INTERVIEW«The Five»: «Si vous n’aimez pas la série, blâmez-moi !», assume Harlan Coben

«The Five»: «Si vous n’aimez pas la série, blâmez-moi !», assume Harlan Coben

INTERVIEWL’auteur de best-sellers américain Harlan Coben, après avoir adapté «Une chance de trop» avec Alexandra Lamy pour TF1, présente «The Five», une série originale, diffusée en France ce jeudi à 20 h 55 sur Canal+...
Anne Demoulin

Anne Demoulin

Après le succès d’Une chance de trop avec Alexandra Lamy, sur TF1, l’auteur de best-sellers Harlan Coben a pris goût aux séries. Le maître du suspense a créé The Five, diffusée ce jeudi à 20 h 55 sur Canal +, et présentée au Festival Series Mania. A cette occasion, 20 Minutes a rencontré l’écrivain lors d’une table ronde…

Vous avez vendu 70 millions de livres à travers le monde, pourquoi se lancer dans les séries télévisées ?

J’adore raconter des histoires ! En tant qu’écrivain, j’essaye toujours de trouver des nouvelles façons de le faire, et la télévision en est une. La télévision ne remplacera pas mon activité principale, les romans, mais j’aime vraiment ça. Et Une chance de trop, la série que j’ai adaptée de mon roman No Second Chance pour TF1, a été vue par 8,9 millions de Français. C’est intéressant de toucher autant de personnes en une seule fois. On ne peut pas faire ça avec un livre.

« The Five » devait être un roman à l’origine…

J’ai commencé à travailler sur The Five en pensant à un roman. Mais dès le départ, j’ai imaginé quelque chose de très visuel. Vous savez, quand on fait de la peinture à l’huile, on a parfois envie de tester l’aquarelle, non ? Alors, lorsque Nicola Shindler de Red Production, à qui l’on doit des excellentes séries comme Happy Valley, Last Tango in Halifax ou encore Queer as Folk, m’a contacté, je lui ai raconté le pitch de The Five en deux phrases. Il m’a dit : « Waouh, essayons d’en faire une série ! » Et voilà.

Qu’est ce qui différencie l’écriture pour une série et celle pour un roman ?

Je n’écris pas différemment. A une exception près ! En tant que romancier, je suis seul, à la télévision, je dois collaborer. Je suis le capitaine de l’équipe, mais je fais partie d’une équipe.

Et alors ?

En écrivant 28 romans, j’ai passé beaucoup de temps enfermé dans une pièce, tout seul. Je travaille désormais avec d’autres personnes, très créatives. Ce que Mark Tonderai, le réalisateur de The Five, a filmé est bien mieux que ce que j’avais imaginé !

N’avez-vous pas perdu de la liberté ?

Au départ, j’ai eu un peu peur de ça avec la télévision, un romancier est un dictateur qui contrôle tout ! Sur The Five, j’ai fait exactement ce que j’ai voulu. Personne n’a interféré dans mes choix. Si vous n’aimez pas le show, blâmez-moi ! La chaîne Sky m’a vraiment laissé faire la série que je voulais.

Pourquoi avoir réuni une équipe de scénaristes ?

De la même façon que je ne peux pas écrire les dialogues d’Une chance de trop parce que je ne parle pas français, je ne parle pas l’anglais du Royaume-Uni ! Et je ne suis pas un scénariste de télévision. Il était difficile pour moi de prendre le temps d’écrire les 10 épisodes, alors que j’écris au moins un roman par an ! Et puis, j’ai eu la chance de travailler avec Daniel Brocklehurst, un scénariste très talentueux, avec qui je partage la même sensibilité.

Est-ce plus facile de travailler sur une création originale comme « The Five » ou sur l’adaptation d’un de vos romans ?

C’est plus facile de faire une adaptation, l’histoire est déjà écrite ! (Rires) Le livre Une chance de trop la série ont des histoires très similaires, mais le personnage joué par Alexandra Lamy est un homme, un médecin du New Jersey, dans le livre. Changer des choses, c’est la partie amusante d’une adaptation.

Vous allez justement adapter le roman « Juste un regard » pour TF1 ?

Je travaille dessus. Nous allons faire de nombreux changements dans l’intrigue !

Quand vous écrivez un roman, pensez-vous déjà à son adaptation à l’écran ?

Non, si vous écrivez un roman en pensant que ça va faire un bon film, le livre est mort. Si on peut l’adapter, c’est bien, si on ne peut pas, ce n’est pas grave.

Votre nouvelle carrière de showrunner a commencé en France et se poursuit aux Royaume-Uni, quelque chose ne va pas avec les Etats-Unis ?

(Rires) Oui, la vraie question est de savoir avec qui vous allez bosser ! Guillame Canet a eu envie d’adapter Ne le dis à personne, Sydney Gallonde, Une chance de trop et Nicola Shindler, de créer avec moi The Five. Je ne sais pas si des Américains veulent bosser avec moi. Enfin, je pense que j’ai plus de liberté en France et au Royaume-Uni que je n’aurai aux Etats-Unis.

Pas de projets aux Etats-Unis ?

J’ai créé ma société de production, Final Twist, avec Nicola Shindler. Nous souhaitons essayer de le faire. La chance que j’ai, c’est que je n’ai pas besoin de le faire, donc si cela ne correspond pas avec mes attentes, j’espère que je ne le ferai pas !

Quelles sont vos séries préférées ?

Les Sopranos est probablement ma série préférée. J’aime aussi Breaking Bad, Lost, Dexter, Homeland, Happy Valley et Broadchurch. J’ai commencé en fait à m’intéresser aux séries avec Hill Street Blues. Les gens oublient souvent que c’est cette série qui a vraiment tout changé pour la télévision.

Et votre prochain roman ?

Je viens juste de publier le roman Fool Me Once aux Etats-Unis, qui raconte l’histoire d’une femme, pilote militaire qui souffre de stress post-traumatique. J’ai eu de très bonnes critiques aux Etats-Unis et j’ai hâte de voir l’accueil qu’il recevra en France lorsqu’il sortira. Et je prépare le 11e Myron Bolitar !

Il paraît que vous voulez écrire un film pour Alexandra Lamy…

Alexandra et moi échangeons au moins une fois par semaine. C’est une actrice incroyablement talentueuse. Un de mes buts dans la vie est de retravailler avec elle !