diététicienne nutritionniste pour Dijo.

La différence entre le « bon » et le « mauvais » gras

Les lipides, comme les protéines ou les glucides, sont « une catégorie de nutriments qui apportent une source d’énergie au corps », explique la diététicienne Inès Mekkaoui. Alors certes, sur le papier, 1 calorie de chocolat sera toujours « égale » à 1 calorie de brocolis, mais c’est leur impact sur l’organisme qui ne sera pas du tout le même. En effet, la diététicienne explique que « les acides gras saturés peuvent être considérés comme les plus néfastes », car ils sont à l’origine de la formation de plaques pouvant boucher les artères, en coalition avec le cholestérol, ce qui peut causer des troubles cardiovasculaires dans le cadre d’une mauvaise hygiène de vie. On retrouve ces acides gras saturés dans les produits tels que le beurre, la crème fraîche, les fromages, les viandes, l’huile de palme et de coco ou le lait entier.

A l’inverse, les acides gras insaturés constituent le « bon gras », « essentiels pour notre organisme ». Ils assurent entre autres des fonctions anti-inflammatoires, et une prévention des risques cardiovasculaires. Parmi eux, la professionnelle cite : les oméga 9 (huile d’olive, avocat), les oméga 6 (huile de tournesol, amandes), les oméga 3 (poissons gras tels que le maquereau, les sardines, le thon, saumon et certaines graines oléagineuses comme les noix ou les noisettes).

Le rôle du bon gras dans notre corps

Hélas, les lipides ont souvent mauvaise réputation car ils sont riches en calories (1 g de lipide équivaut à 9 kcal), et sont toujours associés au stockage de graisse. Alors que les acides gras insaturés sont surtout des « sources de vitamines, minéraux, essentiels au bon fonctionnement de notre organisme », affirme la nutritionniste qui en détaille les différents rôles.

1. Constitution des cellules. Ils participent à la formation des membranes des cellules. « Grâce aux phospholipides, ces membranes assurent un rôle de protection mais aussi de transmission de molécules de l’extérieur à l’intérieur de la cellule », précise Inès Mekkaoui.

2. Production des hormones. Les lipides favorisent la synthèse d’œstrogènes, progestérone, testostérone, etc. « C’est pourquoi de nombreuses femmes peuvent s’apercevoir d’un arrêt de leur cycle menstruel lorsqu’une privation est faite sur le long terme », remarque la professionnelle de santé.

3. Source d’énergie. A la place du sucre, « les cellules peuvent utiliser les lipides pour fournir de l’énergie au corps et assurer des fonctions métaboliques stables ».

4. Transporteurs. « Certains lipides assurent le transport, c’est-à-dire le déplacement, ou l’absorption d’autres composés tels que certaines vitamines (A, D, E, K) dans l’organisme », précise la diététicienne.

Les lipides seuls ne font pas grossir

Souvent accusés à tort de « faire grossir », les acides gras ne causent pas à eux seuls une prise de poids, « il s’agit d’un tout ». Car comme l’explique la nutritionniste : « Pour favoriser un stockage, il faut des acides gras mais aussi des molécules de sucre ». Au contraire, la consommation de lipides « s’inscrit complètement dans le cadre d’une perte de poids », affirme même la diététicienne. Car en ralentissant l’absorption du sucre dans le sang, le gras évite les pics de glycémie, et permet par conséquent un stockage moins important du sucre.

Le vrai coupable de la prise de poids est souvent l’excès de calories, soit le fait de consommer plus de calories que l’on en dépense dans la journée. « Il est donc tout à fait possible de prendre du poids sans consommer de gras voire en ne consommant que des produits considérés comme sains si le total de calories dans la journée est trop important », prévient l’experte en nutrition. Encore une fois, « tout est une question d’équilibre », rappelle la diététicienne.