INTERVIEW«The Island»: Pour Julieta, «le plus dur a été de tuer des animaux»

«The Island»: «Le plus dur, ça a été de tuer des animaux», confie Julieta

INTERVIEWJulieta, Alsacienne de 29 ans, est l'une des quinze femmes participant à la saison 2 de «The Island» diffusée sur M6 dès ce mardi...
Fabien Randanne

Propos recueillis par Fabien Randanne

Son sourire et son enthousiasme communicatifs à l’évocation de l’aventure laissent difficilement imaginer qu’elle en a bavé pendant vingt-huit jours. Pourtant, Julieta est bien l’une des participantes de The Island – Seuls au monde, dont la saison 2 débute ce mardi soir sur M6. La médecin urgentiste strasbourgeoise s’est préparée pendant plusieurs mois avant le tournage, motivation chevillée au corps. Mais une fois sur place, rien ne s’est passé comme elle l’avait prévu… Qu’importe, malgré les galères, la jeune femme de 29 ans garde un souvenir gigantesque de cette mission de survie en terrain hostile…

Qu’est-ce qui vous a motivé à présenter votre candidature à « The Island » ?

Je n’ai pas d’histoire profonde à raconter ou de problème existentiel à régler (sourire). J’ai toujours aimé les émissions de survie. Quand j’ai vu la saison 1, j’étais offusquée par le fait qu’il n’y avait que des hommes. Alors je me suis dit que s’il y avait une saison avec des femmes, je voudrais y participer pour prouver qu’on peut aussi bien se débrouiller que les mecs.

Les jours précédant votre départ, vous ne vous êtes jamais dit : « Mais dans quoi je m’embarque ? »

Pas par rapport à l’expérience sur l’île, plutôt par rapport à la médiatisation, qui me faisait un petit peu peur. En ce qui concerne l’île, j’ai un défaut, c’est que j’ai parfois trop confiance en moi. Je m’étais préparée, j’avais passé deux mois à lire tout ce qu’il y avait à lire, à regarder des émissions… J’étais ultra-prête au niveau technique et il m’a fallu dix minutes dans l’aventure pour me rendre compte que ça ne servait à rien.

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On m’a effectivement dit que vous étiez celle qui avait le plus anticipé l’aspect survie…

Je connaissais tout. Le nom des bestioles, tous les trucs qui étaient comestibles, les différentes manières de cuisiner la coco… Mais, sur place, tout est différent de la théorie. Au bout de deux ou trois jours, on n’a plus de force et on essaye de mettre en œuvre tout ce que l’on a envisagé, or, ce que l’on n’avait pas pris en compte, c’est la frustration. J’ai essayé de pêcher, mais quand, au bout de trois ou quatre jours, on n’a rien attrapé, c’est difficile.

Qu’est-ce qui a été le plus dur à vivre sur l’île ?

Physiquement, ça a été la soif. On a eu très soif, c’était vraiment très compliqué. Psychologiquement, ça a été de tuer des animaux. Je l’ai mal vécu. Vous verrez les images, j’étais la chasseuse du groupe.

Le fait qu’il n’y ait aucun enjeu financier, aucune élimination, a-t-il influencé votre perception de l'aventure ou la gestion des émotions ?

Savoir que l’on n’a pas d’obligation est un moteur incroyable. C’est la liberté au sens absolu du terme, on a une île, on est quinze, sur place pour un mois, et on nous dit «Faites ce que vous voulez». Donc il n’y a pas d’enjeu, il n’y a pas de stress à avoir à ce niveau-là.

« Koh Lanta » ne vous aurait pas intéressée ?

Non, parce que je ne suis pas sportive, cela aurait été une catastrophe. Et le côté stratégie de l'émission, où il faut éliminer l’un de nos copains, c’est affreux.

Le tournage a eu lieu en octobre et en novembre. Comment avez-vous vécu le retour au quotidien ?

On est rentré du Panama le jour des attentats, donc on a appris ça dans l’avion, par le pilote. On est arrivé à l’aéroport de Roissy, il y avait des militaires, des CRS, partout. C’était le pire retour à la réalité que l’on pouvait imaginer. On s’est pris tous les problèmes d’actualité en pleine face alors qu’on avait été dans une bulle pendant un mois.

Cela a donc été difficile de retrouver vos habitudes ?

Cela a été une claque terrible, vraiment un blues phénoménal. Je ne sais pas si ça aurait été la même chose sans les attentats, mais je pense que ça a joué. On se rend compte de tout ce qui nous entoure. Sur l’île, pendant un mois, j’ai été entourée de douleur et de souffrance, certes, mais aussi de beauté au sens primaire du terme. C’était très très beau, même si c’était sale. Il y avait des papillons, des couchers de soleil incroyables, un sable fin… ET de l’entraide, de fabuleux moments d’humanité. Ensuite, on se retrouve face au monde qu’on ne comprend pas.

Si vous aviez un seul conseil à donner à une candidate de la prochaine saison de « The Island », lequel serait-il ?

Vas-y avec humilité ! Au bout d’un moment, l’île se personnifie, devient un seizième personnage, elle nous rappelle toujours à l’ordre et c’est toujours elle qui gagne.