J'ASSUMEJeudi confession: Dawson Leery est mon personnage de séries préféré EVER!

Jeudi confession: Dawson Leery est mon personnage de séries préféré EVER!

J'ASSUMELe combat d'une vie de sériephile...
Vincent Jule

Vincent Jule

L'essentiel

  • Parce que nous avons tous nos lacunes culturelles plus ou moins honteuses, ou nos goûts un peu particuliers, un journaliste du service Culture de « 20 Minutes » assume chaque jeudi un aspect de sa vie culturelle prétexte à l’humiliation en société.
  • Aujourd’hui, un adepte de Dawson confesse son amour pour le blondinet.

Walter White, Buffy Summers, Don Draper, Leslie Knope, Tony Soprano, Cersei ou Tyrion Lannister… Voici quelques prétendants attendus au titre de meilleur personnage de séries de tous les temps. Dawson Leery ? Et pourquoi pas Ross Geller ou Ted Mosby aussi ? Jamais. Même dans la série qui porte son nom, on lui préfère Pacey, Joey, Jack, Jen… en fait tous les autres personnages. Près de 20 ans après le début de la série, l’image qui reste de lui est d’ailleurs devenue un mème, le fameux « Crying Dawson ».



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Pourquoi tant de haine

Tout est dit ? Bah non. Dawson est l’un des personnages les plus mal aimés et incompris de l’histoire de la série télé, et l’un de mes préférés. Au-delà de la découverte de Dawson à 16 ans et l’identification naturelle avec son héros fan de ciné, je n’ai jamais saisi la haine ou le mépris qu’il peut provoquer, encore aujourd’hui. En cause : sa gentillesse, ses introspections et son physique de beau gosse. Traduisons-les : sa niaiserie, ses atermoiements et … sa tête à claques (merci James Van Der Beek !).

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Si Dawson est devenu un teen show culte, c’est à la fois pour ses ados qui discutent comme des adultes, son triangle amoureux mythique, le premier baiser gay en prime time, mais également parce qu’il déconstruit le genre pour mieux le reconstruire. Il ne faut pas oublier que le postulat de la série est la disparition du petit monde parfait de Dawson : ses parents se séparent, l’amie d’enfance devient plus qu’une amie, la nouvelle voisine n’est pas la femme parfaite, etc. Il pensait plier le monde à sa cinéphilie, il devra l’adapter à la réalité. Le souci - et malentendu - avec Dawson est qu’il a commencé à être écrit en opposition à un autre personnage : Pacey.

Le sacrifice

Fin de la saison 2, comme le raconte le scénariste Jeffrey Stepakoff dans son livre Billion-Dollar Kiss : The Kiss That Saved Dawson’s Creek and Other Adventures in TV Writing, les auteurs sont dos au mur. Le créateur et showrunner Kevin Williamson a quitté le navire, et ils ne savent pas quelle direction prendre. C’est alors qu’un petit jeune, Greg Berlanti, propose que Pacey embrasse Joey. La writers' room reste perplexe. La Joey « de » Dawson ? Il écrit alors les noms des trois personnages sur un tableau, et les relie par un triangle. L’un des triangles amoureux les plus iconiques de la télévision est né, et la série trouve un nouveau souffle. Mais Dawson est sacrifié.



Un héros silencieux

De sa mésaventure avec Eve à une course en bateaux, Dawson devient le « méchant » de l’histoire, en dépit du bon sens et du personnage, mais en contraste avec un Pacey qui passe du rigolo de service au rebelle au grand cœur et multiplie les actes courageux, romantiques, spectaculaires. Il achète un mur à Joey quand même ! Dawson, lui, est un héros plus discret, mais non moins intéressant. Allez, disons-le, plus intéressant.



Dans le même épisode de la saison 3, où Pacey achète un mur à Joey (quand même !), la mère de Dawon glisse à son fils : « Dawson, tu es ce héros silencieux, intervenant au bon moment, de tous tes efforts, sans rien demander en retour ». C’est ça, et c’est d’autant plus flagrant en saison 4, la meilleure avec la première, où les scénaristes appréhendent mieux le personnage, plus en retrait, plus philosophe.

Joey choisit Pacey ? Pas grave

En effet, les trajectoires de Pacey et Joey sont classiques d’une série adolescente, sécurisantes dans un certain sens. Ils surmontent les obstacles, rencontrent le succès, trouvent l’amour, savent qui ils sont assez vite finalement. Pas Dawson, que la vie n’autorise jamais vraiment à être adolescent. C’est pourquoi à la fin de la série, il revit son adolescence à travers la série qu’il a créée, et le vit bien. Joey a choisi Pacey ? Il est heureux pour ses amis. En fait, le vrai héros de Dawson’s Creek se révèle être, non pas Dawson, mais Joey, le seul personnage présent dans tous les épisodes. La série aurait pu s’appeler Joey’s Creek, et Dawson être votre personnage préféré.



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