Multiplier les afterworks, est-ce vraiment une bonne idée ?
APRES L’EFFORT•Moment informel, les apéros d’après-travail peuvent aussi être vécus comme une contrainte professionnelle supplémentairePeople at Work
C’est un rendez-vous attendu, décomplexé ou… craint ! Désormais ancrés dans la vie des entreprises, les afterworks provoquent des réactions ambivalentes chez les salariés. « Si la plupart des gens pensent que c’est une bonne idée, explique Sylvaine Pascual, fondatrice du cabinet de conseil Ithaque, dans les faits, ils n’ont pas spécialement envie d’y participer. » Si 60 % des interrogés trouvent la pratique indispensable au bien-être en entreprise, selon une étude Opinion Way de 2017 pour J’aime ma boîte et Privateaser, ils sont tout autant (59 %) à n’en faire jamais.
« Cela peut être l’occasion de rencontrer ses collègues, de les voir autrement, dans d’autres circonstances », avance la coach. Mais d’un autre côté, on tente de « convaincre les gens que c’est normal de consacrer encore plus de temps au boulot. » D’autant plus que, depuis quelques années, les afterworks se sont formalisés autour d’activités, allant de l’escape game aux cours de cuisine, ce qui a « déplacé le team building en dehors des heures de travail » pour Sylvaine Pascual. Leur aspect obligatoire peut aussi être source de pression. « Si on est la seule personne à ne pas y aller, c’est un peu ennuyeux. »
Le piège à éviter : trop se lâcher
Bien que l’afterwork soit un temps plus informel, il convient de garder une posture professionnelle. Que ça soit sur l’alcool, sur la manière de se comporter avec ses pairs et supérieurs, ou sur les discussions relatives à l’entreprise, la modération et la bonne tenue restent de mise. « Ça reste quand même un événement dans le cadre du travail, affirme la coach, et il n’est peut-être pas judicieux de se lâcher totalement. » Attention aussi aux sujets de conversation trop personnels, qui peuvent être « un peu trop intimes, un peu too much », et préférer plutôt « parler de ses intérêts en dehors du boulot, et s’intéresser aux intérêts des autres. »
Enfin, pour ceux qui ne souhaitent faire qu’une brève apparition, Sylvaine Pascual conseille tout simplement de le dire clairement à l’avance. Le tout sans aucune justification : « On n’a pas besoin de donner d’excuse, surtout dans une situation qui est extérieure au boulot. »
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