«The Killing»: «Une série puissante et exigeante, mais pas excluante»
INTERVIEW•Jacques Expert, directeur de Paris Première, qui diffuse la série policière ce lundi soir, s'exprime sur «The Killing»...Propos recueillis par Anne Kerloc'h
Vous avez déjà vu la version originale de «The Killing» dont Arte diffuse en ce moment la saison 2?
Oui, c'est une excellente série d'ailleurs, mais bon, la version américaine, que nous diffusons est objectivement beaucoup mieux.
>> Notre critique de «The Killing» par ici
Heu, en même temps vous n’allez pas me dire que vous avez écopé de la série la plus naze et que vous auriez préféré avoir celle du concurrent!
Oui, bon, c'est sûr, mais c'est sincère, la version américaine est top. C'est une transposition libre, puissante, de la version originale. L'intrigue se passe à Seattle, avec cette atmosphère particulière de cette ville du nord, proche de l'océan (ça donne pas forcément envie d'y habiter d'ailleurs !). Le casting est d'une grande qualité, pour moi la principale réussite en plus de l'intrigue. La noirceur de la série est très particulière, par moment, elle fait penser à «Twin Peaks» de David Lynch. Surtout elle a été diffusée aux Etats sur AMC, chaîne dédiée au cinéma connue aussi pour «Mad Men» et «Breaking Bad». Cela se sent dans la qualité cinématographique des images qu'on ne retrouve pas dans toutes les séries. Je tiens à souligner que nous la diffusons en version multilingue, ce qui plaira aux amateurs de VO.
Avec une progression lente et feuilletonnante, un épisode représentant un jour, la série casse les habitudes des policiers «procedurals» avec intrigue bouclée à chaque épisode...
Et en plus elle est addictive. D'ailleurs, pour tenir compte des nouvelles habitudes de consommation de la télévision, nous groupons la diffusion sur quatre semaines seulement, avec 3 à 4 épisodes à chaque fois. On a tellement envie de passer à un autre épisode une fois l'un visionné! C'est un épisode/un jour mais le rythme n'a rien à avoir avec celui, martelé, urgent, de 24h chrono. Pour moi c'est une série puissante et exigeante, mais pas excluante. Elle est grand public. Ce qui me réjouit, c'est que grâce aux moyens et à la politique d'acquisition du groupe M6, dont nous faisons partie, la chaîne peut bénéficier de séries américaines haut de gamme récemment «Modern Family» pour la comédie et en 2012, «Boardwalk empire» signée de Scorsese.