Claire Chazal: 24 ans à TF1 entre critiques et railleries
TELEVISION•Peu après son arrivée à TF1, la journaliste a commencé à essuyer des moqueries…J.M.
«Madame Chazal doit être la seule téléspectatrice des journaux du week-end de TF1 à critiquer sa fille. Sinon, les avis sont unanimes, Claire Chazal est parfaite », écrit Katherine Pancol dans Paris Match, en 1992. Malheureusement, au fil du temps, Josette Chazal, décédée en avril dernier à l’âge de 89 ans, n’est pas la seule à avoir émis des réserves à l’égard de la journaliste.
Une gourde pour Ardisson
Dès son arrivée à TF1 en 1991, Claire Chazal essuie des moqueries. Dans une fausse interview, Thierry Ardisson s’adresse à elle, représentée sur le plateau sous la forme d’une gourde. En référence à son confrère Patrick Poivre d’Arvor et à son style alors bourgeois étriqué, il lance : « Est-ce que ça t’embête qu’on t’appelle Mémé D.A. ? » Bien sexiste…
Quelques années plus tard, en 1999, toujours dans une émission de Thierry Ardisson, c’est Laurent Ruquier qui décoche une pique par rapport à sa façon distanciée de présenter le JT : « J’adore Claire Chazal, elle a une façon de lire le prompteur, on dirait qu’elle va donner la marque à la fin tellement elle le lit. » Et les critiques reprennent de plus belle au cours des dernières années…
Humiliée par Sarkozy
Le 16 novembre 2010, Nicolas Sarkozy, alors président de la République, est interviewé à l’Elysée par Michel Denisot, David Pujadas et Claire Chazal… Mais sa prestation plutôt effacée fait douter. Dans Le Monde, le lendemain, Franck Nouchi écrit : « A vrai dire, seul David Pujadas faisait le boulot, ses deux confrères se contentant le plus souvent de simples relances. » Le même soir, Claire Chazal se faisait humilier par le Président comme une élève prise en faute : « Madame Chazal, je n’ai pas entendu votre réponse », lui lança-t-il, inversant les rôles. Pour son retour sur la scène médiatique, en septembre 2014, Nicolas Sarkozy préférera d’ailleurs s’entretenir avec Laurent Delahousse que Claire Chazal.
Egratignée par Bourdin
Bien que 66 % des Français considéraient en 2014 que Claire Chazal est une bonne intervieweuse, tous les confrères ne sont pas de cet avis, notamment Jean-Jacques Bourdin. La même année dans VSD, il dit à son sujet : « Elle fait toujours de belles audiences, mais je le dis et je le répète : c’est une très mauvaise intervieweuse. Alors, est-elle vraiment comme ça où agit-elle sur consigne de TF1 ? Je me pose la question. L’interview n’est pas son truc. Ses entretiens les plus catastrophiques resteront ceux avec DSK et avec François Hollande. Quelles conversations de salons ».
Le dimanche 11 mai 2014, son interview de Manuels Valls n’aurait pas convaincu « les internautes estimant que la journaliste n’avait pas été assez incisive face au Premier ministre », rapporte La Dépêche du Midi. Peu après, elle interviewe le chanteur Kendji. Le quotidien poursuit : « Là encore, Claire Chazal n’a pas fait l’unanimité en présentant Kendji comme un "jeune gitan de 17 ans". Une qualification trop réductrice et stigmatisante pour les téléspectateurs. »
Piégée par « Voici »
Mais ce n’est pas seulement son style journalistique qui a été mis en cause. En 1997, Claire Chazal publie son premier roman, L’institutrice, qui sera adapté en téléfilm. Il s’agit d’« un tableau d’une éducation sentimentale dans la France d’après-guerre », note son éditeur Plon sur la quatrième de couverture. Un bon roman ? Le magazine Voici va piéger plusieurs éditeurs parisiens en leur envoyant le manuscrit du roman, avec le titre et les noms propres de personnages modifiés. Tous les éditeurs le refusent, y compris Plon !