«La carte aux trésors», de l’or pour les départements

«La carte aux trésors», de l’or pour les départements

« La carte aux trésors » a toujours un gagnant : son département d’accueil. Car l’émission, présentée ce soir et depuis dix ans par Sylvain Augier sur France 3, associe étroitement ses hôtes à la production. « Sans leur participation financière, plus d’hé
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«La carte aux trésors » a toujours un gagnant : son département d’accueil. Car l’émission, présentée ce soir et depuis dix ans par Sylvain Augier sur France 3, associe étroitement ses hôtes à la production. « Sans leur participation financière, plus d’hélico ni de plans aériens, qui sont notre marque de fabrique », affirme Christophe Cossé, producteur chez Adventure Line Productions. Les conseils généraux versent environ 60 000 e sur un budget total de 360 000 e par émission. Mais grâce à une audience moyenne de 4 millions de fidèles, l’investissement est très rentable. « Cela vaut toutes les campagnes de pub et c’est bien moins cher qu’un spot TV », explique Thierry Rouhaud, directeur de la communication du conseil général de Corrèze. Le département a reçu l’émission en 2000 et 2004. « “La carte aux trésors” est un plan de communication à elle toute seule. C’est un vecteur de promotion incroyable », poursuit-il. La Franche-Comté, qui « héberge » la « Carte » pour la quatrième fois cet été, voit après chaque diffusion la fréquentation de ses gîtes augmenter de 200 %. « C’est aussi un “plus image” », souligne Jean-Emmanuel Bouley, directeur de la communication du conseil général du Finistère. En 1999, pour « revaloriser les plages bretonnes » après la marée noire de l’Erika, le département a alloué une partie des fonds de soutien exceptionnels à l’émission. Rançon du succès, la production doit gérer un afflux de candidatures de départements. Et fixer certaines règles. « Un tiers des quarante dossiers en attente sera refusé, explique Christophe Cossé. Certains politiques locaux pensent pouvoir montrer leur trombine parce qu’ils paient. Ou exigent qu’une énigme finisse dans le camping de leur frère. On les exclut d’office. » La production profite néanmoins de cette coopération. « Ils nous aident pour les 350 autorisations nécessaires à chaque tournage et pour dénicher les coins sympas. » Bémol : recourir aux collectivités rend dépendant des querelles locales. « On voudrait tourner dans les Pyrénées-Atlantiques. Mais les bisbilles entre Béarnais et Basques compliquent tout. » Alice Coffin