Jamy Gourmaud: «Nous devons profiter de ce plaisir qui nous est donné d’apprendre»
INTERVIEW•L'animateur revient ce mercredi à 20h50 sur France 3 pour nous conter les secrets de «La vie cachée des montagnes»...Clio Weickert
Après plus de vingt ans d'émissions éducatives, Jamy Gourmaud ne se lasse toujours pas d'explorer et de comprendre notre planète. A l'occasion d'un nouvel épisode du Monde de Jamy sur La vie cachée des montagnes, l'homme aux célèbres lunettes rondes a dévoilé à 20 Minutes les mystères de sa soif d'apprendre et de transmettre.
Voir un extrait exclusif de l'émission:
Après les volcans, les bâtisseurs et la faune sauvage, vous vous intéressez à nos montagnes. Pour quelles raisons?
Le Monde de Jamy c’est d’abord et avant tout des documentaires de science, et la montagne fait partie des décors autour desquelles on peut se poser des grandes questions d’ordre scientifique. Ces montagnes qui nous semblent invincibles et immuables, en fait elles se transforment, elles naissent, elles disparaissent…
Quel message voulez-vous faire passer aux téléspectateurs?
Je veux simplement expliquer comment fonctionne notre environnement. Je crois qu’à partir du moment où on comprend ces mécanismes et que la vie tient à ces mécanismes, à ces écosystèmes, on se forge une conscience écologique qui peut nous amener à nous comporter différemment. Mais je n’ai aucune envie de faire la morale.
Une conscience écologique qui vous poursuit au-delà de vos émissions?
Cela fait partie de mon quotidien. Ce n’est pas une obligation, je ne vis pas cette conscience comme une morale qui m’empêche de faire ceci ou cela. Ça fait partie de mon être et de ma façon de vivre mais je ne me force pas en me disant que ce n’est pas bien.
Vous mettez toute votre énergie dans vos documentaires, est-ce important de vous impliquer autant?
Pour moi c’est essentiel, sinon je ne pourrais pas vous en parler tel que je le fais. Si je ne l’étais pas autant, j’aurais des difficultés à échanger avec mes interlocuteurs. Mon objectif n’est pas de leur tendre un micro complaisant mais d’échanger avec ces scientifiques.
Vous crapahutez aussi en haut des montagnes, êtes-vous sportifs ?
Je ne suis pas un grand sportif mais je cours beaucoup. Je suis un coureur de fond et j’aime les longues distances.
Les exploits sportifs vous passionnent également?
Les sites que j'ai explorés ont une histoire qui s’est construite à partir des hommes. La montagne est un challenge permanent et passionnant. Pendant longtemps les cimes attiraient autant qu’elles effrayaient, mais personne n’osait y aller. Puis à force de défis et de paris les hommes se sont aventurés aux sommets. L’aventure humaine est intimement liée à l’aventure scientifique.
D'où vous vient ce don pour simplifier des phénomènes si compliqués?
Je ne sais pas si c'est un don, en revanche il y a une volonté au départ de comprendre, et de bien comprendre. Tant que je n’ai pas compris quelque chose, je peux revenir dessus, poser des questions, des questions simples et bêtes. Il y a même des scientifiques que j’ai submergés de mails parce que je ne comprenais pas.
Ensuite il faut arriver à expliquer ce qui est compliqué. Vulgariser ne veut pas dire enlever, mais traduire dans un autre langage qui soit accessible à tous.
Vous vous efforcez depuis plus de vingt ans à transmettre votre savoir, pourquoi?
Personnellement, je prends un plaisir fou à apprendre. Quand j’explique quelque chose, je suis tellement content de l’avoir compris que je veux le transmettre. Et puis il y a tellement de choses qui nous embêtent dans la vie que nous devons profiter de ce plaisir qui nous est donné d’apprendre.
Vous semblez profondément optimiste quant à l'avenir de l'homme et de la Terre...
Oui, je suis résolument optimiste, car si on ne l'est pas on s’arrête tout de suite! Et moi je n’ai pas envie d’arrêter, j'aimerais que ça dure le plus longtemps possible.