«A l'état sauvage» avec Michaël Youn sur M6: «J'avais besoin de prendre du recul»
TELEVISION•Michaël Youn est le premier invité, et aventurier, de «A l'état sauvage», la nouvelle émission de M6 adaptée de l'américain «Running Wild» diffusée ce mardi soir...V. J.
Après The Island et Le Meilleur Pâtissier Spécial Célébrités, M6 lance ce mardi à 21h une nouvelle émission de dépassement de soi et de survie en adaptant le célèbre format américain Running Wild. Le survivaliste Bear Grylls y emmène des stars (Kate Winslet, Channing Tatum, Barack Obama) quelques jours en pleine nature, en mode Man versus Wild. Sa version française, A l’état sauvage, peut compter sur Mike Horn pour l’aventure et Michael Youn pour la star (maison). Moins spectaculaire, plus humain, le programme - le « film documentaire » - de M6 invite le téléspectateur à une rencontre en terre inconnue (le désert de Namibie) et entre deux êtres inconnus (Mike et Mike). 20 Minutes a rencontré Michael Youn à son retour à Paris, « changé ».
Pourquoi avoir accepté cette aventure ?
Passé 40 ans, j’ai eu besoin de prendre du recul, j’avais un manque. Lorsque M6 m’a proposé A l’état sauvage, j’y ai vu une opportunité, de pouvoir changer quelque chose. Je le dis avec sincérité, j’assume de me mettre en question, en danger. J’étais fan de Running Wild de Bear Grylls, je voulais vraiment le faire, et je l’aurais fait même sans caméra. D’ailleurs, Mike Horn et moi avions créé une telle bulle, que caméras ou pas, cela ne faisait aucune différence.
Comment s’est passée la rencontre avec Mike Horn ?
Le mec est impressionnant. Il fait partie des deux-trois personnes les plus intéressantes que j’ai rencontrées dans ma vie. C’est l’aventurier avec un grand A. Il est bien sûr connecté avec la nature, mais je dirais aussi qu’il est doué pour la vie. Il est « vivant », et c’est finalement en ville, au quotidien, qu’on le sent moins à l’aise.
Vous êtes parti comme ça, sans préparation ?
Ma plus grande aventure jusque-là, c’était du 4x4 en Guadeloupe. Donc je me suis entraîné pendant trois mois avec un coach et j’ai suivi un régime alimentaire spécifique, histoire de prévoir, de sentir les privations. Mais c’est impossible de se préparer complètement à passer une semaine dans le désert sud-africain avec un Suisse allemand. (rires)
Avez-vous failli craquer, tout arrêter ?
Le deuxième jour, nous avons marché 30 kilomètres, sous 40°C, pendant 12 heures. Et alors que je croyais être arrivé, Mike m’annonce qu’il y a encore une montagne à escalader. J’ai eu envie de le tuer, de dire « stop : je n’en peux plus, je m’arrête là… ». Mais tu ne peux pas abandonner. Ce sont des conditions de survie, pas de mort. A un quart d’heure, il y avait la production, avec voiture, médecin, chasseur… et puis j’avais Mike. Les conditions étaient sécurisées, M6 n’allait pas risquer un « On a perdu Michaël mais les images sont superbes ».
Si vous deviez retenir trois moments…
Les deux heures que l’on a passées Mike et moi à essayer de faire du feu comme des « bushmen », c’était pathétique et hilarant. Il y a aussi eu la découverte de cette mare de boue, l’occasion de se faire un petit SPA improvisé et de se jeter des boules de terre comme des gamins. Enfin, je n’oublierai jamais cette famille d’éléphants croisée au hasard de notre périple, c’était formidable de pouvoir les admirer dans leur élément naturel.
Revient-on vraiment changé d’une telle aventure ?
Je ne voulais vraiment pas revenir sans rien, reprendre ma vie comme avant. Mais c’est difficile. Si j’étais parti plusieurs semaines, je pense que j’aurais pu tout changer, tout lâcher, car Mike Horn est dans le « vrai ». Là, j’ai ouvert une porte, aperçu la lumière. Bien sûr, je n’ai parlé que de ça pendant des mois, mais après, il a fallu cultiver cet esprit, se tourner vers l’essentiel, préserver le cercle familial… et préparer les vacances. Nous partons cet été en Mobilhome parcourir l’Australie.