Homeland s’est fait piéger en beauté. Dans le deuxième épisode de la 5e saison de la série diffusé dimanche dernier sur Showtime, les téléspectateurs ont pu apercevoir furtivement des tags inscrits en arabe. Le hic ? La production ne s’était pas rendu compte que les inscriptions signifiaient « Homeland est raciste » ou « Homeland est une blague et elle ne nous fait pas rire ».

« Homeland est raciste »

Dans cet épisode, Carrie Mathison (Claire Danes) parcourt un camp de réfugiés syriens, une scène tournée dans la périphérie de Berlin. Pour plus de réalisme, la production avait fait appel à Heba Amin, Caram Kapp et Stone, des street artists afin de tagger des inscriptions dans la langue arabe. L’épisode a été diffusé à la télévision, sans se soucier de la signification de ces tags.

« Homeland est raciste », « Homeland n’est pas une série », « Homeland ne représente pas la vision des artistes », « Homeland est une blague et elle ne nous fait pas rire », voilà les inscriptions qu’ont découvertes les téléspectateurs comprenant l’arabe. Mais aussi « #blacklivesmatter », un mouvement américain dénonçant les violences policières contre la communauté noire.

« Un bon moyen de relayer notre message et notre mécontentement vis-à-vis de cette série »

Dans un communiqué publié en ligne et relayé par le quotidien britannique The Guardian, ces trois artistes ont expliqué la manière dont ils avaient procédé pour berner la production. « Les décorateurs étaient trop occupés pour nous gérer, ils étaient obsédés par l’idée de construire un plateau hyperréaliste (…) A leurs yeux, l’écriture arabe est plutôt un élément visuel qui vient confirmer l’horreur du Moyen-Orient », ont-ils expliqué.

« Mais on a pensé que ce serait un bon moyen de relayer notre message et notre mécontentement vis-à-vis de cette série », ont ajouté ces artistes, qui considèrent que la Homeland contribue à perpétuer des « stéréotypes dangereux, en rabaissant une région tout entière, pour un récit de propagande politique ». « Il est clair qu’ils ne connaissent pas la région qu’ils tentent de représenter. Et pourtant, nous subissons les conséquences d’une représentation aussi erronée », expliquent-ils.