« Le Saut du diable 2 » : « On voulait faire un western moderne », confie Philippe Bas, héros de la fiction de TF1
INTERVIEW•Philippe Bas reprend ce lundi son rôle de Paul Vilar dans « Le Saut du diable 2 : Le sentier des loups » sur TF1, un an après que le premier volet a rassemblé 6,1 millions de téléspectateursPropos recueillis par Maxime Fettweis
L'essentiel
- Le Saut du diable 2 : Le sentier des loups est diffusé ce lundi à 21h 10 sur TF1. Il s’agit de la suite du Sentier des loups, succès d’audience en 2001.
- « Avec le réalisateur, Julien Seri, notre ambition était de faire quelque chose de divertissant mais d’une grande qualité. On voulait raconter une sorte de western moderne », explique à 20 Minutes l’acteur Philippe Bas, qui reprend son rôle de Paul Vilar.
- « Le personnage vieillira avec moi si le public est au rendez-vous. On a déjà mis en chantier pour l’année prochaine un épisode 3 et un épisode 4 sur lesquels on continuera de travailler si ce deuxième épisode est un succès. On aimerait pouvoir inscrire cette fiction comme une sorte de collection pour en faire deux par an », affirme Philippe Bas.
Philippe Bas l’avait promis lors de la diffusion du Saut du diable sur TF1 en juin 2021 : si le téléfilm « trouvait son public », il aurait une suite. Banco ! Le très beau score (6,1 millions de téléspectateurs) réalisé par le premier volet de cette fiction d’action a convaincu la chaîne de mettre en chantier Le saut du diable 2 : Le sentier des loups, diffusé ce lundi à 21h10. Paul Vilar, le personnage incarné par l’acteur, doit cette fois-ci libérer des adolescents pris en otage lors d’une immersion en pleine nature. Un synopsis propice à une course-poursuite en pleine nature sauvage, comme on en voit peu à la télévision française. Une « audace » que salue Philippe Bas auprès de 20 Minutes, tout en annonçant que deux autres volets sont déjà sur les rails…
Ce retour du Saut du diable après son succès public, c’est une fierté particulière pour vous ?
C’est un grand plaisir ! J’ai beaucoup de gratitude envers TF1 car la direction a eu du mal à accepter de financer ce format qui n’est pas si fréquent à la télévision française. Ils privilégient d’habitude de très belles séries, un peu polars, avec parfois des thématiques plus dures… Le saut du diable, c’est un divertissement d’aventure et d’action. Je salue la chaîne qui a eu l’audace de se lancer dans ce programme. Ils nous ont fait confiance et ont eu raison car le premier numéro a réuni 6,1 millions de téléspectateurs, c’est fou…
Vous déclariez à la sortie du premier volet que vous « aimeriez qu’on continue à voir le petit écran ambitieux ». C’est-à-dire ?
Il y a tellement de plateformes, tellement de propositions, que les exigences du public sont grandes. Aujourd’hui, les téléspectateurs ont envie de voir de beaux films, c’est normal. Et la télévision a encore des cartes à jouer ! Avec le réalisateur, Julien Seri, notre ambition était de faire quelque chose de divertissant mais d’une grande qualité. On voulait raconter une sorte de western moderne. Pour lui, c’était une vraie exigence car il est un vrai cinéaste. Il a déjà réalisé plusieurs longs métrages dont un aux Etats-Unis. Même si c’est un téléfilm, Le sentier des loups est le mieux de ce qu’on peut faire. J’ai à cœur d’avoir un projet mêlant aventure et action dans une réalisation d’une grande qualité. Pour ce deuxième volet, on avait envie d’apporter encore une fois de très beaux paysages et cette forme de grandeur typique du cinéma d’action américain.
Le saut du diable, c’est aussi une formidable carte postale de la France…
On s’en est rendu compte avec le premier volet. C’était une promesse qu’on voulait garder et cultiver. Le récit nous permet de mettre en valeur ces paysages qui sont des acteurs à part entière du film. La montagne a cette physionomie à la fois puissante et oppressante, qui colle bien à l’histoire. Pour cette suite, je souhaitais qu’on ait davantage de chaleur avec de longues focales comme dans les films américains… J’avais envie qu’on change d’univers mais qu’on continue de donner au téléspectateur quelque chose de l’ordre d’une carte postale qui sert le récit. Nous avons tout tourné dans un rayon de 90 kilomètres autour d’Aix-en-Provence dans des endroits tels que les mines de Bruoux ou le Colorado provençal. Ce sont des lieux où je n’étais jamais allé et qui sont un peu fous. Tous les jours on partait d’un petit village provençal et cinq minutes de voiture plus tard, on avait l’impression d’être sur la planète Mars.
En matière de cascades, ce deuxième volet met la barre encore plus haut. Etait-ce une volonté de votre part ?
C’est vrai. J’ai fait des choses qu’un acteur sportif peut faire… Pour le premier épisode, on a tourné en vingt-six jours, c’est colossal pour un téléfilm mais c’était nécessaire car on tournait à flanc de falaise avec un dispositif complexe. Pour Le sentier des loups, on n’a eu que vingt-trois jours. En revanche, on avait environ cinquante décors et vingt-cinq personnages supplémentaires… C’était un challenge encore plus difficile à relever. Seuls deux sauts en parachute ont été réalisés par une doublure, simplement car il aurait fallu une dizaine de jours supplémentaires pour que je puisse les faire. On doit toujours un peu se battre contre le temps lors des tournages…
Cela a-t-il créé une pression supplémentaire lors du tournage ?
C’était fatigant mais c’est une fatigue qu’on n’a pas tant ressentie car on était tous très enthousiastes. Je ne pense pas qu’il est nécessaire de travailler dans la souffrance pour faire du bon travail. Même si c’est parfois difficile, j’aime amener une énergie positive lors des tournages pour mettre tout le monde dans les meilleures conditions. Je mets mon ego de côté comme ça mes partenaires de jeu ont envie de me suivre. C’est comme ça que ça fonctionne, quand vous mettez tout votre cœur, tout ce que vous avez, cela se transfère aux autres comédiens.
Vous venez de fêter vos 49 ans. Est-ce que vous sentez qu’au niveau physique, vous ne pourrez pas toujours effectuer toutes ces acrobaties ?
J’ai de la chance car je fais pas mal de sport toute l’année. Pour l’instant ça tient et je mise encore sur une dizaine d’années de cascades…
Doit-on en déduire que ça laisse présager dix ans de Saut du diable à venir ?
Au moins cinq (rires). Et puis on s’adaptera. De toute façon, le personnage vieillira avec moi si le public est au rendez-vous. On a déjà mis en chantier pour l’année prochaine un épisode 3 et un épisode 4 sur lesquels on continuera de travailler si ce deuxième épisode est un succès. On aimerait pouvoir inscrire cette fiction comme une sorte de collection pour en faire deux par an.
Les fictions d’action sont souvent assez attendues. On y retrouve toujours des hommes, plutôt musclés, venant au secours de femmes… Pensez-vous qu’il soit nécessaire de rompre avec ce type de scénario ?
Oui. C’est déjà ce qu’on a essayé de faire avec le personnage de Sarah Mortensen [qui joue la sergente Gabrielle Martinot revenant d’une mission au Yémen]. On voulait amener un personnage féminin fort. Comme on travaille déjà sur deux films supplémentaires, on essaye d’écrire des personnages qui permettent de raconter un récit d’aventure mais aussi d’autres personnages qui vont s’agréger pour amener de la diversité. On a toujours eu envie de faire des choses différentes avec des personnages différents. Donc au final, on n’a pas besoin de faire des efforts pour amener des figures qui cassent les codes, des jeunes des moins jeunes, des femmes…
Vous avez incarné le commandant Thomas Rocher durant huit ans dans la série Profilage. Ce personnage vous manque-t-il ?
Profilage m’a apporté tellement de choses même si la série s’est arrêtée d’une manière un peu étonnante. On pensait continuer et il y a eu l’épisode Covid en même temps donc ça a été un peu brutal. Mais j’ai eu tellement de chance de faire cette série que je n’ai pas de regret, ça m’a tellement apporté… J’ai eu beaucoup de chance que cette aventure dure si longtemps. Le dernier épisode s’est conclu sur le commissariat qui brûlait, et le décès du personnage de Jean-Michel Martial… Avec le recul, je me dis que ça ne pouvait pas mieux s’arrêter. Ce qui me titille le plus, c’est pour le public. Ça m’embête car il y avait une attente mais sur un plan personnel, j’ai su rebondir.
À lire aussi