CoupleFaire chambre à part, est-ce vraiment une bonne idée ?

« Sleep divorce » : Faire chambre à part, est-ce vraiment une bonne idée ?

CoupleOn a demandé à Camille Rochet, psychologue et thérapeute de couples, de répondre à cette question
Dora Christian

Dora Christian

L'essentiel

  • Faire chambre à part pour mieux dormir revient à ériger une barrière entre les partenaires, d’après la psychologue Camille Rochet.
  • Le « sleep divorce » ne doit pas devenir une habitude régulière. Seulement en cas de force majeure.
  • Avant d’en arriver au « sleep divorce », la psychologue encourage à diminuer les tensions émotionnelles le soir, par exemple en lisant plutôt qu’en discutant, tout en continuant à dormir ensemble.

«Un tiers de la population fait chambre à part ou a déjà envisagé de le faire », indique la marque Emma dans un communiqué, à la suite d’une étude avec Appinio. Chez les couples vivant ensemble, ce principe s’appelle le « sleep divorce », en français divorce du sommeil. Cela consiste à dormir séparément la nuit pour améliorer la qualité de son sommeil, entre autres, échapper aux ronflements de son partenaire par exemple.

Pour 20 Minutes, la psychologue et thérapeute de couple Camille Rochet, également auteure du livre Etre un couple épanoui, a expliqué les limites de cette méthode.

Faire chambre peut nuire au couple

Qu’il ou elle ronfle ou prenne toute la place dans le lit, faire chambre à part ne devrait pas être le premier recours selon Camille Rochet, qui propose de privilégier d’autres solutions avant celle-ci. Faire chambre à part revient à monter « une barrière » entre les partenaires, explique la psychologue.

Au-delà des relations intimes, partager la même couche apporte un « sentiment de sécurité ». « Le lit est le lieu de vérité », avance la psychologue. Les partenaires peuvent se parler, se confier, et profiter de ce moment pour « renforcer la communication » entre eux. Faire chambre à part peut aussi s’avérer « très anxiogène pour les enfants » si on en a, car « dormir ensemble c’est aussi symbolique », prévient Camille Rochet, en faisant allusion à « l’angoisse de la séparation ».

Le « sleep divorce » ne doit pas être une « habitude »

« Le sleep divorce », la professionnelle avoue l’avoir conseillé une fois à un couple en cas de force majeur. « Le but n’est pas non plus de se réveiller fatigué chaque matin parce qu’on n’a pas pu dormir la nuit », remarque-t-elle. Cependant, cela ne doit pas devenir une « habitude », sauf dans le cas de disputes récurrentes, de violences physiques ou verbales, où le choix de partir peut s’avérer vital.

Mais lorsqu’il s’agit de problèmes plus mineurs, la thérapeute encourage plutôt à « diminuer le niveau de tensions émotionnelles ». Vous pouvez vous autoriser à ne pas vous parler à l’heure du coucher, à lire un livre au lieu d’échanger, pourvu que vous dormiez ensemble. Le but étant toujours de ne pas alimenter les tensions en installant une barrière supplémentaire dans le couple. Et quitte à avoir recours au « sleep divorce », la thérapeute de couples encourage à réfléchir à des solutions en parallèle, pour retrouver ses nuits entre amoureux.