« Perdu de vue » retrouve une place sur M6 et TF1
« On ne sait plus où chercher. » Cindy, Priscilla et Elodie ont perdu la trace de leur père Daniel depuis 1991. Heureusement, la télévision leur offre une lacrymale réunion familiale, ce soir à 20 h 50 dans « Passé retrouvé » sur M6. En permettant à ...©2006 20 minutes
«On ne sait plus où chercher. » Cindy, Priscilla et Elodie ont perdu la trace de leur père Daniel depuis 1991. Heureusement, la télévision leur offre une lacrymale réunion familiale, ce soir à 20 h 50 dans « Passé retrouvé » sur M6. En permettant à des anonymes de retrouver des proches évanouis dans la nature, la Six reprend le concept de « Perdu de vue », animé par Jacques Pradel sur TF1, de 1990 à 1997. Et elle n'est pas la seule : en embuscade derrière sa concurrente, la Une testera « En quête de vérité », lundi soir à 23 h. Piloté par Pascal Bataille et Laurent Fontaine, ce magazine se donne aussi pour mission de retrouver des disparus. Il pourrait être diffusé en alternance avec « Y a que la vérité qui compte » dès la rentrée.
Si le duo n'a pas souhaité commenter ce qui ressemble fort à un recyclage, Véronique Mounier, présentatrice de « Passé retrouvé », récuse, elle, tout procès en clonage : « Loin de l'émission de Pradel, nous nous situons dans le champ du documentaire, assure-t-elle. Pas de plateau, pas de public, mais des investigations filmées pas à pas, en extérieur. » Ce démarquage revendiqué n'empêche pas l'émission de miser sur l'émotion, avec des musiques larmoyantes, de sonores battements de coeur ou des gros plans sur les étreintes des quidams enfin réunis. La production ne s'est pas non plus privée de recruter Patricia Fagué, qui a fait ses armes cinq ans dans « Perdu de vue ». « Rien de plus logique, rétorque l'intéressée, la chaîne n'allait pas embaucher un journaliste sportif ! »
Il y a neuf ans, en pleine « quête de sens », TF1 avait mis fin pour l'exemple à « Perdu de vue ». Pourquoi alors revenir à un genre largement décrié pour sa mise en scène voyeuriste ? « La télé fonctionne par cycles, répond le sociologue Jean-Louis Missika. Il y a dix ans, le public s'était lassé des émissions de retrouvailles. Mais après des années de téléréalité, il plébiscite tout ce qui peut glorifier le lien social. » Plus prosaïquement, Jacques Pradel réunissait encore 7 millions d'adeptes pour sa dernière (43,4 % de parts de marché). Des scores que M6 et TF1 n'ont jamais vraiment perdus de vue.
Raphaëlle Baillot