Recyclage : Nike, Adidas, Reebok et Puma prêts à lancer des sneakers plus respectueuses de la planète ?
Écologie•Les principaux acteurs de l’industrie de la mode veulent suivre les plus innovants en se mettent au défi du « green », avec pour projet la basket écolo20 Minutes avec agences
Toutes les idées sont bonnes pour rendre nos baskets plus responsables. Évalué à près de 70 milliards de dollars en 2022, le marché mondial des sneakers devrait atteindre les 100 milliards de dollars de bénéfices d’ici 2026, voire les dépasser, d’après les chiffres publiés sur Statista. Avec les enjeux écologiques récents, des géants de la basket tels que Nike, Adidas, Reebok ou encore Puma espèrent révolutionner l’industrie de la mode en proposant des chaussures plus durables et ainsi réduire la pollution due à la fabrication.
Saumon, pomme, et pissenlit
Ce sont finalement de plus petits acteurs qui tentent de se réinventer avec des innovations toutes plus originales - et écoresponsables - les unes que les autres. C’est le cas de la marque Ashoka Paris qui propose des sneakers en résidus de pommes et de céréales, P448 qui vient d’introduire des baskets en peaux de pommes issues de vergers italiens, ou encore MoEa qui se concentre sur des sneakers écoresponsables, véganes, et recyclables partiellement fabriquées à base de plantes et de fruits. Et il y en a bien d’autres qui s’intéressent de près aux caractéristiques de ces nouvelles matières durables - cactus, pomme, raisin, et autres ananas - qui peuvent combiner, en association avec d’autres fibres, résistance et écoresponsabilité.
D’autres marques vont encore plus loin, et expérimentent des ingrédients totalement inattendus. C’est le cas de la marque O.T.A. Paris qui a dévoilé courant 2022 une paire de baskets partiellement confectionnée à partir de restes de sushis et de makis. Le concept pourrait prêter à sourire, et pourtant… Il pourrait en inspirer plus d’un. Le label s’est associé à une tannerie française pour transformer des peaux de poisson issues d’un restaurant Sushi Shop à Lyon en un logo, sachant que la semelle dudit produit est-elle conçue à partir de pneu et de caoutchouc recyclés. De son côté, la marque américaine Cole Haan s’est tournée vers le pissenlit pour élaborer la semelle extérieure de ses sneakers. Connue pour être une alternative au latex d’hévéa, l’arbre à caoutchouc, le pissenlit peut se métamorphoser en une gomme spécifique qui colle parfaitement avec l’esthétique et la technicité des baskets. Quant au designer français Eugène Riconneaus, il a fait coup double en débarrant les plages de nombreux déchets marins, dont des fruits de mer, pour les réinjecter dans des paires de sneakers.
Upcycling et impression en 3D
On l’aura compris, les nouvelles matières constituent la base des recherches des acteurs de la mode pour verdir les sneakers. Mais elles ne constituent pas l’unique solution. Certains se tournent vers des matières premières déjà existantes pour limiter davantage encore l’empreinte carbone des chaussures les plus vendues au monde. Autrement dit, ils ont recours à une pratique en vogue : l’upcycling. Dès 2021, le château de Versailles s’est engagé en ce sens en présentant une collection de sneakers conçue à partir de tissus utilisés pour la scénographie de l’exposition « Hyacinthe Rigaud ou le portrait soleil », tandis que la marque Caruus s’est attelée à fabriquer une paire de sneakers à partir de vieux jeans et bleus de travail. C’est aussi le cas de Helen Kirkum Studio qui va encore plus loin en composant ses sneakers à partir d’anciennes paires, ou de Sans Les Plumes qui a recours à du tissu collecté dans les transports en commun. Autant de projets qui montrent que les montagnes de déchets servent amplement à renflouer les stocks des acteurs de la mode, au lieu de finir enfouies ou incinérées.