«Hannibal» : La saison 3 a de quoi mettre en appétit
SERIE•La troisième saison de «Hannibal», diffusée tous les mardis à 20h50 sur Canal + Séries, commence en Italie, où a fui le psychiatre serial killer...Joel Metreau
Aux précédents Emmy Awards, la série Hannibal diffusée sur NBC a été injustement boudée. Faute à une première saison bancale, sanctionnée par des audiences américaines en chute libre : de 4,36 millions à 1,98 million entre le premier et le dernier épisode. Avec la deuxième, la sauce a pris. La troisième, diffusée tous les mardis à 20h50 sur Canal + séries, presque en simultané avec son passage aux Etats-Unis s’annonce du meilleur cru.
Gastronomie du cannibale
Les épisodes de la première saison portaient le nom de plats français, ceux de la deuxième de cuisine japonaise, ceux de la troisième de mets italiens. Car, à la fin de la deuxième saison, Hannibal Lecter, le psychiatre cannibale, se voit contraint de fuir pour l’Europe sous une autre identité. Jamais dans une série la nourriture n’aura paru à la fois aussi obscène que délicieuse. Adepte du raffinement à l’extrême, Hannibal est un expert en saveurs délicates. Dès le premier épisode de la troisième saison, on déguste un délicieux rôti de bras, dont la chair de son possesseur a été relevée en le faisant consommer huîtres, vin moelleux et glands. Miam.
Cauchemar d’atmosphère
Les scénaristes se torturent l’esprit pour imaginer la mise en scène de morts les plus abominables. Totem, œil géant, engrais pour champignons… Les cadavres des victimes des serial-killer ressemblent à des œuvres sophistiquées d’art contemporain. Dès le début de la saison 3, Hannibal Lecter s’exerce à l’origami… Ces visions horrifiques sont appuyées par une mise en scène aussi glaçante que lente, à la David Lynch. On est toujours en revanche moins convaincu par l’ordre donné aux acteurs de déclamer leurs dialogues, parfois en chuchotant, mais surtout à deux à l’heure.
Hannibal, ange du mal
Mads Mikkelsen parvient à faire passer le Lecter de cinéma, Anthony Hopkins, pour un vieil homme excentrique, libidineux et bavard. L’acteur danois de 49 ans, prix d’interprétation à Cannes en 2012 pour son rôle dans La Chasse, prête son corps massif, son visage émacié et ses yeux perçants à une figure terrifiante en costumes chics. Son jeu en retenue le confond avec un ange déchu, fasciné par le mal, s’amusant avec les humains, comme un enfant avec des fourmis.
Casting aux petits oignons
Autour de Mads Mikkelsen, le casting est réussi. Surtout Laurence Fishburne en Jack Crawford, responsable du FBI. On a remarqué également Cynthia Nixon, ex-Miranda Hobbes de Sex and The City. Mais c’est une autre actrice qui fait des étincelles : Gillian Anderson, dans son rôle le plus intense depuis X-Files. Celui de Bedelia du Maurier, la psychiatre attitrée de Hannibal Lecter. On la retrouve au casting de cette saison. Fait maintenant son apparition un autre serial-killer, Francis Dolarhyden, interprété par Richard Armitage (Thorin dans la saga Le Hobbit).
Gillian Anderson dans la saison 3 de Hannibal. - NBC
Intrigues plus alléchantes
Ouf, tout va mieux, la première saison partait dans tous les sens, avec un Hannibal Lecter à la fois conseiller de la police et serial-killer. Au final, on était soulagés de voir enfin enfermé le policier Will Graham (Hugh Dancy), fatigant à force de visage crispé et d’hallucinations. La deuxième saison tirait patiemment les ficelles les plus intéressantes du scénario pour nouer un drame psychologique d’une cruauté implacable. La troisième saison s’appuiera désormais davantage sur le premier roman de l’écrivain Thomas Harris, Dragon Rouge. Pas d’excuse pour ne pas mettre les petits plats dans les grands.