INTERVIEWMarc: «La compassion, c'est mon mode de vie. Mais "Koh Lanta", c'est un jeu»

Marc: «La compassion, c'est mon mode de vie. Mais "Koh Lanta", c'est un jeu»

INTERVIEWPour « 20 Minutes », le vainqueur de « Koh Lanta Johor » est revenu sur son aventure et sur ses engagements…
Clio Weickert

Clio Weickert

Ce vendredi, Marc a été sacré grand gagnant de Koh Lanta. Remarquable dans la survie (ses camarades lui doivent notamment le feu en un temps record et des poissons à foison), son comportement de stratège lui a valu de nombreuses critiques. Pour 20 Minutes, le vainqueur de cette 14e saison a accepté de revenir sur son aventure, sa philosophie de vie et ses engagements.

Revivez avec 20 Minutes la finale de Koh Lanta Johor

Avant de remporter Koh Lanta, pensiez-vous déjà accéder à la finale ?

Je pensais aller loin. Comme vous le savez, on l’a dit, je manque d’humilité donc je crois que je suis capable de faire des trucs assez incroyables ! (rires) Quant à gagner, c’est difficile à dire parce que je pourrais repartir vingt fois avec les mêmes candidats et ne jamais regagner.

Côté survie, vous avez été impressionnant. C’est cet aspect-là qui vous attirait dans ce jeu ?

J’aime bien être dans la difficulté. Ce qui me plaît avant tout dans Koh Lanta, c’est un ensemble. Je suis un grand fan, j’aime énormément le côté stratégique. Il y a plein de saisons que j’ai vu six ou sept fois ! Je connais tout ! Vous savez comment m’appelait Denis Brogniart ? « WikipéMarc ».

Des rumeurs laissent entendre que vous auriez suivi des cours de survie avec d’anciens candidats du programme…

Vous avez lu beaucoup de bêtises et je me suis déjà exprimé sur cette question-là. Le candidat qui aurait dit ça (Jeff) m’a expliqué que la presse avait très largement déformé ses propos. C’est bidon. Je n’ai JA-MAIS pris de cours de survie avec des formateurs.

Le soir de la finale, vous avez précisé reverser l’intégralité de vos gains à une l’association « Terre de Vie ». Qu’est-ce qui a motivé ce choix ?

Je ne voulais pas me retrouver à Koh Lanta avec le poids des 100.000 euros sur le dos. C’est plus facile de jouer quand on ne se dit pas « je vais peut-être passer à côté des 100.000 euros ». Quant à Terre de Vie, c’est une association régionale qui est tout à fait dans l’esprit que nous recherchons avec mon épouse quand nous faisons des dons. On croit énormément dans les enfants, nous pensons que c’est un péché de ne pas s’en occuper. Via notre travail, nous avons soutenu pas mal d’écoles à l’étranger, pas mal d’enfants, toujours des filles ! A l’étranger c’est la femme qui fait marcher la famille, c’est elle qui ramène l’argent, qui élève les enfants. Il faut croire dans les femmes, ce sont elles qui font marcher le monde.

Qu’entendez-vous par le « poids des 100.000 euros » ?

C’est compliqué, dans notre saison il y a pas mal de gens qui sont venus pour les 100.000 euros, c’est normal. C’est environ sept ans de salaire, ce n’est pas rien. Donc c’est une sacrée pression. Moi je ne l’ai pas eu, je ne suis pas venu pour m’enrichir mais vraiment pour m’amuser, pour participer à un jeu dont je suis fan.

Comme le montre votre portrait dans l’émission, vous êtes très croyant. La foi vous a-t-elle aidé dans Koh Lanta ?

Ce qui est important avec la foi, c’est que je sais ce qu’est l’amour. Ça va peut-être vous paraître bizarre mais je sais ce qu’est l’amour de Dieu et je sais que je ne suis jamais abandonné. Et puis dans la difficulté, c’est aussi une bonne expérience pour mon âme, pour qu’elle avance. Je pourrais presque écrire un bouquin sur les choses extraordinaires qui me sont arrivées dans ma vie. Je pensais que je vivais le pire comme Dieu a fait vivre à Job, en fait c’était une énorme chance pour que je puisse avancer. Ça me permet toujours d’avancer car je sais que je suis toujours tenu par la main comme un fil qui me guide.

Pourtant, on vous a reproché d’être peut-être trop stratège et de manquer parfois de compassion, notamment quand les téléspectateurs ont découvert que vous vouliez affamer vos camarades…

La compassion dans la vie de tous les jours, c’est mon mode de vie. Mais Koh Lanta, c’est un jeu ou pas ? C’est un jeu d’aventure et de stratégie ou pas ? Est-ce que j’ai menti, triché ou trompé des gens ? Quand je vote contre Seb, je lui annonce que je vais le faire. Je suis toujours hyper à l’aise dans ce que je fais, parfois j’ai des choix difficiles, cornéliens ! J’ai fonctionné selon mes principes, tout en sachant que j’étais dans un jeu. Et quand on parle d’affamer, il y a quand même des choses à comprendre là-dedans. On a des gens qui reviennent d’un confort, qui ne veulent pas se lever pour donner un coup de main, et c’est énervant. Moi ce qui m’a pas mal étonné, c’est que « partager à Koh Lanta », c’est quand Marco ramène à manger. Mais quand il est malade il n’y a personne ! Le partage, c’est quand tout le monde donne !

Vous avez un peu de rancœur alors ?

Non et je laisse ça pour les gens qui n’ont pas compris un petit peu comment fonctionne la vie. Si on en a dans notre cœur, c’est un voile et on ne peut pas avancer. La haine et la rancœur, c’est la pire des choses et on ne peut pas être guidé par ça. Ça vous noircit. Il faut aller vers la lumière, et pas dans l’obscurité.