Mort de Johnny Hallyday: Son père, sa maladie, ses chansons... France 2 diffuse un documentaire inédit
HOMMAGE•Le chanteur Johnny Hallyday est décédé dans la nuit de mardi à mercredi. France 2 diffuse ce jeudi soir un document exceptionnel...V. J.
Prévu initialement le mardi 12 décembre, le documentaire inédit Johnny Hallyday, la France Rock’n roll est diffusé dès ce jeudi à 20h55 sur France 2, suite à la disparition du chanteur. Un portrait inédit et total qui a demandé à son réalisateur Jean-Christophe Rosé une année pour écouter et choisir les 30 chansons qui racontent Johnny et la France, et une autre année pour convaincre le rockeur de s’asseoir face à la caméra.
Mise en confiance
« Il a donné son accord de principe lorsque le sujet a été proposé à France 2, raconte Jean-Christophe Rosé. Mais il a fallu du temps pour qu’il soit là, devant moi, devant la caméra. L’interview était planifiée en décembre 2016, mais il ne s’est fait finalement qu’en avril, sur deux jours, à Los Angeles. » Un entretien de quatre heures mené par l’écrivain Daniel Rondeau, qui le connaît depuis quarante ans, qui a écrit des livres sur lui : « Il fallait qu’il ait face à lui quelqu’un qu’il connaisse, qui le mettre en confiance ».
« Johnny n’est pas une machine à parler »
Le réalisateur est parti de ses chansons, leur choix, leur histoire, leur sens, la première fois qu’il les a jouées, en les mettant à chaque fois en perspective avec le contexte sociologique. « Mais Johnny n’est pas une machine à parler, commente l’auteur. Il a évacué certains titres comme Je suis né dans la rue, mais aussi certains sujets comme l’évocation de son père (« J’essaie de faire avec mes enfants le contraire de ce que mon père a fait avec moi. Mais parler de mon père, c’est assez douloureux pour moi… ») ou encore sa maladie : « La maladie, c’est dans la tête. Moi je ne suis pas malade, je vais très bien, merci. Soyons heureux ! »
Au fil de l’entretien et du documentaire, se dévoile un Johnny insaisissable, qui ne peut être réduit aux expressions d’idole des jeunes, de chanteur yé-yé ou de Taulier. « Johnny est un personnage complexe, compliqué, éclaire Jean-Christophe Rosé. Il a su traverser et s’adapter aux époques, des baby-boomers aux années Mitterand. On a aujourd’hui une image aboutie de Johnny, celle son jubilé à la fin des années 90, mais il s’est construit de rien, l’enfant de la balle est devenue vedette, idole, puis légende. »
« Johnny est toujours vivant »
Mais le réalisateur ne s’attendait pas forcément à ce qu’il se livre parfois de manière si simple, si naturelle : « Sa déclaration d’amour à Laeticia m’a pris au dépourvu ». Il a aussi vu la légende fatiguée entre les prises, qui demandait s’il ne faisait pas trop chaud pour faire une pause, s’éponger et repartir. Il était fatigué. Il y a une semaine, Jean-Christophe Rosé coupait ainsi une séquence avec le chanteur en chaise roulante en 2009, et a atténué ce qui concerne les derniers mois, la maladie, la rechute, les Vieilles canailles. Pour montrer que « Johnny est toujours vivant ».