FRANCE 2«On n'est pas couché»: Quand la politique fait son show, quitte à se brûler

«On n'est pas couché»: Quand la politique fait son show, quitte à se brûler

FRANCE 2L'annonce de la participation de Manuel Valls samedi au talk-show de Laurent Ruquier a généré de nombreuses réactions et critiques...
Fabien Randanne

Fabien Randanne

«Pensez-vous vous rapprocher de la France qui se lève tôt en allant sur le plateau d’On n’est pas couché, monsieur le Premier ministre ? » La pique décochée par le député Jean-Charles Taugourdeau (parti Les républicains), mercredi, lors des questions au gouvernement n’a pas atteint Manuel Valls. Le socialiste fera bel et bien face ce samedi à Léa Salamé et Yann Moix dans le talk-show de France 2. L’émission sera d’ailleurs enregistrée ce jeudi soir.

Qu’on le veuille ou non, le rendez-vous nocturne avec Laurent Ruquier, au milieu des écrivains, sportifs et acteurs, est privilégié par de multiples personnalités politiques de tous bords. Pourtant, l’excursion dans l’arène de l’« info-spectacle », comme la qualifient certaines mauvaises langues, n’a rien de la promenade de santé. Plusieurs têtes d’affiches électorales y ont d’ailleurs laissé des plumes. Retour sur quelques-uns des échanges les plus vifs qui ont marqué On n’est pas couché (ONPC) et réveillé les polémiques.

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  • Jean-François Copé secoué par Audrey Pulvar


« Vous êtes celui qui ne parle pas la langue de bois, alors parlez-nous honnêtement, essayez de ne pas nous endormir… » L’estocade est signée Audrey Pulvar. Jean-François Copé en est resté comme deux ronds de flan. En mars 2012, à un mois et demi du premier tour de la présidentielle, celui qui est alors secrétaire général de l’UMP n’est pas ménagé par le duo Polony - Pulvar. Il a beau provoquer cette dernière en lui disant : « J’ai l’impression de débattre avec François Hollande », cela n’empêche pas la journaliste de faire preuve de pugnacité en l’interrogeant notamment sur le bilan du mandat de Nicolas Sarkozy. Jean-François Copé en est resté dans ses petits souliers.

  • Jean-Luc Mélenchon s’en prend au « branleur » Aymeric Caron


« Vous êtes un branleur. » Voilà ce qu’a récolté Aymeric Caron en tançant Jean-Luc Mélenchon - candidat à sa succession - sur son manque d’assiduité au Parlement européen. Certes, les sourires ne sont pas loin et l’échange ne prend pas un tour violent, mais le cofondateur du Parti de gauche ne livre que peu d’arguments pour sa défense en dehors des « C’est faux ! » et de leur variante « Ce n’est pas vrai ! » Il n’empêche, même s’il n’est pas caressé dans le sens du poil, Jean-Luc Mélenchon ne tarit pas d’éloge au sujet de l’émission qu’il juge moins durement qu’une bonne partie de ses confrères et consœurs d’hémicycles.

  • Daniel Cohn-Bendit traite Eric Zemmour de « crétin fini »


« Zemmour, c’est Poutine. – Mais Poutine, c’est beaucoup mieux que Cohn Bendit. » L’échange entre l’écologiste et l’ex-chroniqueur d’On n’est pas couché – invité, ce soir d’octobre 2014 pour faire la promotion d’un de ses livres – a été des plus animés. « Moi, je te dis, si tu préfères Poutine à Cohn Bendit, tu es un crétin fini », a lancé l’agitateur de Mai 1968 au polémiste sous les applaudissements du public qui a droit à sa dose de spectacle. « Vous êtes le roi de l’époque », lui rétorque un peu plus tard Zemmour avant que Léa Salamé ne lui coupe la parole pour lui dire « Non, Eric [Zemmour], c’est vous qui avez gagné aujourd’hui, c’est votre idéologie qui est majoritaire. » Un avis que partage Laurent Ruquier qui, à VSD, confiait au printemps dernier : « Je ne regrette pas d’avoir eu Zemmour pendant cinq ans car la collaboration a été très agréable. Ce que je regrette, ce sont les conséquences de son vedettariat. Le fait que ses paroles, que ses idées (…) se soient libérées. Ce que je regrette, c’est la suite, la montée du Front national (…). Je ne partage aucune de ses idées. »

  • Entre Rachida Dati et Mathieu Kassovitz, jusqu’ici tout allait bien


Il arrive que les invités d’ONPC se mettent à s’écharper entre eux. A l’image de Rachida Dati et Mathieu Kassovitz en novembre 2014. Lorsque la première évoque « l’explosion » de la délinquance, le second s’enflamme : « La délinquance n’explose pas ! Arrêtez de faire peur aux gens. Madame, si vous étiez un tout petit peu dans la rue, putain de merde… Si vous voyiez la solidarité qu’ont les gens dans la rue. » Surprise par la véhémence du réalisateur de La Haine, la maire du 7e arrondissement de Paris et députée européenne, lui sert le couplet de l’hôpital et de la charité : « C’est tellement facile. (…) Dans votre métier, vous êtes solidaires ? Vous critiquez tout le monde, tout le temps. Je ne sais pas ce qui vous a gré [sic] dans la vie. » Le clash ne tarde pas à faire le tour des réseaux sociaux quelques heures plus tard. On aura sans doute davantage retenu les cris que le salut fair-play de Rachida Dati qui a serré la main de Mathieu Kassovitz en quittant le plateau.

  • Nadine Morano et « la race blanche »


« La France est un pays judéo-chrétien, de race blanche. » Dans l’émission du 26 septembre 2015, Nadine Morano allume elle-même la mèche qui fera éclater la polémique. Malgré les réactions suscitées sur le plateau, elle réitère ses propos en disant citer le général de Gaulle. Les jours suivants la diffusion de l’émission, l’ex-ministre de la Famille refuse de mettre de l’eau dans son vin alors que ses propos défrayent la chronique politico-médiatique. Le 7 octobre, la direction du parti Les Républicains retire l’investiture de Nadine Morano de la liste présentée dans la région Alsace-Lorraine-Champagne-Ardenne en vue des régionales de décembre.