INTERVIEWSelena Gomez, productrice «ridiculement cool» de «13 Reasons Why»

«13 Reasons Why»: «Rencontrer Selena Gomez était ridiculement cool»

INTERVIEW« 20 Minutes » a rencontré Katherine Langford et Dylan Minnette, les deux héros de la nouvelle série de Netflix « 13 Reasons Why », produite par Selena Gomez…
Anne Demoulin

Propos recueillis par Anne Demoulin

Deux graines de stars. A 20 et 21 ans, Katherine Langford et Dylan Minnette incarnent respectivement Hannah et Clay, les héros du nouveau teen drama Netflix, « 13 Reasons Why ». La série, disponible ce vendredi sur la plateforme, adaptée du best-seller australien Treize Raisons de Jay Asher (Albin Michel Jeunesse) débute au lendemain du suicide de la lycéenne Hanna Baker. Deux semaines après sa disparition, Clay Jensen, reçoit 13 cassettes audio enregistrées par Hannah, soit les 13 raisons qui ont conduit la jeune fille à mettre fin à ses jours. Rencontre avec les deux jeunes acteurs prometteurs de cette série qui sait aborder les sujets graves sans sombrer dans les clichés.

Katherine, le public français va vous découvrir dans « 13 Reasons », pouvez-vous nous raconter votre parcours en quelques mots ?

Je suis originaire de Perth, dans l’ouest de l’Australie. J’ai grandi là-bas. La musique et la comédie m’ont toujours attiré, mais ce n’est qu’à 18 ans que j’ai commencé à prendre des leçons d’art dramatique. J’ai passé les auditions pour « 13 Reasons Why » à une époque très étrange de ma vie. J’avais 18 ans, je venais juste d’être admise à l’école d’art dramatique [la prestigieuse WAAPA], et j’avais pris trois jobs lorsqu’on m’a proposé des essais pour deux projets. Je suis revenue six semaines plus tard. Je n’avais plus de travail, ni d’école. Je me suis demandé ce que j’allais bien pouvoir faire et « 13 Reasons Why » est arrivé ! J’ai auditionné et le reste est, je crois, connu.

Dylan, on vous a vu très jeune dans des séries comme « Saving Grace », « Prison Break », ou encore « Lost », vos parents voulaient que vous deveniez acteur ou avez-vous eu la vocation très tôt ?

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Dylan Minnette incarnait David Shephard, le fils de Jack dans « Lost ».

Je viens d’une petite ville dans l’Indiana, Evansville. J’avais 6 ans quand j’ai fait mes débuts et j’ai pris la décision de jouer, je pense, autant que le peut un gamin de cet âge ! Une agence faisait un casting et ma mère m’a juste demandé si je voulais y aller. J’ai répondu, « Bien sur ! ». Cette agence de Chicago a voulu me signer pour faire des publicités. Deux ans plus tard, je suis allé à Los Angeles pour auditionner pour des séries. J’étais jeune mais je trouvais ça excitant. Mes parents m’ont soutenu, mais, c’était ma décision.

Votre première réaction en découvrant le script de « 13 Reasons Why » ?

Dylan. Je me suis posé plein de questions. Je me suis demandé : « Pourquoi ? », « Pourquoi ? ». Ça a éveillé ma curiosité ! J’ai réalisé ensuite à quel point la série soulevait des problèmes vraiment sérieux et à quel point l’histoire était twistée. Je suis très difficile concernant le choix des séries parce que c’est un job à temps complet où l’on s’engage pour longtemps. Mais quand j’ai lu ça, je me suis dit que je m’en voudrais d’être passé à côté !

Katherine. J’avais lu le livre avant le casting. J’avais donc une petite idée de ce dont on parlait. Quand j’ai fait les premiers essais, j’ai réalisé ce que la série apportait encore à l’histoire. Netflix permet d’aller là où d’autres studios et chaînes de télévision ne peuvent pas aller.

Dylan. Je n’étais pas aussi pro que toi ! (rires)

Cette série aborde un thème délicat, le suicide des adolescents…

Katherine. Netflix, Brian Yorkey, le créateur du show, Tom McCarthy, le réalisateur… Tous les gens impliqués dans le projet ont compris l’importance de ce qu’on était en train de raconter. Chacun a pris la mesure de la responsabilité que nous avions avec cette histoire incroyable, basée sur ce best-seller, qui a littéralement changé la vie des gens. On a voulu faire une série à la hauteur de ça. Je trouve que cela a été fait avec beaucoup de goût, de respect et de sensibilité.

Selena Gomez produit la série, l’avez-vous rencontrée ?

Dylan. Nous l’avons rencontré.

Katherine. C’était ridiculement cool et surréaliste !

Dylan. Elle est tellement incroyable. Elle est tellement gentille, c’est impossible de ne pas être à l’aise avec elle.

La série parle de cyber harcèlement, quelque chose que Selena Gomez a subi…

Dylan. C’est bizarre d’être une figure publique, et plus particulièrement sur les réseaux sociaux. Si quelqu’un fait des commentaires désobligeants sur une de vos photos, ça vous affecte. C’est drôle de voir des gens si confiants derrière leur écran, parce qu’ils savent qu’ils ne vous rencontreront pas. Je ne peux pas imaginer ce par quoi est passé Selena Gomez. Je sais qu’à cause de cette série, je vais attirer les internautes sur les réseaux sociaux. D’un côté, ça fait peur, mais on peut heureusement aussi avoir des conversations saines sur Internet, et ça, c’est cool. Il y a du positif et des choses effrayantes.

La série met aussi en scène tout un tas d’objets un peu old school comme les K7 et les Walk-man…

Dylan. Je pense que le but, c’est de donner un côté intemporel à la série. Cela veut dire aussi que quand on a 17 ans, on est un peu perdu dans le temps.

Qu’est ce qui vous plait et vous déplaît dans vos personnages respectifs ?

Katherine. Ce que j’admire chez Hannah, c’est son courage. Je parle de courage parce qu’elle essaye de rester fidèle à elle-même aussi longtemps que possible. Elle est forte, j’aime les choses contre lesquelles elle se dresse et le fait qu’elle essaye de croire que les gens sont toujours bons. J’ai aussi toujours dans un coin de ma tête, qu’elle est, un peu comme moi, une mauvaise communicante. Je me disais souvent à son sujet : « Pourquoi tu n’exprimes pas ce que tu ressens ! », « Confie-toi à Clay ! ». J’étais frustrée par rapport à ça. Voilà ce qui me dérange chez elle.

Dylan. Clay est une bonne personne. Il est vraiment bienveillant avec les gens et aussi avec Hannah. Mais il y a plein de choses qu’on peut ne pas aimer chez lui. Il fait beaucoup d’erreurs. Tu as parfois envie de le secouer et de lui dire, « Ne fais pas ça, mais fais plutôt ceci ».

Quels souvenirs gardez-vous de vos années lycée ?

Dylan. Je ne suis pas allé dans un vrai lycée, donc je vais laisser Katherine en parler…

Katherine. Je me sens chanceuse avec mon expérience. J’ai de bons souvenirs, mais comme tous les adolescents, j’ai eu des hauts et des bas. Ce n’est pas une chose facile de passer au travers ces années-là. Au lycée, certains souffraient de dépressions ou d’anxiété. C’est dommage de ne pas parler de ces choses, parce qu’elles sont si répandues. Et les ados de 16 ou 17 ans qui passent au travers ces choses ne comprennent pas ce qui se passe. Et c’est là que se situe le danger. J’espère qu’en voyant la série, ils comprendront qu’ils ne sont pas seuls, et qu’ils trouveront peut-être le courage d’appeler à l’aide ou juste de demander à quelqu’un si ce qui leur arrive est OK ou pas.