SEXE«C’est pas grave de parler de sodomie à la télé», assure Monsieur Poulpe

VIDEO. Monsieur Poulpe fait «Crac Crac» sur Canal+: «C’est pas grave de parler de sodomie à la télé»

SEXELe trublion du net et de la télé se la joue solo, et sexe, pour son talk-show « Crac Crac », un jeudi par mois sur Canal + Décalé…
Vincent Jule

Propos recueillis par Vincent Jule

«Tous les premiers samedis du mois, à minuit. » L’expression, bien connue des amateurs du porno de Canal+ et du Journal du Hard qui le précède, trouve aujourd’hui un écho dans le « chaque deuxième jeudi du mois en deuxième partie de soirée sur Canal + Décalé » - et donc ce jeudi. Les plus curieux y découvriront Crac Crac, un talk-show sur le sexe, et la première émission présentée et produite par Monsieur Poulpe. Les geeks et gamers le connaissent pour sa participation à la chaîne NoLife et à la série Nerdz, après quoi, il a rejoint le collectif d’humoristes Studio Bagel, et ce jusque sur Canal + tout d’abord dans Le Before puis dans Le Grand Journal.

S’il a diversifié ses activités - d’où son surnom - avec les Recettes pompettes et des rôles au cinéma (La folle histoire de Max et Léon, Taxi 5), Poulpe n’a jamais quitté la chaîne cryptée. Il était le sidekick d’Antoine De Caunes dans L’Émission d’Antoine, et prend le premier rôle avec Crac Crac. L’occasion d’une interview boum hue ?

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Vous lancez Crac-crac sur Canal + Décalé, parce qu’on vous a refusé Le Journal du Hard sur Canal + ?

Ah ah, non, pas du tout. Je n’ai jamais eu envie de présenter le Journal du Hard, le sujet qui m’intéresse n’est pas le porno mais le sexe, une thématique peu abordée à la télévision. Avec bien sûr l’idée d’aller au-delà, de parler de la société. Cela aurait pu tout aussi bien être une émission de jardinage… D’ailleurs, à l’origine, nous développions un concept d’émission plus généraliste, avec un peu de cul, pour Canal +. Lorsque nous sommes partis finalement sur un programme 100 % cul, l’affaire était pliée en moins d’une heure.

Du talk-show, un groupe de musique, un micro-trottoir, un club de lecture tenu par votre mère, une parodie de film porno… L’émission part dans tous les sens.

Il faut savoir qu’il s’agit aussi de ma première production, avec ma boîte Ninja & Associés, donc il fallait que ça se voit à l’écran, qu’il y ait montrage de quéquette. On voulait éviter à tout prix le plateau blanc avec ses chaises transparentes, être dans quelque chose de plus chaleureux, coloré, ludique, avec un vrai réalisateur, Henri Poulain, aux manettes. Il y a un petit côté bac à sable, espace de jeux, qui correspond bien à l’esprit de l’émission : décomplexer le sexe, briser les tabous et rire de tout ça. C’est pas grave de parler de sodomie à la télé.

Bérengère Krief, Baptiste Lecaplain, le Palmashow… Vous invitez juste vos potes dans l’émission ?

À l’instar des Recettes pompettes, Crac Crac est une émission au concept assez fort, tu es obligé de demander à tes meilleurs amis de jouer les éclaireurs, d’essuyer les plâtres. Cela reste avant tout un talk-show, donc il faut respecter les codes ancestraux de la télé. Mais ils ne viennent pas franchement pour faire leur promo, plus pour dire des choses qu’ils n’ont jamais dit avant, ou ailleurs. Les futurs invités ne sont pas que des proches, mais il faut rester malin, on ne peut pas inviter n’importe qui.

La séquence Hollywood Boulard, où vous jouez les réalisateurs de film X avec une guest, a le potentiel pour devenir culte : The Walking Zgueg, Les Affranchibres

On l’a tous fait, de doubler des films de cul pour rigoler, non ? Non ? J’espère que je ne suis pas le seul sur ce coup, sinon, c’est bizarre. Hollywood Boulard en est la version upgradée. Et on entend toujours que les acteurs porno jouent mal, mais c’est pas vrai. Je voulais montrer qu’ils ne sont pas des robots, qu’ils peuvent être très drôles. Car le porno non plus n’est pas tabou. Comme Les Recettes pompettes, Hollywood Boulard sort les guests de leur zone de confort, permet de voir l’humain, l’émotion.

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Les Recettes pompettes, c’est fini ? Il n’y a pas eu de numéro depuis plusieurs mois.

Elles vont revenir ! Là, j’étais occupé avec Crac Crac et la cérémonie des César, car, oui, j’écris les César 2018 avec Manu Payet et deux autres auteurs. Mais après, c’est bon.

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En début d’année, vous vous êtes retrouvé en pleine polémique après un tweet à propos d’un metteur en scène qui changeait la fin de l’opéra Carmen.

Alors que je m’en fous de Carmen. Mais la veille, c’était Alexandre Astier qui était traité de misogyne sur les réseaux sociaux. Donc j’ai pété un plomb. Que je me sois mal exprimé, c’est très fortement probable. C’est le risque avec les 140 ou même 280 caractères de Twitter, sans parler de l’effet boule de neige et pervers du truc. Je me suis pris des centaines de tweets négatifs dans la tronche d’un côté, et j’ai gagné 20.000 followers de l’autre. Comme je m’en suis expliqué, je n’ai aucun problème avec les adaptations, j’en fais tous les jours, mais c’est la justification qui me gêne, le fait de modifier une œuvre pour répondre à un effet de mode, à un climat moralisateur.

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Mais quand vous tweetez que vous continuerez à faire « des blagues sexistes, misogynes, racistes, homophobes… », vous êtes dans le « rire de » et pas le « rire avec ».

Tu as raison, je voulais dire que l’on doit pouvoir rire de tous les sujets, et même d’être super lourd, de se planter et de s’en prendre plein la tête en retour. C’est par exemple normal que Tex se soit fait défoncer pour sa blague. Mais que des associations prennent le relais et qu’il se fasse virer, je suis moins d’accord. Si on ne peut plus faire des blagues sur les gros, les nains ou les roux, qu’est-ce qu’on va devenir ?