L’alcool consommé avec modération protégerait le cœur en réduisant le stress
tchin-tchin•Une étude scientifique révèle que l’alcool peut réduire le stress, ce qui est bon pour le cœur, mais montre aussi que cela s’inverse à partir de 14 verres par semaine20 Minutes avec agences
Réduire son stress grâce à l’alcool ? C’est ce qu’essaient de démontrer des chercheurs américains du Massachusetts General Hospital. Pourtant, comme l’a récemment rappelé l’Organisation mondiale de la santé (OMS), « la consommation d’alcool n’est jamais sans danger pour la santé, quelle que soit la quantité consommée ».
Néanmoins, l’étude américaine montre qu’en boire avec modération pourrait se révéler bénéfique pour la santé cardiaque, en jouant notamment un rôle sur l’activité du stress dans le cerveau. Les scientifiques cherchent alors à comprendre les mécanismes à l’origine des effets protecteurs, non pas pour inciter à la consommation, mais pour reproduire cela avec des approches moins néfastes.
L’alcool serait utile contre le stress
Publiés dans le Journal of the American College of Cardiology, les travaux mettent en évidence la faible consommation d’alcool qui permettrait à long terme, de réduire le signal du stress dans le cerveau, et par extension, le risque de maladies cardiovasculaires.
« Nous ne préconisons pas la consommation d’alcool pour réduire le risque de crise cardiaque ou d’accident vasculaire cérébral en raison d’autres effets préoccupants de l’alcool sur la santé », explique toutefois le Dr Ahmed Tawakol, cardiologue, dans un communiqué.
Des résultats à prendre avec précaution
Plus de 50.000 personnes inscrites au programme Mass General Brigham Biobank ont participé à cette étude qui s’est déroulée en deux temps. Les chercheurs ont d’abord évalué le lien entre consommation légère à modérée d’alcool et événements cardiovasculaires, puis se sont intéressés à un sous-ensemble de 754 participants ayant réalisé un examen d’imagerie cérébrale pour confirmer ou infirmer l’effet de cette consommation sur l’activité neuronale liée au stress.
Verdict, les scientifiques ont observé une baisse du signal du stress dans le complexe amygdalien, région du cerveau dont le rôle est de gérer la peur ou l’anxiété, chez les participants consommant de l’alcool de façon légère ou modérée.
Des résultats à prendre avec précaution
Dans un second temps, les chercheurs se sont penchés sur les antécédents de ces mêmes participants, et ont relevé un moindre risque de crise cardiaque et d’accident vasculaire cérébral. Un phénomène qu’ils attribuent aux changements cérébraux observés chez les personnes consommant peu ou modérément de l’alcool.
« Lorsque l’amygdale est trop alerte et vigilante, le système nerveux sympathique est stimulé, ce qui fait monter la tension artérielle, augmente le rythme cardiaque et déclenche la libération de cellules inflammatoires. Si le stress est chronique, il en résulte de l’hypertension, une inflammation accrue et un risque important d’obésité, de diabète et de maladies cardiovasculaires », précise le Dr Tawakol.
Risque de cancer et risque cardiaque augmentés
Cette étude comporte toutefois des limites, ne serait-ce parce qu’elle montre également que la consommation d’alcool augmente le risque de cancer, et ce quelle que soit la quantité absorbée. Ce n’est pas tout, puisqu’une consommation supérieure à 14 verres par semaine est également associée à un risque plus élevé de crise cardiaque et à une mauvaise santé cognitive.
« Nous voulions comprendre comment une consommation légère à modérée d’alcool réduit les maladies cardiovasculaires, comme l’ont démontré de nombreuses autres études. Si nous parvenons à trouver le mécanisme, l’objectif serait de trouver d’autres approches permettant de reproduire ou d’induire les effets cardiaques protecteurs de l’alcool sans ses effets néfastes », conclut le chercheur du Massachusetts General Hospital.