«Le Petit Journal» accusé de montages tendancieux
MEDIAS•Dans une enquête publiée cette semaine, « Le Point » revient sur le côté obscur du « Petit Journal », ses coulisses, ses polémiques, sa Bolloré-compatibilité…V. J.
Alors que Le Canard enchaîné révèle que Vincent Bolloré pourrait sacrifier Le Petit Journal pour faire des économies, Le Point consacre une enquête à l’émission et son « côté obscur ». C’est d’abord aux coulisses de la société de production Bangumi que s’intéresse l’hebdomadaire : « rythme harassant », « rédaction malléable », « fonctionnement de cour »… Le parallèle avec le cas Cyril Hanouna est rapidement fait, mais « en moins bourrin » précise un collaborateur anonyme.
« Ils travestissent la réalité »
Le producteur Laurent Bon et le présentateur Yann Barthès sont décrits comme le yin et le yang, dans un fonctionnement à la « Pierre Bergé et Saint Laurent », avec un « hyperventionnisme » et une « scénarisation à l’extrême ». « C’est tellement bien produit que c’est archifabriqué, analyse une ancienne. Il n’y a pas de surprises, d’autant plus qu’en intervieweur Yann n’a pas de répartie. T’as pas le droit à la nuance. »
Mais ce sont surtout les « montages tendancieux » qui sont pointés du doigt par l’article. « Pour nous, c’est plus de l’ordre de la caricature que du journalisme, car ils travestissent la réalité, raconte au magazine Eric Coquerel, coordinateur du Front de gauche, suite à un discours de Mélenchon monté « comme s’il était un dictateur sous l’Occupation ».
« Il faudrait un Petit Journal du Petit Journal »
Autres polémiques : l’interview de Marine Le Pen sur Radio Canada, le reportage montrant Molenbeek sous un jour très favorable ou encore la venue de Philippe Verdier, futur ex-chef du service météo de France 2, pour son livre climatosceptique. « C’était la corrida, (…) le jugement et la sanction, confie ce dernier au Point. L’émission veut montrer les opérations de com, mais eux aussi sont dans ces travers-là. Il faudrait un Petit Journal du Petit Journal. »
Président du Conseil national du parti Les Républicains, Luc Chatel renchérit : « Qu’a fait Le Petit Journal sur les paradis fiscaux ou les banques, où les enjeux sont autrement plus importants. On joue les rebelles à peu de frais. » De quoi lui assurer sa place sur la grille de Canal + à la rentrée prochaine ?