«Planète animale»: C'est grave d'aimer regarder des documentaires animaliers parfois violents et cruels?
BÉBÊTE•Ce mardi à 21 heures, France 2 diffuse le deuxième volet de « Planète animale » sur le thème de la survie…Clio Weickert
Qui n’est jamais resté scotché à son petit écran, devant ces scènes terribles où des bandes de lionnes avides de sang s’attaquent à une pauvre gazelle affolée, la dépècent et la dévorent sans pitié ? Ou encore devant le triste sort d’un petit éléphanteau perdu, livré à lui-même et voué à la mort ? A l’occasion de la diffusion du second volet de Planète animale ce mardi à 21 heures sur France 2, dont le thème n’est autre que « Survivre », 20 Minutes a essayé d’évaluer la gravité dans le fait d’aimer regarder des documentaires parfois si violents et cruels.
Une fascination morbide
Des documentaires aussi émouvants que terrifiants, où l’on assiste à la naissance magnifique d’un bébé gazelle, et les minutes suivantes au meurtre terrible de sa maman. Sans détourner son regard pour autant. « On a une fascination pour la violence en général, explique Dan Véléa, psychiatre addictologue, c’est comme sur l’autoroute quand on aperçoit un accident… »
Et pour le psychiatre, cet attrait pour la violence, même dans le cadre d’un documentaire animalier, n’est pas très sain… « Certains vous diront qu’il y a un côté cathartique, c’est-à-dire évacuer ses pulsions violentes, mais je ne vois pas pourquoi. C’est plutôt un conditionnement à la violence, une fascination morbide… Car ce sont des animaux certes, mais des êtres vivants et on ne peut pas dire qu’ils n’ont pas de conscience et qu’ils ne souffrent pas ».
Des choses basiques et essentielles
Bien heureusement, les bons documentaires animaliers ne consistent pas uniquement en des compilations de scènes de chasse ou de festins macabres. La preuve avec le palpitant 2e épisode de Planète animale sur France 2, coproduit notamment avec la BBC America, et raconté par François Morel. Alors oui, les téléspectateurs pourront être terrifiés par les combats acharnés de dragons de Komodo, ou par la chasse aux pigeons des silures, mais pas que. « Il y a des choses violentes, qui font peur, mais aussi des choses drôles et surprenantes, précise Catherine Alvaresse, directrice de l’Unité Documentaires et Magazines culturels de France 2. Mais tout cela c’est pour vivre. Ce deuxième volet porte sur la manière dont les espèces ont cette volonté de survivre, cela passe par la prédation, mais aussi la reproduction ».
Et quid de notre « fascination morbide » ? Pour Catherine Alvaresse, ce spectacle du règne animal, parfois violent, ne révèle par forcément chez nous des penchants de psychopathes : « On montre des choses basiques et essentielles, bien différentes de nos vies de bureau. Et la grande différence avec les hommes, c’est qu’il n’y a pas de volonté de nuire, les animaux se battent pour leur survie. Et c’est intéressant de regarder les autres espèces et la manière dont ils peuplent la terre, il y a plein d’enseignements ». Rassuré ?