TELEVISION«The Wall», le nouveau jeu de TF1 a tout d'une tragédie

«The Wall»: Le nouveau jeu de TF1 a tout d'une tragédie

TELEVISIONDès ce lundi, « The Wall » remplace « Money Drop » et déploie une dramaturgie redoutable…
Fabien Randanne

Fabien Randanne

«Etre ou ne pas être ? », s’interrogeait Hamlet. Dans The Wall, le nouveau jeu de TF1 diffusé dès ce lundi à 19h, c’est plutôt la question « Boule verte ou boule rouge ? » qui scelle le sort des candidats. Mais sur le petit écran, comme dans la pièce de Shakespeare, l’épilogue peut virer à la tragédie. 20 Minutes a assisté à l’enregistrement de l’émission et a observé pleinement la dramaturgie déployée au fil des quatre manches.



Il y a d’abord, le fameux mur : 12 mètres de haut, l’équivalent d’un immeuble de quatre étages et un personnage à part entière qui surplombe les joueurs. « Il a été créé pour changer votre vie », fait remarquer ce jour-là Christophe Dechavanne à Célia et Déborah, deux cousines qui s’apprêtent à tenter de gagner jusqu’à 1,5 million d’euros. Ça en impose forcément.



« Jusqu’au bout, tout peut basculer »

Le but du jeu est simple : des boules sont lancées du haut du mur, cheminent le long de la paroi et atterrissent dans l’une des quinze cases représentant des sommes allant de 1 à 150.000 euros. Si la boule est verte, le montant indiqué sur la case s’ajoute à la cagnotte des candidats. Si elle est rouge, c’est autant d’argent perdu… Pour pimenter le tout, il y a des boules blanches, qui changent de couleur selon que la réponse donnée à une question de culture générale est correcte ou non.

« C’est jamais fini, jusqu’au bout, tout peut basculer ! », s’enthousiasme un peu plus tard Christophe Dechavanne en coulisses. « Le jeu repose sur un ascenseur émotionnel. A chaque fois, c’est une histoire différente, écrite par l’imprévu permanent », souligne fièrement Nicolas Copperman, président d’Endemol et producteur de The Wall.

La preuve : deuxième manche, deuxième acte, l’un des deux candidats rejoint une pièce isolée et insonorisée. Il n’aura alors plus de contact avec le plateau et interviendra seulement pour répondre aux questions. Celui qui reste face au mur tient alors un rôle stratégique en décidant, parmi sept possibilités, d’où partiront les boules… Un mauvais choix et c’est la banqueroute qui guette, sans compter la clémence relative de la main du destin.

« A gauche ! », « à droite », hurle le public

On s’étonne presque de se laisser prendre à ce point par la mécanique du jeu et de s’investir émotionnellement dans les (més) aventures des participants. « On est avec des candidats français, qui ne sont pas dans le fake ou l’acting comme aux Etats-Unis [où le concept a vu le jour, sur NBC] », avance Christophe Dechavanne.

Au dernier acte, silence de plomb. Le public qui jusque-là, en bon chœur antique, s’hystérisait en criant « à gauche ! » ou « à droite », comme si ses incantations pouvaient avoir une quelconque influence sur le trajet des boules, se tait. Le candidat qui a été isolé ignore la somme accumulée ou perdue par son partenaire, mais l’huissier lui a proposé un contrat lui assurant de repartir avec une somme garantie. A lui de choisir d’accepter ou de refuser l’offre. La tension est à son comble lorsqu’il révèle sa décision. Les larmes, elles, sont forcément au rendez-vous, qu’elles soient de déception ou de joie. « Où la joie a le plus de rires, la douleur a le plus de larmes. » Dechavanne ? Non : Shakespeare.