«Dans quelques années, je repenserai à "Un Village français" en me disant "Merde, c'est fini..."»
INTERVIEW•Thierry Godard, qui incarne Raymond Schwartz, évoque, pour « 20 Minutes » la septième et dernière saison de la série qui sera diffusée dès ce mardi soir sur France 3…Propos recueillis par Fabien Randanne
L’ultime saison d’ commencera mardi, à 20h55, sur . Les fans de la série historique vont devoir se préparer à dire adieu aux personnages dont Raymond Schwartz, le patron de la scierie de Villeneuve, qui a d’abord collaboré avec les Allemands avant de rejoindre les rangs de la résistance. Thierry Godard, qui l’incarne avec une force tranquille, a répondu aux questions de 20 Minutes…
Dans quel état est Raymond Schwartz au début de cette septième saison ?
Il a repris sa scierie et un semblant d’activité après le chaos. Il renoue avec son ex-épouse, Jeannine. Leur relation avait éclaté pendant la guerre, elle a été impliquée dans la collaboration, lui était parti dans la résistance. C’est l’heure de la reconstruction. Jeannine le pousse à avoir une place dans cette société à l’encourageant à devenir maire. Raymond est un peu perdu et manipulé par cette femme qu’il a aimée très fort et à laquelle il est malgré tout fortement lié.
Vous étiez peu présent dans la saison 6, notamment parce que vous étiez retenu sur un tournage…
Je tourne aussi qui me prend pas mal de temps. Les séries accaparent beaucoup. Il faut jongler entre elles. C’est souvent avec tristesse qu’on laisse l’une ou l’autre. J’ai vraiment beaucoup de tendresse pour Un Village français.
Cette saison a une tonalité très mélancolique…
Enormément. C’est un parti pris, celui de faire revenir les morts. Cela implique donc une grande mélancolie qui va bien avec cette série qui approche de la fin.
Comment appréhendez-vous le point final ?
Cela va être difficile de quitter la série et surtout de quitter les autres comédiens. On est comme une troupe de théâtre. Il nous restera les six derniers épisodes à tourner au printemps, je ne réalise pas encore qu’on arrive au bout. J’y repenserai peut-être dans quelques années en me disant : « Merde, c’est fini… » (Il rigole) J’ai un rapport au deuil particulier.
Que retiendrez-vous de toutes ces saisons ?
Raymond Schwartz est un personnage qui m’a aidé à passer un pallier en tant qu’acteur. Il fait preuve de plus de maturité intellectuelle que moi. Il est un petit entrepreneur à l’autorité tranquille, ça change des rôles de flics ou de voyous, plus foufous, dans lesquels je me projetais avant. Cela ouvre forcément de nouvelles voies.
La série réalise de bonnes audiences sur France 3. Etes-vous souvent abordé par des téléspectateurs qui vous reconnaissent ?
Oui, des gens de toutes les tranches d’âge. Généralement, la est une période qui emmerde les jeunes, ils ont peur de s’ennuyer. Un Village français a peut être pâti de la réputation de ce qui avait été fait au cinéma ou à la télé sur ce sujet-là. Mais je croise fréquemment des jeunes qui s’intéressent à l’histoire et qui ont découvert la série récemment et ils me disent qu’ils adorent. Ce qui plaît, c’est aussi le côté romanesque, les histoires d’amour… L’autre jour, j’étais en tournage sur une aire d’autoroute, un autocar de sexagénaires est arrivé, ils m’ont reconnu, et ils sont venus vers mois, tout sourire. Un Village français parle à toutes les générations.
Cela vous dirait de retrouver le personnage de Raymond Schwartz pour savoir ce que l’avenir lui réserve ?
C’est justement ce qui est prévu dans les six derniers épisodes [qui seront tournés et diffusés l’an prochain], avec des flash forward, des projections dans le futur. Cela va être intéressant de savoir ce que les personnages sont devenus. Parce que toute notre histoire récente est construite sur ça, sur la Seconde guerre mondiale et ses conséquences.