Glenn Close: «Même à mon âge, je vois un coach pour mon jeu»

De notre correspondant à Los Angeles

Glenn Close est immense. Son deuxième Emmy consécutif comme meilleure actrice dans une série dramatique, une évidence. Dans le rôle de l'avocate Patty Hewes, dans Damages, elle redéfinit le terme manipulatrice. Réaction à chaud, dimanche, en conférence de presse.

Cette victoire a-t-elle un goût différent de celle de l'an passé?

Chaque fois est différente. Ça semble cliché de le dire, mais la compétition est extraordinaire, toutes les actrices peuvent vraiment l'emporter. Mais surtout, dans une série, il faut se remettre en question à chaque fois, à chaque nouvelle saison.

Qu'est-ce qui vous séduit le plus dans le personnage de Patty Hewes?
Qu'elle est extraordinairement brillante et ambiguë. Il reste encore beaucoup à explorer sur son passé. Je ne sais toujours pas vraiment qui sont ses parents.

Est-elle véritablement machiavélique au fond?



Je ne pense pas. Si c'était un homme, on ne poserait même pas la question. Elle n'est pas machiavélique. Juste complexe et manipulatrice. Parfois pour de bonnes raisons, parfois pour des mauvaises.

Comment abordez-vous un nouveau personnage?
Même à mon âge, je vais voir parfois un coach avec qui je travaille depuis des années. Quand j'ai du mal à saisir un rôle, je n'hésite pas tenter plein de chose, quitte à me ridiculiser jusqu'à trouver le bon ton.

Quand savez-vous que vous avez un bon scénario entre les mains?
C'est très rare. En général, on le sait dans les cinq premières pages. Il s'agit avant tout de la qualité d'écriture. Elle doit être belle, fluide, mais pas démonstrative. Emmener tout de suite dans un univers. C'est un art.

Travailler pour la télévision est-il différent du cinéma?
Oui, le rythme change beaucoup. Les séries sont en quelque sorte les romans feuilletons de Dickens du 21e siècle. Le spectateur rentre dans un univers qui lui est dévoilé petit à petit. En tant qu'actrice, découvrir ce que les scénaristes réservent à Patty est un plaisir quotidien.