A l’origine de la fête des Morts, une bonne occasion de découvrir le Mexique
DIa de Muertos•Dans l’ombre des sombreros colorés et des mariachis envoûtants se cache une tradition mexicaine aussi vieille que mystérieuse. Voici tout ce qu’il faut savoir sur cet incontournable de la culture mexicaine20 Minutes avec agences
L'essentiel
- Au Mexique, cette fête se traduit par une explosion de costumes, de défilés, de célébrations et d’offrandes pour honorer les défunts. Ces rituels sont chargés de sens pour les familles.
- Le Día de los Muertos trouve ses racines dans les célébrations aztèques d’août, honorant les défunts deux fois par an. À l’arrivée des colons espagnols au XVe siècle, ces festivités ont été déplacées en novembre pour coïncider avec la Toussaint.
- La fête des Morts se décline en diverses variantes à travers le pays, devenant une fête ancrée dans la culture, que ce soit à Oaxaca, au Yucatán à Pomuch, à Mexico avec ses défilés grandioses, ou dans les villages traditionnels comme Mixquic et Xochimilco.
Dites adieu aux frissons et aux tours d’Halloween, le Día de los Muertos est une célébration mexicaine à part, loin d’être une simple copie de la fête anglo-saxonne. Alors que le 31 octobre est synonyme de cris et de frayeurs, les 1er et 2 novembre au Mexique sont une explosion de couleurs et de joie. La mort est au cœur de cette fête, mais ne vous méprenez pas, elle est bien plus que ça. C’est une démonstration d’amour et de respect envers les êtres chers disparus. Une célébration qui incarne l’âme vibrante de la culture mexicaine.
Au Mexique, cet événement se traduit par des costumes extravagants, des défilés, des célébrations et des offrandes dans chaque coin du pays. Les rituels regorgent de significations et une compréhension de ces symboles vous permettra de saisir pleinement l’essence de cette célébration unique.
Une fête vieille de plusieurs siècles
Cette tradition prend racine dans la culture aztèque, où les défunts étaient honorés à deux reprises chaque année, avec un intervalle de 20 jours entre les célébrations, au mois d’août. Tout d’abord, les enfants étaient commémorés lors de Miccaihuitontli, puis les adultes lors de Hueymiccalhuitl.
Lorsque les colons espagnols, fervents catholiques, sont arrivés au XVe siècle, les dates de ces deux célébrations ont été déplacées pour coïncider avec la Toussaint. Ainsi, Miccaihuitontli est maintenant observée le 1er novembre, lors du Día de Todos los Santos. Hueymiccalhuitl, quant à elle, a lieu le jour suivant, le 2 novembre, lors du Día de los Muertos. En 2003, l’UNESCO a reconnu son importance culturelle en inscrivant le Día de los Muertos sur la liste du patrimoine culturel immatériel de l’humanité.
Des traditions ancrées dans la culture mexicaine
La célébration du Día de los Muertos est un moment d’allégresse et de grande popularité. Les tombes sont méticuleusement nettoyées, parées de bougies et de zempaxuchitl, ces fleurs orange qui évoquent la lumière au milieu des ombres. Dans les foyers, des autels sont dressés, agrémentés de photographies des êtres chers disparus, de bougies, d’encens, de fleurs chatoyantes, de crânes de sucre, de friandises, de pain des morts et de bien d’autres objets empreints de significations profondes.
Ces autels sont plus que de simples décors. Des présents sont notamment offerts aux défunts. Ces dons prennent des formes variées : nourriture, alcool, tabac et jouets pour les enfants. Pour guider ces âmes jusqu’à l’autel dressé en leur honneur, un chemin de pétales de fleurs est tracé, symbolisant le voyage qu’elles doivent accomplir.
La Catrina, symbole de la fête des Morts
Dans les rues animées du Mexique, les stands de maquillage sont en effervescence. Les visages des Mexicains se parent de têtes de mort (calavera) ou se métamorphosent en la mystérieuse Catrina. Ce personnage fascinant a vu le jour grâce à l’imagination de Guadalupe Posada, un peintre et illustrateur. À l’origine, la Catrina était une satire des élites sociales, mais elle est rapidement devenue un symbole puissant de la mort. Cette élégante vieille dame, vêtue d’une robe chatoyante et couronnée d’un chapeau somptueux, incarne à la fois l’opulence et les apparences trompeuses. Une célébration qui allie la satire, la culture et l’art pour créer une expérience visuelle inoubliable.
Des célébrations qui diffèrent selon les communautés
Le Día de los Muertos prend différentes formes selon les régions du Mexique. À Oaxaca, bastion de la tradition culinaire et artisanale, cette célébration est profondément enracinée dans la culture. Au Yucatán, à Pomuch, une ancienne coutume persiste : le rituel de nettoyage des os des défunts pour les purifier avant leur passage vers l’au-delà.
À Mexico, la capitale, la célébration a pris une tout autre dimension depuis 2016, avec des défilés grandioses. Les voyageurs ont également la possibilité d’explorer des villages traditionnels avoisinants, tels que Mixquic, source d’inspiration du film Coco, ou Xochimilco, où une veillée nocturne dédiée aux morts a de quoi capter toutes les attentions. Pendant cette période, de nombreux Mexicains voyagent à travers le pays pour rejoindre leur famille. Les transports publics sont pris d’assaut, et les hôtels se remplissent rapidement.