Tous en boîteIls mettent la bière en canette, et ça cartonne

Ils aident les brasseurs à mettre la bière en canette, et ça cartonne

Tous en boîteDeux frères nantais sont aux manettes de Remplis-moi, « la première entreprise d’encannage mobile en France ». Avec la mode de la bière en canette, la demande explose
Julie Urbach

Julie Urbach

L'essentiel

  • Il y a deux ans, deux frères nantais créaient Remplis-moi, « la première entreprise d’encannage mobile en France ».
  • Leur activité a « explosé » cette année alors que la bière en canette connaît une forte demande ces derniers temps, pour des raisons de conservation mais surtout de look.
  • L’entreprise doit recevoir une deuxième machine très prochainement pour s’attaquer au vin.

Voilà une activité qui fait mousse. Depuis deux ans, Axel et Maxime Girard, 30 et 33 ans, sont encanneurs mobiles. Une drôle de reconversion pour ces deux frères nantais dont le plus jeune, ancien paysagiste, est avant tout un passionné de bières. « J’avais remarqué que la bière en canette arrivait en France, bien après le Canada et les Etats-Unis où il n’y a presque plus de bouteille là-bas, raconte le directeur général de Remplis-moi. On a donc décidé de créer la première entreprise mobile de mise en canette en France. Dès 2022, on nous a appelés de partout ! Juste avec le bouche à oreille, ça a explosé en 2023, une très grosse année pour nous. » L’entreprise revendique près de 1,5 million de boîtes déjà remplies, dont de nombreuses seront d’ailleurs bues ce week-end à l’occasion de Nantes sous pression, festival dédié à la bière artisanale.

Grâce à une machinerie mobile, Remplis-moi se déplace chez les brasseurs pour mettre la bière en canette
Grâce à une machinerie mobile, Remplis-moi se déplace chez les brasseurs pour mettre la bière en canette - Remplis moi

Il faut dire que si la binouze en canette n’avait pas une très bonne image il y a encore quelques années, le vent a tourné avec le développement des microbrasseries. Aujourd’hui, les marques sont de plus en plus nombreuses à choisir ce type de contenants, qui n’aurait que des avantages. « Il est totalement hermétique et opaque ce qui permet de garder au maximum les arômes, de réaliser des recettes bien houblonnées, explique Axel Girard. La canette est, en plus, très intéressante pour le transport et les émissions de CO2 car elle prend moins de place et est beaucoup plus légère qu’une bouteille. » Mais surtout, c’est le design qui séduit : noire, blanche ou grise, en 33 ou en 44 cl, elle permet aux brasseries de coller de larges étiquettes, dont les graphismes sont toujours plus soignés… et recherchés par les clients.

Directement chez le client

Axel et Maxime avaient flairé le filon : boire de la bière en canette, c’est hype, encore faut-il avoir les moyens et la capacité de l’y faire rentrer. Avec leur machine mobile, décrite comme « assez onéreuse et très technique à prendre en main », ils proposent donc ce service aux petites (et nombreuses) brasseries qui n’ont pas de ligne d’encannage, voire pas de ligne d’embouteillage du tout. Comme désormais quelques concurrents, ils sillonnent la France avec leur camion, pour effectuer cette dernière opération directement chez le client. « Pour un brasseur, le conditionnement est un moment hyper important, un jour de fête mais aussi de stress, raconte Axel Girard. On doit être irréprochable sur l’hygiène, le sertissage, le process… » Et notamment sur le niveau d’oxygène, qui doit être le moins élevé possible pour éviter la catastrophe.

Mais très bientôt, les vignerons aussi auront la possibilité de faire appel aux deux frères, qui ont agrandi leur équipe avec l’embauche d’un salarié cet été. Une nouvelle machine, pour l’encannage du vin cette fois (en canette plus fine, dite slim), est attendue dans les prochains jours. « Il y a une énorme demande aux Etats-Unis, où on recherche du bon vin et où ce format ne dérange pas, estime le directeur général. Je pense qu’en France, ça aura du mal à prendre, mais rien que pour l’export on a déjà de gros volumes devant nous. On a déjà fait du blanc, du rouge, et du rosé ! »