Michel Field a fait un passage remarqué sur le plateau du Supplément dimanche, c’est le moins que l’on puisse dire. Dans son nouveau costume de chef de l’information à France Télévisions, il a répondu aux questions d’Ali Baddou et n’a pas hésité à émettre des critiques sur les choix éditoriaux d’Envoyé spécial ou à faire preuve d’un humour douteux sur l’avenir incertain de Complément d’enquête et son animateur Nicolas Poin­caré (« Nico­las, si tu nous écoutes, ne te suicide pas tout de suite ») et sur les grèves successives au sein du groupe public.

« Une émission d’humeur, d’humour et de mise en boîte »

Cette intervention est restée en travers de la gorge de nombreux journalistes de France Télévisions, qui ont déjà prévu de se réunir en assemblée générale le jeudi 14 avril. De son côté, Michel Field a voulu étouffer le feu avant qu’il ne se transforme en incendie, et envoyé un mail d’excuse à toutes les rédactions. « Mon passage au Supplément de Canal + a suscité de nombreuses réactions, écrit-il. Je les entends. Juste rappeler qu’il s’agit d’une émission d’humeur, d’humour et de mise en boîte. »

Des maladresses

L’ex-animateur reconnaît et regrette des « maladresses ». « Ce que je ne regrette pas en revanche, ajoute-t-il, c’est de m’être fait l’avocat passionné des capacités du service public à innover, créer, se donner de nouvelles ambitions et aller de l’avant, ce qui est ma conviction profonde et la raison même de mes responsabilités actuelles. » Avant de remercier ses équipes : « C’est parce que je connais votre engagement que votre réactivité me touche. J’en fais grand cas car elle est la preuve d’une rédaction vivante, voire frondeuse. C’est-à-dire indépendante. J’aime trop l’esprit critique pour ne pas l’accepter. Je tenais à vous le dire. »