A Grasse, le Domaine de la rose vous met au parfum
PLEIN LES NARINES•A l’occasion des prochaines Journées européennes du patrimoine, Lancôme ouvrira au public ses 7 hectares à la gloire des plantes à parfumFabien Binacchi
L'essentiel
- Le Domaine de la rose, à Grasse, ouvrira au public à l’occasion des Journées européennes du patrimoine, les 16 et 17 septembre prochains.
- Dans ce nouveau sanctuaire du parfum, développé par Lancôme, « l’idée est de transmettre, montrer et conserver » les savoir-faire, explique la responsable.
- Des cultures de fleurs, une distillerie et un orgue regroupant plus de 300 matières premières sont à découvrir dans un terrain de 7 hectares.
«C’est la maison de Barbie ! » La tentation sera grande, pour les visiteurs du Domaine de la rose, de faire la comparaison avec l’univers de la star de Mattel, toujours à l’affiche au cinéma. Et d’imaginer Margot Robbie tourner quelques scènes dans ce nouveau sanctuaire grassois du parfum que Lancôme ouvrira au public* à l’occasion des Journées européennes du patrimoine. 20 Minutes a pu le découvrir en avant-première.
La façade, les murs, le mobilier, tout, ici, est rose. Ou presque. La « maison construite de briques et de broc » rachetée par la marque en 2020, avec son terrain de sept hectares, a été remaniée par l’équipe de l’architecte Lucie Niney pour faire écho au patrimoine local. « Nous n’avons rien inventé. C’est une couleur autorisée dans le Plan local d’urbanisme que nous avons juste rehaussée », explique-t-elle. Même les tuiles ont été émaillées ton sur ton pour coller à l’esprit « monolithe » de la bâtisse.
Inratable, cet ovni teinte bonbon n’est pourtant qu’une partie de la visite que la maison française, propriété de L’Oréal, va proposer gratuitement à ses 400 premiers hôtes, les 16 et 17 septembre prochains. Le spectacle se jouera aussi dans les jardins en restanques. « L’idée était de faire découvrir tout le parcours du parfum, de la culture des matières premières jusqu’à la fabrication, présente Lucie Careri, la responsable du domaine. Alors, d’abord, dans l’ordre, on se balade à travers les champs. »
Terroir et authenticité
La parcelle, cultivée en bio depuis une soixantaine d’années, est plantée de roses centifolia, l’emblème des lieux (et de Grasse), mais pas que. Jasmin, tubéreuse, iris et autre bigaradier poussent aussi depuis trois ans dans ce « sol gras, avec une sous-terre argileuse qui permet de garder l’eau plus longtemps », relève Antoine Leclef, le responsable des cultures, des pétales plein la main.
Ce terroir, sans doute l’une des clés qui a permis à Grasse de devenir l’une des plaques tournantes du parfum dès le XVIIIe siècle, c’est ce que Lancôme, comme d’autres maisons de luxe après elle, qui ont réinvesti les lieux ces dernières années, est venue retrouver. « Les consommateurs sont en quête d’authenticité. Ils veulent comprendre d’où viennent les produits », avance Lucie Careri. L’opération « transparence » et séduction de la marque vise à montrer le processus, même si la production du Domaine de la rose, infinitésimale, n’entre dans la composition que de quelques-unes de ces collections exclusives.
« Transmettre, montrer et conserver »
« Ici, l’idée n’est pas de produire à grande échelle. Nous avons des partenariats avec d’autres plantations dans la région. Mais de transmettre, de montrer et de conserver », insiste-t-elle. Comme ces rosiers Gallica, « de plus en plus rares » et que Lancôme a également planté là dans une optique de « préservation » en partenariat avec le muséum d’histoire naturelle de Paris.
Pédagogique, le parcours se poursuit dans une distillerie partiellement creusée dans la terre où l’on explique le devenir des plantes, où l’on décrit leur transformation, les tonnes de fleurs nécessaires à la fabrication de quelques kilos d’absolues. Il se termine dans le salon de la fameuse maison rose, où son impressionnant orgue à parfum signe le clou de la visite. Il regroupe plus de 300 matières premières utilisées par les nez.
Exercice pratique. Une spécialiste joue les alchimistes. D’un côté, un pur concentré de rose centifolia. De l’autre, plusieurs composés à assembler pour s’en approcher. « Vous sentez ? Séparément, il y a notamment du géraniol, du citronellol, des notes florales et herbacées. » Mélangés, on y est. Le parfum se crée. Une certaine magie. Ou plutôt des savoir-faire qui ont valu à Grasse une reconnaissance au patrimoine immatériel mondial de l’Unesco.
*Les premières visites de septembre sont complètes, de nouvelles dates sont prévues en octobre, à réserver en ligne
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