VIDÉO. Fausse suite, comédie musicale, mini-série... Pas touche à «Dirty Dancing»
SERIE•TF1 diffuse jeudi en prime time le remake de «Dirty Dancing», énième et vaine tentative de retrouver la magie du film culte des années 1980...V. J.
On ne laisse pas Bébé dans un coin, et on ne touche pas à Dirty Dancing. Trente ans après sa sortie, le film de danse avec Patrick Swayze et Jennifer Grey est toujours aussi culte - plaisir coupable pour les uns, classique du genre pour les autres -, au point de totalement éclipser ses autres incarnations et itérations, sur scène, à la télé ou au cinéma. Car oui, Dirty Dancing, c’est aussi une série, une suite, une comédie musicale et un remake sous la forme d’une mini-série de trois épisodes, que TF1 propose jeudi en intégralité et en prime time.
La série oubliée
Personne ne s’en souvient, surtout de ce côté de l’Atlantique, mais un an après la sortie du film à l’été 1987 et ses 200 millions de dollars de recettes contre six de budget, la chaîne américaine CBS tente le coup et lance une adaptation en série, avec Patrick Cassidy, l’oncle de Katie Cassidy d’Arrow, et Melora Hardin, vue dans The Office et Transparent, dans les rôles de Johnny et Bébé. Dix épisodes plus tard, elle est annulée. Comme le confesse Kenny Ortega, chorégraphe du film original et réalisateur de plusieurs épisodes de la série, « on ne retrouve pas la magie de Dirty Dancing comme ça ».
La fausse suite
Malgré son titre français Dirty Dancing 2, Dirty Dancing : Havana Nights en version originale, cette suite de 2004 n’entretient que peu de rapport avec le film original, si ce n’est son pitch (une jeune Américaine s’installe à Cuba dans les années 50 et tombe sous le charme d’un danseur local, interprété par Diego Luna), et surtout la présence de Patrick Swayze en professeur de danse. Plus un clin d’œil qu’un vrai rôle.
D’ailleurs, à l’origine, le scénario s’intitulait Cuba Mine et s’inspirait de la vie de la chorégraphe JoAnn Jansen, jusqu’à ce qu’un producteur décide d’en faire la suite de Dirty Dancing. Mais critiques et spectateurs ne s’y sont pas trompés, et le film a difficilement remboursé son budget de 25 millions de dollars.
La comédie (un peu) musicale
La même année que Dirty Dancing : Havana Nights, les Australiens montent la comédie musicale à succès Dirty Dancing : L’Histoire Originale sur Scène, qui s’exporte en Allemagne, au Royaume-Uni, aux Etats-Unis et en France, avec 150 shows et 500.000 spectateurs en 2015. Le spectacle est d’ailleurs de retour en tournée française, et mi-janvier au Palais des Congrès de Paris, avec une nouvelle mise en scène et de nouveaux artistes. Ce qui n’est pas une mauvaise chose, car dans sa première mouture, la comédie musicale, bien que fidèle au film, se révélait trop sage et pas assez entraînante, la faute à des danseurs pas assez nombreux ou pas toujours au niveau.
Le remake inutile
Ce qui devait arriver, arriva. En cette période de suites, reboots et nostalgie des années 80, Hollywood ne pouvait laisser Dirty Dancing dans un coin. Un remake est ainsi annoncé en 2011, avec Kenny Ortega à la mise en scène, un choix légitime et prometteur. Le monsieur est non seulement le chorégraphe de l’original, mais également le réalisateur des High School Musical et de This is It sur Michael Jackson. Malheureusement, le projet tombe l’eau, car la chaîne ABC veut en faire une mini-série événement pour les 30 ans du film culte.
Avec un total de trois épisodes et une durée trois heures, l’histoire a dû être artificiellement allongée, avec de nouvelles intrigues pour les parents, le nouveau personnage de Marco, et surtout une nouvelle fin, qui fait de cet été 1963 un long flash-back. Une approche originale, à défaut d’être convaincante. C’est de toute façon le moindre mal d’une adaptation fade, où l’absence d’alchimie entre son duo d’acteurs Abigail Breslin et Colt Prattes, est criante, et l'esprit de Dirty Dancing absent. Vous pouvez ressort votre vieille VHS, et avoir le « time of your life ».