Education : en étant plus impliqués, les pères pourraient « favoriser le développement des jeunes enfants »
Papa poule•Une étude démontre une amélioration sur le développement physique et psychique des jeunes enfants quand les pères s'investissent davantage au quotidien20 Minutes avec agences
Dans plusieurs pays comme le Japon, les pères sont de plus en plus nombreux à vouloir profiter de leur congé parental pour pouvoir davantage s’occuper de leurs enfants. Face à ce constat, des chercheurs japonais ont évalué l’impact de l’implication des pères sur la santé et le développement de leurs jeunes enfants.
Une étude basée sur les données de 28.050 enfants
« La participation active des pères à la garde des enfants pendant la petite enfance peut favoriser le développement des jeunes enfants, en partie en réduisant le stress parental maternel », expliquent les chercheurs. Pour arriver à ce constat, le degré d’implication a été mesuré à partir des réponses des pères inclus dans l’étude, invités à renseigner la fréquence de leur participation à certaines tâches. Parmi lesquelles : changer le bébé, l’aider à s’endormir ou le nourrir. Les chercheurs ont ensuite procédé à une analyse de leurs réponses en leur attribuant une note basée sur une échelle de 1 à 4. En tout, ils se sont appuyés sur les données de 28.050 enfants, issues de la plus grande cohorte de naissance du Japon.
Les résultats, publiés dans la revue Pediatric Research, soulignent une nette amélioration sur le développement physique et psychique des enfants à l’âge de trois ans, lorsque leurs pères se sont beaucoup investis dans leur éducation. « Une forte implication des pères dans la garde des enfants a été associée à un risque plus faible de retard de développement dans les domaines de la motricité globale, de la motricité fine, de la résolution de problèmes et de la vie personnelle et sociale, par rapport à une faible implication », précisent les chercheurs.
Les papas japonais, désormais plus sensibilisés sur le congé parental
Depuis 2010, une loi japonaise octroie douze mois de congé parental, pour la mère comme pour le père. Bien que très peu de papas aient profité de la durée totale de ce long congé, cette révolution s’est illustrée par l’émergence de ceux que l’on surnomme : « les papas shufus », que l’on peut tout simplement traduire par « pères au foyer ». Selon les dernières estimations du ministère de la Santé du Japon, le taux de pères ayant pris leur congé paternité a atteint 17,13 %. Si ce taux peut paraître dérisoire en comparaison de celui de la France (67 % en 2021 selon la Drees) ou de la Finlande (près de 80 %), il témoigne toutefois d’un réel progrès dans le pays du soleil levant, puisqu’il a été multiplié par neuf depuis 2012.
Le gouvernement japonais a récemment pris des mesures pour augmenter le taux de prise de congé paternité dans son pays. Depuis le 1er avril 2022, une nouvelle loi sur le congé paternité impose aux entreprises japonaises d’informer tous leurs salariés sur la possibilité de prendre un congé parental. Mais l’écart avec les mères japonaises reste gargantuesque : leur taux d’utilisation du congé maternité s’élève à 80,2 %. La route s’annonce donc longue pour le gouvernement japonais, qui espère voir le taux de prise de congé paternité passer à 50 % en 2025 et à 85 % d’ici à 2030.
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