Les Anges de la téléréalité ne passent pas uniquement leur temps à se dorer la pilule, glander au bord d’une piscine, se rouler des patins et se remettre de leur multitude de sorties en « club ». Non, ils consacrent également de longues minutes de leurs journées à s’insulter, se crêper le chignon, comploter… et se lancer des seaux d’urine.

Lundi 16 mai, NRJ 12 a diffusé un énième épisode d’une énième saison des Anges (la huitième), dont une séquence a particulièrement choqué les téléspectateurs. On y découvre Ricardo (Friends Trip 2), visiblement en colère, parce qu’Aurélie (Les Marseillais), « ne passe pas bien le balai ». Donc le ton monte. « Je vais te faire vivre un enfer », déclare le jeune homme tout en tapant avec hargne dans un seau d’eau. « Je vais te bizuter, tu vas pleurer tous les jours de ta vie », précise-t-il plus tard. Suit alors la « vengeance » de Ricardo : vol du matelas d’Aurélie, matelas jeté dans le jardin, matelas utilisé en guise de serpillière. Une scène qui a entraîné plus de 2.000 plaintes auprès du CSA. Pourquoi maintenant, alors que ce type de séquences foisonnent dans ce programme interdit aux moins de 10 ans ? 20 Minutes s’est penché sur la question.

Jeremstar à la tête de la vendetta ?

« C’est un peu parti de moi, j’ai incité mes fans à signaler la séquence au CSA », a déclaré à 20 Minutes Jeremstar, le meilleur ennemi des célébrités de la téléréalité, qui a recueilli samedi dernier les confidences d’Aurélie. Une « fille fragile » et « en dépression » selon le blogueur, très très remontée contre les Anges de la téléréalité, mais pas seulement. Car avant cela, le 6 mai, la jeune femme avait déjà fait part à Jeremstar (et donc à ses vermines), de son ressentiment envers l’émission MAD Mag (sorte de débriefe de la téléréalité, épinglée récemment par le CSA), diffusée à 17h45, juste avant l’épisode inédit des Anges. Aurélie explique ne pas vouloir « leur faire honneur » de sa venue sur le plateau (entre autres parce que les producteurs dénigreraient son single), ne voulant pas faire face à des « raclures de la téléréalité ». A la suite de la défection de la jeune femme, l’équipe du programme décide alors de la remplacer par une véritable poupée gonflable.

« On a franchi un cap, les producteurs et les diffuseurs répondent à l’appel du buzz », explique Jeremstar, « je m’interroge sur la responsabilité de la production ». Car une semaine après l’histoire du MAD Mag, Aurélie confie dans la célèbre baignoire du blogueur, qu’une séquence des Anges n’a pas été diffusée. Selon elle, en plus du « bizutage », Ricardo l’aurait menacée de lui balancer un seau d’urine. Une scène visiblement coupée au montage, des révélations qui en ont remonté plus d’un.

Les fans s’emballent

« La téléréalité va toujours plus loin, le sceau d’urine soulève le problème que, depuis le début de la saison 8 des Anges, on ne voit que des personnages violents et du harcèlement psychologique », réagit Jeremstar, qui affirme qu’il ne s’agit pas d’une simple querelle de fans. Car à la suite de la diffusion de l’épisode sur NRJ 12, le blogueur a posté sur Twitter (son compte est suivi par 1 million d’abonnés), le lien vers le formulaire de dépôt de plainte sur le site du CSA.

S’il est difficile d’estimer l’impact de cet appel, de nombreux internautes y ont en tout cas répondu présent, et le CSA a reçu plus de 2.000 plaintes.

Le CSA planche sur le cas, NRJ 12 fait le mort

Contacté par 20 Minutes, NRJ 12 se refuse à tout commentaire sur cette histoire, attendant que le CSA se penche sur le dossier. Du côté du gendarme audiovisuel, on explique que ce n’est pas la première fois que le programme est visé par ce genre de plaintes, et que d’autres procédures sont en cours. Outre cette séquence, qui sera mise sur la table prochainement, le CSA étudie actuellement d’autres plaintes, liées à la même émission, et tournant autour de la question de « la représentation de la femme ». « C’est une question de limites, et surtout d’obligations que la chaîne s’est engagée à respecter envers le CSA. Le conseil devra juger dans ce cas si NRJ 12 les a enfreints ».

Dans cette convention, l’éditeur s’engage notamment « à ce qu’aucune émission qu’il diffuse ne porte atteinte à la dignité de la personne humaine telle qu’elle est définie par la loi et la jurisprudence », ou encore « à éviter la complaisance dans l’évocation de la souffrance humaine, ainsi que tout traitement avilissant ou rabaissant l’individu au rang d’objet ». Dans les jours à venir, le conseil devra donc décider si oui ou non, les Anges ont porté atteinte à la dignité de la personne humaine, tout comme à la représentation de la femme.