«Top Chef»: On a testé la redoutable épreuve de la boîte noire (et ça craint vraiment)
MIAM MIAM•Au menu ? La fameuse dégustation à l'aveugle de l'émission culinaire de M6, bien plus crado qu'il n'y parait...Clio Weickert
Tremblez, tremblez jeunes cuistots, la « boîte noire », c’est… ce mercredi soir dans Top Chef. Cette année encore, les candidats s’affronteront dans cette épreuve à l’aveugle, où privés de la vue, ils devront redoubler d’efforts pour recomposer un plat concocté par un chef. Une épreuve bien galère, que 20 Minutes a testée l’automne dernier. Verdict ? Beaucoup plus crado - disons même gore - que ce qu’on voit à la télé.
Au pays de « Top Chef »
Octobre 2016, en banlieue parisienne, sous un ciel pluvieux et tristounet. Près de quatre mois avant la diffusion de la nouvelle saison sur M6, les studios Top Chef ouvrent leurs portes à une poignée de journalistes. Derrière les portes de l’entrepôt, se cache LE plateau qu’on aime : son parquet luisant, ses frigos orange, sa cascade de casseroles, son garde-manger de dingo… Contrairement à Disney, aucun décor en carton-pâte, tout est vrai. Et ça a de la gueule.
« C’est spectaculaire de voir qu’on est autant un restaurant qu’une émission de télévision », constate d’ailleurs Stéphane Rotenberg, le maître de cérémonie du programme, les yeux plein d’étoiles. Alors que les cuistots ont rangé leurs couteaux, vers 15 heures, seule déambule « la régie cuisine », pour nettoyer le plateau après la bataille.
« Lorsqu’on a commencé en saison 1, la régie cuisine c’était 5-10 % du staff, explique Stéphane Rotenberg. Là, ils sont 40 % ». Leurs taches ? « Faire la sélection des produits, les acheter, déménager les cuisines entre chaque épreuve, faire la plonge, refaire le garde-manger… » Eh oui, désolée de briser un mythe, mais à Top Chef comme ailleurs, rien ne se range par magie et la vaisselle ne se fait pas toute seule.
La boîte noire pour les nuls
Mais passons aux choses sérieuses. Il est temps de se frotter à « la boîte noire », cette épreuve inventée par le chef Jean-François Piège pour la saison 3 (2012) et que les éditions étrangères de Top Chef nous piquent. « Un vrai exercice de style, reconnaît l’intimidant Philippe Etchebest, c’est vraiment drôle mais aussi très déstabilisant ».
Et comme il est sympa, Phiphi nous fait une fleur : zapper l’étape cuisine, et se contenter de reconnaître le plus d’ingrédients possible dans l’assiette. Soit. Le challenge est finalement déjà de taille pour des nazes des fourneaux. Les équipes formées, vient alors l’heure de se lancer.
Et là, le carnage. A peine le temps de s’habituer à l’obscurité totale, il faut s’atteler à la tâche : goûter le plat pour en découvrir les secrets. Ou plutôt fourrer ses petits doigts sales dans l’assiette, attraper ceux de ses camarades, mettre dans sa bouche de la nourriture non identifiée, enfoncer ses ongles dans des trucs gluants, craquants, dégoulinants…
« On a vraiment besoin du toucher, confirme Philippe Etchebest. Personnellement, je ne pourrais pas goûter le plat avec des couverts, ce serait pire ! On a besoin de sentir les textures, les formes… Avec les doigts, ça nous aide à reconnaître le produit ». On est bien loin de la dégustation gastro dont on rêvait…
Citron ou yuzu ?
Mais à peine le temps de machouiller qu’il faut déjà sortir de la petite boîte. Et là, des milliards de doutes nous assaillent : De l’ail ? Ou bien était-ce du poivre de Sichuan ? Un cromesquis ? Une verrine en croûte de pain d’épice ? Un peu de citron, non ? Ou du yuzu peut-être… Grosse, grosse pression, quasi une question de vie ou de mort. D’autant que Phiphi et Steph nous scrutent de loin…
Tic-tac, tic-tac, c’est fini, il est temps de se lancer : beignet de crevettes, Saint-Jacques au beurre, saumon fumé et cacahuète ! Presque. Finalement, c’était une brique de langoustine, un carpaccio de bœuf, et du homard snacké. Et une noix de Saint-Jacques. Quand même.
Verdict ? Respect éternel à tous ces pauvres cuistots qui années après années, galèrent dans cette fichue boite noire, quand nous, téléspectateurs, nous goinfrons devant notre télé.