VIDEO. Après le départ de plusieurs chroniqueurs et les polémiques, les sanctions du CSA vont-elles achever «TPMP»?
AÏE AÏE AÏE•Aux fuites des annonceurs et polémiques en tous genres s’ajoutent les sanctions du CSA contre «TPMP», une difficulté supplémentaire pour Cyril Hanouna…Claire Barrois
Touche pas à mon poste va-t-il survivre à la tempête qu’il affronte ? Entre les chroniqueurs qui démissionnent, ceux qui ont disparu de la circulation, et les polémiques, l’émission n’allait déjà pas fort en cette fin de saison.
C’était sans compter les sanctions du CSA, qui privent le programme de publicités -et donc de ses revenus- pour trois semaines. Cette décision ébranle un peu plus TPMP.
Mercredi, le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) a décidé de ne pas laisser passer deux dérapages de Cyril Hanouna, qui s’étaient déroulés en novembre et décembre 2016. Dans une première séquence, il avait piégé Matthieu Delormeau en lui demandant de le couvrir pour un meurtre qu’il aurait commis par accident. Dans l'autre il avait mis la main de Capucine Anav sur son entrejambe.
Entre 1,5 et 2 millions de perte
Pour faire prendre conscience à l’animateur son « obligation de faire preuve de retenue dans la diffusion d’images susceptibles d’humilier les personnes » et de son « impact important sur le jeune public », le CSA l’a privé de trois semaines de publicités. Une perte estimée entre 1,5 et 2 millions d’euros pour la chaîne.
De quoi fragiliser l’animateur/producteur aux yeux de Vincent Bolloré, le patron de Canal+ et C8 ? « Hanouna a de quoi s’inquiéter franchement, relève Virginie Spies, analyste des médias. Entre la sanction du CSA, le départ des animateurs et le fait que beaucoup de personnes en ont assez de lui, qui passe pour le mec qui ne respecte rien auprès des gens, il y a beaucoup de signes qui l’enjoignent à changer. »
La nouvelle orientation, un « rideau de fumée »
Cyril Hanouna semble pourtant vouloir redonner à TPMP son orientation d’origine en mettant à nouveau l’accent sur l’analyse des médias. « C’est un rideau de fumée, estime Patrick Eveno, économiste des médias. Ils prétendent déjà être une émission sur la télé, mais c’est une émission de rigolade autour de la télé. Ils peuvent l’aménager à la marge, mais le fond de commerce de l’émission, ce sont les jeux de mots graveleux. »
Le danger de ces sanctions du CSA, probablement suivies par d’autres une fois que le canular homophobe aura été étudié par un rapporteur indépendant, c’est qu’elles pourraient entraîner d’autres départs d’annonceurs. Patrick Eveno estime que la position de ces derniers est « ambiguë parce qu’ils aiment être là où il y a du public. Il faudrait trouver un nouvel équilibre entre faire un peu moins de dérapages pour faire revenir les publicitaires et continuer à faire rire les gens. »
A priori pas de baisse d’audiences à prévoir
En visant les revenus de l’émission, le CSA a tapé juste. Seul Vincent Bolloré, qui est d’abord un financier avant d’être un patron de média, pourrait décider d’arrêter l’émission pour sauver sa chaîne. Car, du côté des fanzouzes, on compte bien rester fidèle à Baba. « C’est gênant les scandales à répétition, ils vont un peu loin, mais je mets ça sur le compte du direct, reconnaît Laura Nappo, une maquilleuse de 26 ans représentative des fans de Cyril Hanouna. J’aimerais qu’on le laisse tranquille parce qu’il n’est pas méchant. »
La Cannoise, qui suit l’émission depuis des années, a été très attristée par le départ de Thierry Moreau, un peu moins par celui d’Enora Malagré : « Quand un personnage qu’on aime meurt dans une série, on continue à la regarder. Là c’est pareil. Tant qu’il y a Cyril, c’est le plus important. Je suivrai quoi qu’il change dans l’émission. » Pour poursuivre l’aventure TPMP, Cyril Hanouna n’a donc qu’à garder Vincent Bolloré dans la poche.