A Cannes, Fabien Randanne

Dans sa quête du Graal côté audiences, mise sur la science. La « chaîne du savoir et de la connaissance » lui consacre depuis janvier ses prime-times du mercredi soir. Cette case, baptisée « Science Grand format », séduit en moyenne 600.000 téléspectateurs et « monte en puissance », affirme Nathalie Darrigrand, la directrice exécutive. Le résultat est satisfaisant, mais France 5 vise plus haut et enclenche la vitesse supérieure en produisant ou coproduisant ses propres de 90 minutes.

Jusqu'à 800.000 euros pour un documentaire

Une ambition clairement affichée face à la presse lors d’une conférence, ce mardi matin, au mondiale. « On a lancé une quinzaine de développements de projets. Notre souhait est de programmer tous les mois un documentaire produit par France 5, au milieu des achats [la chaîne diffuse 400 heures d’acquisitions par an] », avance Nathalie Darrigrand. « Cela peut être complexe, car il faut trouver des partenaires sur les marchés et une coproduction internationale peut mettre deux, trois ou quatre ans à voir le jour. Le pari, aussi, c’est de travailler avec des producteurs français », note Caroline Behar, la directrice de l’unité documentaires de France 5.

La question du financement est également primordiale. Pour son docu sur , diffusé prochainement et monté avec un partenaire américain, la chaîne a ainsi déboursé autour de 480.000 euros. Voir à travers les pyramides, cherchant à percer les mystères de la construction de Kheops, est encore en production mais son coût total avoisine les 800.000 euros. Un montant supporté par France 5 mais également par la chaîne japonaise NHK, coproductrice du film. Les préventes représentent par ailleurs un apport supplémentaire non négligeable : pour l’heure, onze chaînes, dont la RTBF, se sont portées acquéreuses de ce documentaire. Tous les formats sont pensés en amont et les 90 minutes auxquels les Français sont accoutumés peuvent être remontés en 52 minutes pour l’international.

« Le spectacle de la connaissance »

La première (co) production maison, La tombe de Gengis Khan, Le Secret dévoilé sera diffusée fin novembre. Suivront Solar Impulse et A la conquête des mondes – toujours plus haut, un documentaire sur les grandes constructions. « Nous choisissons les projets que nous lançons en fonction du point de vue », souligne Caroline Behar. On a ainsi un projet sur Venise qui montrera comment la ville a stimulé les innovations technologiques et un autre sur le Concorde pour comprendre ses échecs et aider à concevoir les nouveaux avions supersoniques. » Le tout, en s’adressant au public le plus large et familial possible. « L’idée est de placer le scientifique au centre des programmes. C’est à travers lui, ses doutes, sa détermination, que vibre toute l’émotion du documentaire et que la dramaturgie se crée », explique la directrice de l’unité documentaire de France 5.

« On propose le spectacle de la connaissance, résume Nathalie Darrigrand. On évoque la science sous l’angle de l’émerveillement qu’elle suscite. (…) Il y a un appétit très grand du public pour ce genre de productions qui sont belles et pleines de rebondissements. » Et qui se concluront par une happy end pour les audiences de France 5 ?