Amitié : Les trois « red flags » qui signalent une relation amicale toxique
interactions SOCIALES•La psychothérapeute Assa Djelou donne à « 20 Minutes » plusieurs points pour prévenir (ou sortir) d’une relation qui peut être douloureuse à vivre mentalementDora Christian
L'essentiel
- «20 Minutes » a interrogé Assa Djelou, psychothérapeute, diplômée d’un master en sciences humaines et sociales avec une spécialité en psychologie cognitive.
- Les trois points importants qui doivent vous alerter dans une relation amicale sont la non-réciprocité, la négativité ainsi que la compétitivité.
- Pour sortir d’une relation amicale qui n’est pas saine, il faut identifier la cause de sa souffrance, imposer ses limites ou couper la relation.
Une relation douloureuse ne l’est pas uniquement quand il y a agression ou abus physique. Le mal-être peut aussi se situer sur le plan moral. Pour savoir si vous êtes dans une relation saine (ou pas), la thérapeute Assa Djelou du cabinet « Désire et Deviens », donne à 20 Minutes trois points considérés comme des « red flags », soit des signaux d’alertes qui présagent une relation potentiellement toxique.
Red flag N° 1, la non-réciprocité
Le premier mal-être qui peut être ressenti dans une relation amicale est la non-réciprocité. Vous êtes dans ce cas, lorsque votre ami ne se rend jamais ou très peu disponible lorsque vous en avez besoin. Pourtant, dans le schéma inverse, vous êtes constamment présent pour soutenir et accompagner cette personne.
Et si après avoir discuté, la personne ne se semble toujours pas intéressée à vouloir être plus présente pour vous en cas de nécessité, cela peut être le signe d’une relation à sens unique, et donc douloureuse pour vous émotionnellement. Demander à un ami de vous soutenir est une requête complètement « légitime », explique Assa Djelou.
Red flag N° 2, l’ami plaintif ou négatif
Si cet ami vous freine, se plaint constamment et voit la vie ou vos projets toujours de manière très négative, il faut vous montrer vigilant. En effet, la thérapeute avertit, un tel ami peut vous amener « à ralentir votre rythme de progrès ». Ce qui peut être une façon pour cette personne de « se rassurer » en essayant de vous garder à son niveau.
Ça peut être le cas si vous n’osez plus être vous-même aux côtés de cette personne, et n’osez plus non plus lui confier vos projets. Attention, « cet ami vous limite très clairement », prévient Assa Djelou qui conseille de prendre le temps de « sélectionner » vos amis. Selon elle, votre entourage peut causer « votre chute » ou bien « votre élévation ».
Red flag N° 3, la compétition
Un autre aspect qui doit vous interpeller : la compétition, si de manière subtile ou directe cette personne commence à vous montrer qu’elle souhaite vous dépasser dans certains domaines.
La thérapeute nuance : « il y a deux formes de compétitivité ». La première forme est saine, dans la mesure où vous allez vous « challenger » dans la relation pour avancer, grandir et ensemble. A ne pas confondre avec la seconde forme qui est totalement toxique, lorsque l’autre tente en permanence d’être mieux que vous et veut vous le faire savoir.
Des conseils pour bien choisir ses amis
Dans un premier temps, il faut avoir une relation « saine et bienveillante avec soi-même », commence la thérapeute. Par là, Assa Djelou entend que vous devez d’abord vous suffire à vous-même. L’autre ne doit être qu’un « complément à cet état de bien-être » initial et non en être la source. « Ça va vous éviter de tomber dans un schéma de dépendance », souligne la professionnelle.
Si vous avez identifié une relation amicale toxique, parlez-en avec la personne concernée pour l’informer de vos attentes et observations. Dans le cas où votre interlocuteur est dans le déni, la thérapeute recommande d’opter pour un « mécanisme de défense », qui consiste à « vous choisir » en mettant un terme à la relation.