Guide des nouvelles séries américaines estivales
TELE•Zoom sur «Hung», «Dark Blue», «Nurse Jackie», «Royal Pains» et «Drop Dead Diva»Philippe Berry
De notre correspondant à Los Angeles
L'automne reste la saison préférée des networks pour lancer leurs séries phares. Mais de plus en plus, l'été s'impose comme un moment propice à la prise de risque, surtout pour les chaînes du câble. Avec des équipes et des budgets plus réduits mais une concurrence moins féroce, la saison estivale a vu des shows comme «Weeds», «Californication», «True Blood» ou «Burn Notice» trouver leur public. Le point sur les meilleures surprises de la cuvée été 2009.
Le pitch: La vie de Hank est parfaite. Beau gosse: check. Brillant chirurgien et sublime fiancée: check et re-check. Mais quand un riche donateur de l'hôpital –qui semblait stable– meurt car il s'occupait d'un ado à l'état critique, Hank perd tout. Adieu New York, direction la péninsule d'East Hampton et ses milliardaires. Où Hank démarre un nouveau job: docteur à domicile.
Notre avis: «Royal Pains» ou l'exemple parfait de la série estivale, à regarder en sirotant une margarita. C'est frais, et le côté «McGyver» version médecine est divertissant à souhait. Hank/Mark Feuerstein (aperçu en républicain sympa dans «The West Wing») n'est pas ultra funky, mais le reste des personnages, et notamment son frangin, contrebalance tout ça parfaitement. Avec sa doublette «Burn Notice», «Royal Pains» marche tellement bien qu'une seconde saison a déjà été commandée.
Le pitch: Ray pourrait poster des messages tous les jours sur viedemerde.fr (ou fmylife.com). Il habite à Detroit. Son job de prof d'histoire / coach de basket au collège ne paie rien. Sa femme l'a quitté pour un type 10 fois plus riche, et sa maison vient de brûler à moitié. Même ses deux enfants l'abandonnent pour aller vivre chez leur mère. «Quel est votre talent?», lui demande-t-on à un séminaire pour devenir millionnaire. Ray n'en a qu'un: il est «bien monté» (hung).
Notre avis: Après «The secret diary of a call girl», voici sa version masculine, avec «Hung», une nouvelle série HBO. Sauf que la vie de gigolo de Ray n'est pas vraiment glamour. On est plus dans l'esprit de «Weeds»: au lieu de dealer pour subvenir aux besoins de sa famille, Ray vend donc son «talent», si besoin à la ménagère de plus de 50 ans. Le rôle va comme un gant (sans mauvais jeu de mots) à Thomas Jane, plutôt vu au cinéma jusqu'ici (notamment dans «The Mist»). Pas facile pour l'instant de s'attacher aux personnages secondaires tendance marginal/antisocial, mais les débuts sont prometteurs.
Le pitch: Côté pile, Jackie est une infirmière dévouée, plus expérimentée que la plupart des docteurs dont elle combat chaque jour l'ignorance. Côté face: sa vie personnelle est en vrac, entre une légère addiction médicamenteuse et une éthique personnelle plutôt dans la zone grise.
Notre avis: Pendant six saisons, Edie Falco fut Carmela Soprano. Un rôle pour lequel elle a remporté 3 Emmys et 2 Golden Globes. Avec «Nurse Jackie», elle pourrait bien récidiver. Qu'elle se batte pour sauver un patient ou trompe son mari avec son pharmacien pour avoir sa dose de demerol, Jackie est profondément humaine. Le show fait grincer quelques dents du côté de certains syndicats d'infirmières et d'une association chrétienne. Mais qu'importe: il s'agit du meilleur démarrage pour Showtime, qui a déjà commandé une saison 2.
Le pitch: S'ils fricotent avec des type pas vraiment recommandables, c'est pour mieux les arrêter. Bienvenue dans le quotidien d'une petite équipe de flics undercover dirigée par un Dylan McDermott («The Practice»), toujours mal rasé.
Notre avis: Où Jerry Bruckheimer («Les Experts») trouve-t-il le temps de lancer autant de projets!? Avec «Dark Blue», on reste sur son terrain familier des séries policières. Heureusement, le show abandonne l'habituel côté procédural un peu chiant pour de l'action plus musclée. Sur les premiers épisodes, «Dark Blue» hésite un peu à embrasser complètement son côté obscur et à développer un fil conducteur à la «The Wire». Mais une scénariste-assistante le jure à 20minutes.fr, si les personnages sont un peu cliché pour l'instant, leur évolution «sera le véritable cœur de la série».
«Drop Dead Diva», karma is a bitch
Le pitch: Deb tente de percer comme top modèle quand un camion met fin à ses rêves. Enfer ou paradis? Ni l'un ni l'autre: elle est renvoyée sur Terre dans le corps de Jane, une avocate tout en rondeurs. Elle hérite d'un cerveau brillant... Et de ses envies de donuts.
Notre avis: «Drop Dead Diva», c'est le concept de «vis ma vie» poussé à l'extrême. 100% girly, la série (diffusée sur Lifetime) s'assume totalement, quelque part entre «Samantha Who», «Ugly Betty» et «Ally McBeal». Mesdemoiselles, si vous parvenez à planter votre compagnon devant, il niera catégoriquement passer un bon moment, of course. Mais si vous jurez de garder le secret, il pourrait bien regarder avec vous.
Et vous, que regardez-vous cet été ?