Claire Chazal: Son histoire d'amour avec la presse people
TELEVISION•La journaliste était également une «star» de l'information...A.L. & J.M.
«Comme un certain nombre d’actrices de cinéma, elle prenait bien la lumière. Et elle ne perturbait pas la vie de famille. Les femmes n’étaient pas perturbées par sa présence dans le foyer », a lâché ce mardi sur Europe 1 l’ex-patron de TF1 Patrick Le Lay qui l’avait embauchée en 1991, et décidément coutumier des sorties assassines…
Un modèle pour les femmes
Pas perturbées, les femmes : au contraire, elles pouvaient s’identifier à elle. « Elle représentait "la vraie femme", contrairement à sa consœur Christine Ockrent, qui faisait un peu mec et ne faisait pas rêver les femmes, pointe Marie Bernard, auteur de Claire Chazal, une passion française. Elle a un côté hyperféminin, doux, c’était la femme qui a réussi professionnellement, qui a tout réussi »…
Claire Chazal prenait également bien la lumière des flashs. C’était un personnage idéal pour la presse people. « Elle remplit à peu près tous les critères pour y être exposée, explique à 20 Minutes Marion Alombert, rédactrice en chef de Voici. Elle passe à la télé, elle est une femme, elle a eu des histoires d’amour croustillantes avec des gens célèbres, et elle a eu un succès qui a duré. »
Au premier rang des défilés
Car Claire Chazal ce n’est pas seulement une femme-tronc, mais une des dernières « divas de l’info », qu’on voyait au premier rang des défilés de mode et qui a consciencieusement joué de son image. « Elle a compris qu’il fallait rester sur le devant de la scène, que ça lui assurait sa place sur TF1 », estime Marie Bernard.
« Après son mariage éclair avec Xavier Couture, elle a toujours véhiculé cette image de femme libre, pointe Luc Angevert, rédacteur en chef à Closer. D’abord en sortant avec un acteur plus jeune [Philippe Torreton], puis avec un mannequin dont elle était de 20 ans son aîné [Arnaud Lemaire]. Parallèlement, elle a joué sur son look et s’est fuselée un corps de ballerine. » Un corps qu’elle n’hésitait pas à exposer. « Quand il ne se passait rien dans sa vie personnelle, elle posait seins nus sur la plage et faisait la une des magazines people, lance Marie Bernard. A la fin des années 1990, c’était presque systématique. Et volontaire : si elle avait voulu échapper aux photographes, elle aurait pu. »
S’offrir dans la presse people, en couverture de Paris Match ou de Gala ? Pas de quoi nuire à sa popularité, bien au contraire. « C’était aussi un moyen de se donner pour moins susciter l’intérêt, estime Marion Alombert. En s’affichant, elle prenait moins de risques qu’on lui vole des clichés intimes. »
La presse people y trouvait aussi son compte. Lorsqu’elle faisait la une de France Dimanche, les ventes augmentaient de 30 %, selon Marie Bernard. Tant d’exposition a-t-elle pu nuire à sa carrière ? Non. Les deux rédacteurs en chef sont d’accord. Pour l’un, elle se livrait « avec classe et retenue », pour l’autre « avec intelligence et bon goût ». Même l’histoire du seau d’excrément versé dessus par un inconnu n’a pas réussi à entamer son capital sympathie.