« Successions » : France 2 dégaine une série sur l’après-Macron une semaine après le recours au 49.3
Politique•Ce dimanche, dès 13h20, France 2 diffuse les deux premiers épisodes d’une série documentaire intitulée « Successions », filmée aux côtés de nombreuses figures politiques françaises et réalisée en un temps record en raison de l’actualitéMaxime Fettweis
L'essentiel
- France 2 diffuse ce dimanche, dès 13h20, le premier épisode (de 90 minutes chacun) de la nouvelle série Successions intitulé La bataille des retraites.
- Dans les cartons du service public depuis septembre 2022, l’actualité liée au débat sur les retraites a forcé les équipes de ce format inédit à composer ce premier numéro en un temps record.
- « Comme dans House of Cards, on voulait avoir l’expression de ce que les élus ont en tête au moment même où ils suivent les débats » sur cette réforme, raconte à 20 Minutes Jean-Michel Carpentier, le rédacteur en chef de 13h15 le dimanche.
«On est dans l’urgence de l’actualité avec la possibilité que le gouvernement tombe et peut-être une dissolution », commente Jean-Michel Carpentier, le rédacteur en chef du magazine 13h15 le dimanche, diffusé en marge du journal télévisée dominical de France 2. Alors que ses équipes préparaient dans le plus grand secret une série de reportages au cœur du monde politique intitulée Successions, ils ont été pris de court par l’embrasement des débats à l’Assemblée nationale et le recours au 49.3 de la Première ministre Élisabeth Borne, concernant la réforme des retraites. « On se retrouve à monter 90 minutes en dix jours, c’est un travail jour et nuit ! »
Début septembre alors qu’Emmanuel Macron a entamé le cinquième mois de son second mandat présidentiel, le champ politique paraît plus éclaté que jamais. Les invectives et autres revers qui agitent le champ politique semblent désintéresser toujours plus les Français et les Françaises. « On voulait faire une série qui pourrait amener les téléspectateurs mais surtout les jeunes à regarder la politique avec un nouveau regard », indique Jean-Michel Carpentier.
« Il n’y a pas de off »
Si cette idée lui trotte dans la tête depuis plusieurs années, le moment n’a jamais été si opportun alors que l’avenir politique français semble plus flou que jamais. Mais qu’en pensent-ils, ceux qui siègent chaque semaine sur les bancs de l’Assemblée nationale ? Cette question en tête, il part à leur rencontre.
« J’ai vu une vingtaine d’élus de tous bords, un par un. À ma grande surprise, ça a tout de suite été un enthousiasme plutôt général », rembobine-t-il. « Notre accord avec eux stipule que si nous rentrons quelque part, ils ne nous font pas sortir, quoi qu’il se passe, et tout ce qu’on filme est diffusable, il n’y a pas de off. »
Caméras sur l’épaule, les journalistes envisagent les hommes et les femmes politiques « comme des personnages d’une série, en les suivant dans leurs activités professionnelles mais aussi personnelles ». L’équipe de 13h15 le dimanche, constituée de journalistes dont la politique n’est pas le sujet principal, entame les tournages. En ligne de mire la date anniversaire de la réélection d’Emmanuel Macron survenue mi-avril, donne le cap.
Les humains derrière les grandes idées
L’objectif est alors que les différents épisodes évoquent un thème d’actualité qui rythme la vie des Français et des Français. En coulisses on envisage déjà d’aborder la place des femmes, le nucléaire, l’école… « Ce qui leur a plu c’est de pouvoir s’expliquer. Sandrine Rousseau m’a dit que si la série avait existé au moment de la séquence sur les barbecues, elle aurait expliqué pourquoi elle avait dit ça. Derrière les grandes idées il y a des hommes et des femmes », raconte Jean-Michel Carpentier.
Des individus dont le travail est secoué par la réforme des retraites depuis plusieurs semaines. Des débats si animés qu’ils forcent le service public à revoir ses plans et monter en urgence un premier épisode.
Parmi les séquences qui rythment la série, les équipes de 13h15 le dimanche ont permis aux députés de s’exprimer face à la caméra, en direct des débats dans l’hémicycle. Un procédé journalistique jamais vu, selon le rédacteur en chef. « Comme dans House of Cards, on voulait avoir l’expression de ce qu’ils ont en tête au moment même où ils suivent les débats », justifie le rédacteur en chef.
Intitulé Successions, ce nouveau rendez-vous a poussé les références aux productions américaines jusque dans son titre, inspiré de la série de HBO. « On a rajouté un "s" à la fin car la succession ne concerne pas que Macron. Pour l’instant, à l’exception de l’extrême droite, toutes les forces politiques françaises sont en train de se succéder à elles-mêmes », conclut Jean-Michel Carpentier en confiant ne pas savoir où cet exercice inédit mènera ses équipes. Le second épisode devrait arriver mi-avril.