MÉDIASComment le crash de «Dropped» a musclé la sécurité de «Koh Lanta»

Crash dans «Dropped»: Un an après, la société de production ALP reste obsédée par la sécurité

MÉDIASLe drame survenu sur le tournage de « Dropped » a eu des conséquences sur le dispositif mis en place pour « Koh Lanta », également produit par Adventure Lines Production…
Fabien Randanne

Fabien Randanne

Le 9 mars 2015, le tournage de Dropped a pris fin brutalement. En Argentine, où était enregistrée la deuxième épreuve de ce jeu d’aventure commandé par TF1, deux hélicoptères sont entrés en collision. Dix personnes ont perdu la vie dans l’accident, dont les sportifs Florence Arthaud, Camille Muffat et Alexis Vastine. En décembre, le bureau d’enquête argentin a révélé que la catastrophe était due à une erreur de pilotage.

Du côté d’Adventure Line Productions (ALP), la société chargée de produire Dropped et qui s’occupe aussi de Koh Lanta et Fort Boyard, cette tragédie a fortement marqué les esprits. « Vous imaginez l’impact qu’a eu le drame chez nous, auprès de nos collaborateurs, confie, un an plus tard Julien Magne, directeur des programmes de flux d’ALP. Parmi les membres de l’équipe décédés dans l’accident, quatre d’entre eux travaillaient avec nous régulièrement depuis dix ou quinze ans. Ils étaient des amis proches de différents salariés. »

Des drones plutôt que des hélicoptères

Deux mois à peine après le crash, commençait le tournage de la nouvelle saison, actuellement diffusée sur TF1, de Koh Lanta en Thaïlande. Le drame de Dropped était encore bien présent dans les esprits et a entraîné des modifications dans le dispositif. « On a restreint l’usage de l’hélicoptère aux cas d’urgences médicales. Pour les images aériennes, on a utilisé des drones, ce qui nous a totalement satisfaits », affirme Julien Magne.

Les candidats, eux, étaient relativement plus sereins. « Oui, on était un petit peu inquiets, concède Romain. Mais Koh Lanta est une autre aventure que Dropped. On n’était qu’en bateau, donc il n’y avait pas de problème par rapport aux hélicoptères. » Pascal, lui, s’est senti « en sécurité totale » : « On avait une caisse avec un talkie-walkie. En cas de pépin, on avait réponse immédiate, c’était rassurant. »

« J’ai compris qu’il ne fallait pas déconner »

ALP ne prend pas la sécurité à la légère. D’autant plus qu’en 2013 Koh Lanta a été endeuillé par le décès d’un candidat, victime d’une « défaillance cardiaque », puis par le suicide du médecin du jeu, Thierry Costa. « Avant même ces tragédies, on avait mis en place une sécurité de haut niveau, c’est notre préoccupation numéro un. On a toujours mis des moyens humains, financiers et logistiques importants pour cela », insiste Julien Magne.

Ainsi, une infirmerie équipée pour les premiers secours et soins d’urgence est désormais installée près de chaque campement – et non plus seulement sur le lieu où est basée l’équipe de production. Les tests médicaux, menés à l’Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale) sur les candidats potentiels, eux, sont toujours plus poussés. « Ça m’a permis de faire un check-up complet à 48 ans. Même si au final je n’étais pas parti en Thaïlande, j’aurais au moins eu ça », plaisante Pascal.

L'exclusion pour les imprudents

« On a parfois soûlé des concurrents sur le briefing avant le tournage ou avec les visites médicales, alors que certains s’en seraient bien passés », raconte Julien Magne. Mais le médecin a toujours le dernier mot et les participants comprennent que ce qui leur semble être du zèle est pour leur bien. « A bord des bateaux, certains, moi le premier, se demandaient s’il fallait vraiment mettre les gilets de sauvetage », glisse Romain, l’un des gros bras de la nouvelle saison de Koh Lanta, qui assure qu’il n’a pour autant jamais manqué de suivre les consignes données.

Pascal, lui, a « compris qu’il ne fallait pas déconner ». « A 49 ans, on écoute. La production nous avait bien expliqué que notre île était sécurisée, relate le promoteur immobilier. Des codes délimitaient les zones où il était interdit d’accéder. Là où l’on était, par exemple, il y avait une grotte. On nous a bien expliqué qu’il ne fallait pas y aller. Si on dépassait ces limites, on savait que la sanction [l’exclusion du jeu] tomberait. »