Norbert («Top Chef»): «Dans "100% Euro", je vais me lâcher»
INTERVIEW•Le candidat vedette de l'émission culinaire d'M6, connu pour son langage cru et son exubérance, devient animateur sportif le temps de l'Euro 2012. Aux côtés de Vincent Couëffé et Antoine Kombouaré, ex-coach du Paris-Saint-Germain, Norbert Tarayre sera chroniqueur dans l'émission «100% Euro» à partir de vendredi. Entretien...Propos recueillis par Anaëlle Grondin
Du 8 juin au 1er juillet, les téléspectateurs pourront vous voir une nouvelle fois sur M6, dans «100% Euro». Une reconversion inattendue. Quel sera votre rôle dans l’émission?
Mon rôle est très simple. C’est un amateur qui fait un débrief de match comme s’il était avec ses amis dans son salon en train de regarder l’Euro. Ça va être quelque chose de grand public, à ma façon. Je vais enjoliver l’Euro, aussi le rendre un peu sarcastique, caustique, piquant. Glisser quelques propos sympa et des infos sur les équipes. On ne m’a pas demandé de venir avec des fiches. Le but est de regarder le match et d’en ressortir des émotions, qu’elles soient bonnes ou mauvaises, sans retenue.
Comment vous y êtes-vous préparé?
J’ai quelques petites lacunes. Je révise mes bases football surtout sur les autres championnats. Là j’ai pris Planète Foot, Onze Mondial, L’Equipe. Tous les jours je fais un petit débrief sur Internet pour voir un peu ce qu’il se passe. Ce soir je vais regarder le match [France-Estonie, le dernier match amical avant l’Euro 2012, à suivre en direct ici]. J’ai un livre sur 384 joueurs en portrait avec leur CV, les résultats qu’ils ont fait par équipe. Pas forcément pour le ressortir, mais pour avoir un point d’accroche à l’antenne. C’est bien de tailler, mais il faut savoir de quoi on parle. Après je pense que j’aurai du mal sur les prononciations dans les pays comme la Grèce. Les «Rastapopoulos», les noms un peu compliqués, ça être vite papa ou maman. Je vais me lâcher.
Vous serez là essentiellement pour le sarcasme, alors?
Ça va beaucoup être de la vanne. Mon rôle c’est de voir les points faibles, que nous grand public on verrait chez nous à la télévision. Demander par exemple: «Pourquoi le mec est pas capable aujourd’hui de sortir une frappe correcte. Qu’est-ce qu’il a? Est-ce qu’il a pas tiré maman hier soir?». Vincent Couëffé et Antoine Kombouaré sont là pour remettre les choses en situation et expliquer pourquoi la stratégie n’était pas bonne. Mais attention, je ne veux pas démonter la France. Je crois en Laurent Blanc et à sa nouvelle équipe. J’ai envie de faire passer le message que l’équipe de France est toute neuve et qu’elle reprend depuis le départ.
Où est-ce que vous avez joué au foot?
J’ai commencé le foot en 1992. A la base j’ai joué à L’entente Sannois Saint-Gratien dans le 95. Je jouais en dernière division de district, parce que je suis arrivé comme en cuisine: pas de technique et des pieds carrés avec une dégaine à faire mourir de rire. Et puis un an après je me retrouve en promotion d’honneur, donc un niveau pas mal en moins de treize ans. Ensuite, je suis pris à l’INF Clairefontaine. J’y reste une brève année car mes parents divorcent, ça chamboule tout, je deviens ingérable. On me demande gentiment de prendre mes valises et de partir. Le foot, c’était terminé à ce moment-là. Ma mère m’a dit qu’il fallait prendre un boulot en main et je suis parti en formation charcutier-traiteur.
Ça ne vous manque pas?
J’adore jouer au foot. J’ai fait un match en Bretagne avec Jean Imbert, le gagnant de «Top Chef». Toucher le ballon, mettre des frappes, avoir un contact, un esprit d’équipe, ça me manque énormément. Mais je n’ai pas de regret, car comme en cuisine, il y a peu d’élus. Je ne me suis jamais projeté à devenir un grand footballeur.
Quel club soutenez-vous?
Paris! J’ai vu mes premiers matchs au Parc, j’allais souvent au Camp des Loges voir le PSG à mes débuts dans le foot.
Combien d’argent allez-vous gagner pour votre participation à «100% Euro»?
Je vais toucher 6.000 euros en tout. C’est deux mois de salaire d’un chef de cuisine... Sauf qu’il travaille 18 heures par jour (rires).
Et la cuisine dans tout ça?
A côté de ça, je bosse la journée, je donne des cours de cuisine. Je fais des restaurants éphémères à Bordeaux fin juin. Je fais aussi du caritatif: pour SOS Médecins par exemple. Je prépare un événement pour les Jeux Olympiques: je vais être cuisinier pour une équipe de France lors d’un stage de préparation. Je prépare aussi l’ouverture de mon restaurant, à Paris. J’ai préféré attendre la fin de l’effervescence de «Top Chef». Mon point d’accroche, c’est la cuisine. La télé c’est pas un métier qui me ferait bander, il faudrait être hypocrite, moi je peux pas. Je le ressens depuis trois mois que je suis dedans. Et puis bien s’habiller, c’est pas ma came. J’aime rester avec mes calebars qui ont cinq ans.
En plus de «100% Euro» vous allez prêter main-forte à Valérie Damidot dans «D&Co» le 17 juin... Vous ne quittez plus M6!
Oui, c’est sur deux jours, il fallait faire un petit peu le jardin. Comme plein de gens, j’adore Valérie Damidot. Moi-même ayant vécu dans la merde j’ai toujours rêvé qu’elle frappe à ma porte et refasse mon appart. La priorité de Valérie c’est de faire plaisir aux gens, je trouve ça bien. Elle ne s’arrête pas de bosser. Elle est vraie. Elle m’a demandé de cuisiner dans l’émission. J’ai trouvé ça trop sympa.
Le projet rêvé qu’on pourrait vous proposer ?
Le truc que j’aimerais vraiment c’est ouvrir mon restaurant. Si ce n’est pas à Paris, ce ne sera pas en France (rires). J’aimerais qu’on m’aide, qu’on me conseille, pour me faire avancer. Des dons sauvages pourquoi pas. J’ai envie de rendre la pareille à tous ces gens qui m‘ont fait confiance.