SERIE« Santa Clarita Diet » : Le cannibalisme, le nouveau régime ultime

«Santa Clarita Diet»: Le cannibalisme, ce nouveau régime ultime !

SERIELe secret de beauté de Drew Barrymore dans la nouvelle production Netflix ? Se nourrir exclusivement de chair humaine…
Anne Demoulin

Anne Demoulin

Un soap saignant. Adieu les cures de jus et le quinoa, dans la nouvelle série de Netflix, en ligne ce vendredi, Santa Clarita Diet, on mange de la chair humaine pour maigrir. Le cannibalisme sert ici à critiquer la superficialité de notre société moderne. Explications.

Un soap familial

Sheila (Drew Barymore, qui joue ici son premier rôle récurrent dans une série) et Joel Hammond (Timothy Olyphant, vu notamment dans Justified) habitent Santa Clarita, une banlieue pavillonnaire ensoleillée. « Joel était quarterback, Sheila, la reine du bal. Ils sortaient déjà ensemble au lycée », explique Timothy Olyphant, dans les notes de production. En couple depuis vingt-cinq ans, ils ont fait un enfant, une fille baptisée Abby, contracté un crédit et sont devenus agents immobiliers.

« J’ai grandi dans le monde de E.T., et on a tourné dans des villes et des paysages très semblables à Santa Clarita. Pour moi, c’est un endroit très familier qui me rend nostalgique. Ces lieux ont aussi un rôle à jouer dans notre histoire : les gens vivent très près les uns des autres et savent tout de leurs voisins », souligne Drew Barrymore, dans les notes fournies par la production. Les dix premières minutes de Santa Clarita Diet évoquent les soaps familiaux des débuts de soirée sur ABC.

Un feel-good zombie

Mais survient le twist délirant de Santa Clarita Diet : un beau jour Sheila devient un zombie. « Comment cela peut-il nous arriver, nous sommes agents immobiliers ! », s’exclame alors Joel. « Quand on les découvre, Joel se contente de vivoter sans vraiment s’investir. D’une certaine façon, il est un peu zombie au départ », explique Timothy Olyphant.

« Cette série est partie d’une question : comment poursuivre une relation quand l’un des membres du couple change d’une façon ou d’une autre ? », explique Victor Fresco, le créateur et showrunner de la série, à qui l’on doit Better Off Ted et My Name is Earl. En devenant zombie, Sheila renaît. « Elle se réveille et voit le monde autour d’elle comme si elle avait retiré ses œillères », analyse Drew Barrymore. La zombie devient cannibale et le couple de banlieusards décide de tuer des gens (mais que des méchants, comme dans Dexter) pour satisfaire l’appétit de Sheila.

Drew Barrymore dans la nouvelle série Netflix «Santa Clarita Diet».
Drew Barrymore dans la nouvelle série Netflix «Santa Clarita Diet». - Erica Paris/Netflix

Une série gore

En bonne californienne, Sheila consomme la chair humaine sous forme de smoothies, bien qu’elle raffole aussi des testicules et grignote des doigts comme petits encas. Grâce à ce nouveau régime, Sheila se sent « plus jeune, plus sexy, avec plus d’énergie ».

Drew Barrymore a perdu 10 kg au cours de la première saison et s’est soumise à un régime draconien : « Si vous ne mangez que des protéines tous les jours, vous deviendrez vraiment mince ! », plaisante l’actrice dans les médias américains. « Je voulais qu’elle soit voûtée au début, molle, un peu en surpoids », détaille l’actrice Drew Barrymore au sujet de la transformation de son personnage.

Campagne publicitaire Netflix pour la série «Santa Clarita Diet».
Campagne publicitaire Netflix pour la série «Santa Clarita Diet».  - Netflix

Plus mince, plus tonique et avec plus de libido, l’ex-Drôle de dame fait une drôle de mort-vivante. « Elle éprouve de l’appétit pour des choses qui ne l’attiraient pas auparavant, c’est génial pour Joel, épanouissant sur le plan sexuel, il découvre une femme drôle et pleine de vie », dit Timothy Olyphant. Netflix a misé sur une campagne promo délirante qui parodie les publicités pour les régimes. Drew Barrymore se félicite de sa nouvelle silhouette, tandis que Timothy Olyphant se réjouit du dynamisme de son épouse.

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Un pastiche notre obsession pour la perfection et notre obsession des régimes, du paléo à l’Atkins en passant par le South Beach Diet.

Plus proche des comédies iZombie et Crazy Head que de The Walking Dead, la métaphore du zombie dans Santa Clarita Diet permet de critiquer notre « culture narcissique », estime Victor Fresco. « J’aimerais savoir pourquoi notre culture s’est mise à glorifier des gens qui ne s’intéressent qu’à eux-mêmes, je pense à la téléréalité, par exemple », poursuit-il.

Les zombies sont des égocentriques qui veulent satisfaire tous leurs besoins, tout, tout de suite. « Pouvoir satisfaire ses besoins, c’est merveilleux, ça rend même fort, mais c’est aussi un problème : comment obtenir ce qu’on veut à tous les coups sans s’aliéner, et donc finir par perdre les gens qu’on aime ? C’est le dilemme de Sheila », explique le showrunner. Netflix a concocté un show mordant, rafraîchissant et grinçant.