«Animals», «BoJack Horseman», «Rick et Morty»... Cinq séries animées rien que pour les adultes
ANIMATION•A l'occasion du début d'«Animals» ce lundi sur OCS, retour sur ces séries 100% animées 100% adultes : «BoJack Horseman», «Rick et Morty», «Archer»...Vincent Jule
L’animation, ce n’est pas que pour les enfants ! Les studios Pixar et Ghibli le rappellent régulièrement avec leurs chefs d’oeuvre pour toute la famille, de 7 à 77 ans - pour ne pas dire de 5 à 95 ans. Mais, dès 1979 et Fritz le chat de Ralph Bakshi, le dessin animé devient aussi une affaire d’adultes, « que » d’adultes. Le film a même été classé X aux Etats-Unis. A la télévision, Les Simpson sont la preuve élatante depuis 27 ans que l’animation n’est pas réservée aux cases jeunesse, rejoints depuis par les séries Daria, Beavis et Butt-Head, South Park, Futurama ou encore Les Griffin et American Dad, toutes deux créées par le sale gosse Seth MacFarlane. L’intérêt des chaînes américaines (mais aussi françaises) pour ces séries 100 % animées 100 % adultes ne s’est pas démenti, avec l’émergence ces dernières années de nouveaux talents, de nouvelles propositions. Petit d’horizon à l’occasion du lancement d’Animals ce lundi 8 février sur OCS à 22h30.
Animals
A l’origine, Animals est un court improvisé par Phil Matarese et Mike Luciano sur leur temps libre et présenté avec succès dans plusieurs festivals. C’est là que les frères Duplass, rois du cinéma indé américain et créateurs de la série HBO Togetherness, repèrent les deux compères et leur proposent d’en produire la version série, avec une liberté artistique totale. Le show reprend l’anthropomorphisme cher à Walt Disney et suit animaux et insectes à travers les rues et égouts de New York, mais aussi à travers leurs atermoiements très humains. Le premier épisode, diffusé vendredi dernier sur HBO aux Etats-Unis et proposé dès lundi sur OCS en France, s’intéresse ainsi à un rat prêt à tout pour « faire des bébés », et les suivants verront une punaise de lit en pleine crise de la quarantaine ou un pigeon douté de son identité sexuelle.
BoJack Horseman
Peut-être la plus acclamée des nouvelles séries animées pour adultes, BoJack Horseman est disponible sur Netflix et compte déjà deux saisons de 12 épisodes. Avec son cheval ancienne gloire de la télé qui tente de faire son comeback, la série se présente d’abord comme une satire d’Hollywood avec ses références méta et ses guest stars vocales (Olivia Wilde, Naomi Watts, Paul McCartney). Mais au fil des épisodes, par ailleurs feuilletonnants (une première pour un dessin animé), elle révèle une empathie et une profondeur inattendues, et fait le portrait d’un antihéros mais surtout d’un dépressif. « Je voulais vraiment faire une série plus complexe, quelque chose qui serait vraiment destiné aux adultes, explique son créateur Raphael Bob-Waksberg au site Slate. Et pas adulte à cause de son humour, de la vulgarité ou des situations spécifiques, adulte parce qu’on évoque des sujets mûrs, et des problèmes que rencontrent les adultes. »
Archer
Parodie assumée de James Bond, Archer suit les aventures du super agent et super macho Sterling Archer au sein d’une agence d’espionnage, également composée de sa boss et mère Malory, sa collègue et concurrente Lana Jane sans oublier le compatble maladroit, la secrétaire nymphomane et le docteur savant fou. Bonjour les clichés… mais c’est voulu ! Si l’on peut penser à Austin Powers ou OSS 117, la série s’inspire surtout des pulp’s des années 60-70 ou des romans à la SAS. L’idée est qu’un rien suffit à faire basculer la plus sérieuse des situations dans la folie - et l’hilarité - totale. Un décalage qui se retrouve également dans l’esthétique très figée, très pub et très Mad Men de la série. Archer compte actuellement six saisons, et est diffusée sur France 4 dans sa case animée et adulte « Ré-animation ».
Rick et Morty
Egalement sur France 4, Rick et Morty détourne le film culte Retour vers le futur avec son scientifique excentrique et alcoolique Rick qui entraîne son petit-fils Morty dans de folles aventures non pas à travers le temps, mais l’espace et les univers parallèles. Au premier coup d’oeil, certains parents pourraient être tentés de laisser leurs bambins devant cette série hystérique et colorée. Grave erreur. Ici, les monstres ont la forme de testicules, les blagues sont de très mauvais goût et la morale de l’histoire n’est jamais celle que l’on attend. Les créateurs Justin Roiland et Dan Harmon (Community) ont beau avoir l’esprit mal tourné, voire un peu malade, ils forcent le respect par leur capacité à se renouveller et à repousser les limites. Les Simpson sont tellement fans de la série, qu’ils lui ont déjà rendu hommage dans le fameaux gag du canapé.
F is for family
Dernière création du genre, F is for family est une comédie familiale inspirée des standups du comique américain Bill Burr et produite par l’acteur Vince Vaughn. En plaçant l’action dans les années 70, « une époque où vous pouviez gifler votre enfant, fumer à l’intérieur ou apporter une arme à feu à l’aéroport », la série, proposée sur Netflix, veut s’attaquer au politiquement correct d’aujourd’hui. Malheureusement, le résultat à l’écran flirte trop souvent avec la provocation facile, la sitcom poussiéreuse ou une énième crise de la quarantaine. Reste le casting vocal, impeccable : Laura Dern, Justing Long ou Sam Rockwell.